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29 Nov 2004, 12:54
Tirer le meilleur des joueurs
"Le résultat d'un entraîneur n'est pas qu'un problème de terrain. Tout un environnement est propice à l'épanouissement et à la performance si les joueurs se sentent considérés. Ainsi, ils pourront s'exprimer. Et pour tirer ce meilleur des joueurs, il y a des techniques pour faire sortir le jus. Quand on a réussi cela, ils doivent se sentir aimés, encouragés. Ils doivent avoir conscience qu'ils sont 3ème, que c'est grâce à eux et que chacun est un homme important. Mais c'est encourageant car si les joueurs ne sont pas à leur niveau en étant 3ème, on risque de rigoler jusqu'à la fin de la saison".
L'œil sur le match contre Nantes
"La phase de transition qu'était la prise en main par Albert Emon et Jean-Philippe Durand a amené une victoire contre Nantes. Ils ont assuré l'essentiel et grâce à eux, je récupère un club 3ème du championnat. Ce match a été une réaction après l'acte courageux de José (Anigo) et une prise de conscience. J'ai pu voir que je ne regrettais pas d'être venu à Marseille, que je ne m'étais pas trompé sur la qualité de l'effectif. Cette équipe n'est pas malade et je suis encore plus rassuré. Il y a eu un résultat, la volonté de faire le maximum, d'aller vers l'avant et de faire l'effort. Mais, même en menant 2-0, on ne sent pas encore l'équipe capable de gérer sa manœuvre, c'est-à-dire de contrôler ses actions offensives même en reculant peut être pour que la vague dont j'ai parlé précédemment s'écrase sur la défense adverse et pas seulement quelques gouttelettes pour s'être trop précipité".
Un stage commando en Normandie ?
"Ce stage est un acte de transition, je prends le relais et nous partons dès demain (lundi). C'est une situation exceptionnelle, puisque j'arrive en cours de saison. En vivant plus prés des joueurs, je vais mieux les connaître, pouvoir faire transpirer mon message. Cela permettra également une adaptation à une nouvelle forme de travail et il faudra que les joueurs s'en imprègnent. J'espère qu'ils viendront tous avec le sentiment de répondre à ces exigences. Je vais m'appuyer sur le groupe de 16 déjà en place en le complétant de joueurs plus à l'écart pour élargir ma vision. D'autres ne viendront pas car j'ai estimé, à l'écoute de certaines personnes qui m'ont aidé, que cette décision devait être prise. Concernant Péguy Luyindula, il n'y a aucune raison qu'il ne vienne pas, c'est un joueur comme les autres. Il ne faut pas oublier que nous serons dans un contexte où le prochain match se jouera quatre jours après".
Caen, premier test
"Ce match est déjà dans ma tête. Gagner sera le résultat de tout un ensemble, d'attitudes, le reflet d'un ensemble d'initiatives. Mais ce peut être aussi une réaction si on est mené au score. Il faudra donc de l'action et de la réaction".
Le contexte marseillais
"L'équipe est actuellement 3ème, il n' y a pas de crise d'objectifs mais une crise de confiance liée aux attentes importantes qui règnent à Marseille. Il y a ici une culture du résultat et une défaite est appréciée différemment qu'ailleurs. C'est exacerbé, par exemple, une passe en retrait peut être mal vue alors que c'est une façon de reconstituer une grosse vague qui va venir s'abattre sur la défense adverse. Dépassionner le débat ne fait pas partie du dictionnaire marseillais mais ça existe. Et on va être exigeant avec les joueurs et tous ceux qui voudront toucher au club. Mais ces moments d'excès, de passion font partie du métier. Ca me ressemble, moi aussi, je n'aime pas perdre".
Les supporters
"Cette équipe de Marseille, j'en ai une idée très précise mais les supporters doivent s'y reconnaître et ils vont m'aider à la construire. J'entends parler de grève mais chez moi, le renoncement n'existe pas, on ne va pas se débiner. On sera tous face à nos responsabilités et il faut que l'environnement fasse de même. Hier soir (samedi), j'étais un supporter de l'OM, je voulais cette victoire. J'ai aimé cette équipe, ils ont senti qu'on les avait aimés et ça les a aidés. C'est ça l'importance d'être supporter et de toutes façons, les absents ont toujours tort".
Un 3-5-2 modelable
"J'ai des certitudes mais aussi une grosse capacité à être flexible. Le scénario du jeu s'écrit en direct et on ne peut pas tout prévoir. On met une équipe sur le terrain pour réaliser des objectifs face à un adversaire au profil de jeu bien défini. Ensuite, c'est sur le terrain que tout se joue et qu'apparaît le coaching selon le film du match. Il y a en gros de façons de démarrer, avec une défense à trois ou à quatre mais tout évolue selon les circonstances".
Un staff dans les bagages
"J'arrive effectivement avec un staff. Ce n'est pas un problème de compétences mais pour marquer ma prise en main. Je veux une main mise sur mon projet sportif. Les gens déjà en place sont compétents et viendront travailler dans ce projet. Il n'y aura pas de doublon, chacun aura un rôle bien défini. Il y a une responsabilité technique qui va de l'accueil des joueurs au stade jusqu'au massage d'avant match. Ainsi tout le monde sera au service du modèle sportif que je souhaite mettre en place".
Le mercato
"Je ne suis pas le seul à maîtriser ce dossier. Ce n'est pas seulement le problème de l'entraîneur. Les critères ne sont pas seulement techniques mais également sociologiques. C'est-à-dire la capacité de résistance à l'environnement. Des centaines de joueurs sont qualifiés sur le plan technique mais il faut que ces joueurs se sentent considérés. Pourquoi ne pas partir du principe que nous avons les joueurs dont nous avons besoin et voir ce que cela donne ? De toutes façons la décision de recruter sera une décision de club, une décision d'équipe, dirigeante et sportive".