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Les moutons se révoltent: les vautours se débinent.

29 Nov 2004, 12:32

Pourquoi pleurer le départ d’un vautour ?

Certes, Bouchet n’avait pas sans doute pas tous les torts.
Mais ceux qui ont réclamé sa tête ne sont pas d’affreux animaux assoiffés de sang.
Ce sont des hommes, qui en ont assez d’être pris pour des moutons.

Si l’on peut regretter que l’OM soit à nouveau en crise, sans doute n’est-il pas inutile bien comprendre pourquoi.
Allons droit au but : nous avons l’impression d’être pris pour des moutons en allant à l’OM. Tandis que les vautours sont au festin, nous sommes à la diète. Mieux : on nous tond. Et la vitrine reste désespérément vide. Il fallait du temps… 10 ans, c’est beaucoup. Roussier, Marchand, Bouchet… quelle différence ?

1. Mes amis, j’ai un peu honte, mais je le dis : on s’emmerde au Stade depuis 10 ans. Pas un titre, pas une coupette, pas de spectacle. Augmentations de places, développement tous azimuths du marketing et de toutes les pompes à fric grand public qu’on peut imaginer… Pour le foot, vous repasserez un peu plus tard… Pour l’instant, payez.

2. Et puis, rassurez-vous, bonnes gens, plusieurs signes sont encourageants. Louis-Dreyfus commence à se rembourser. Mme Bouchet a trouvé du travail. La famille Bouchet, dont le mari était pigiste est définitivement à l’abri du besoin. C’est pas beau l’Amérique ? Vous, public docile, vous pourrez payer encore plus cher, lorsqu’il y aura un toit et un hypermarché au Vélodrome. Le centre de formation se développe utilement : Laurenti et Flamini en savent quelque chose. Et puis, au nom de Marseille, Christophe peut aller fumer le cigare au G14. Alors, n’a-t-on pas de quoi être fiers et comblés ? Encore un deux ou ans de transition et voilà…

Ca nous rappelle étrangement la politique actuelle, tout ça. Chômage, stress… mais les critères macro-économiques sont respectés. On s’endort au son du Dow Jones, on se réveille au Nikéi et on est heureux. Ne vous plaignez pas, crétins. Encore un effort, crétins. Demain ça ira mieux…

Mais ça fait 10 ans que les crétins croient que demain ça ira mieux et demain c’est toujours loin.

Alors les crétins se sont posés une question : et si la tête des dirigeants était pourrie ?

Et si la savante construction qu’on nous promet à grands renforts de business plans n’était que la rencontre d’un enfant gâté avec un petit gestionnaire antipathique, sur fond d’idéologie économique ? Avec le public dans le rôle du cochon de payant ? Et si au lieu de foot, on voulait nous faire adorer le compte d’exploitation, le merchandising… contre quelques miettes de Drogba, vite récupérées… ?

Entendons-nous bien : pas question de renoncer à toute gestion. Mais le foot est un monde de passion et de mécénat qui rentre mal dans les schémas d’entreprise. Qu’on n’aille pas dire que la contestation est celle d’une poignée de meneurs, ce serait trop facile. Je n’ai entendu personne se pâmer, dans ma tribune… Pour ceux qui ne viennent jamais au Stade, 5ème c’est bien. Mais pour ceux qui, tous les samedis (ou dimanche si Canal le décide) voient des adversaires de seconde zone venir se refaire une santé ici, c’est dur, c’est très dur. Or c’est quand même bien le Vélodrome et Marseille qui font toute cette passion : celle-là même que les vautours ont entrepris de rentabiliser. Ils n’ont pas survolé Auxerre, que je sache.

D’accord, c’est un peu dur de parler de vautours, mais il semble qu’actuellement on ait du mal à communiquer d’homme à homme autour de l’OM. Robert Louis-Dreyfus ne s’abaisse pas à écouter les représentants des supporters. Il préfère prendre l’avis d’Acariès, à qui il faudra un an pour expliquer la différence un ballon et un gant de boxe… Même mon ami Gob prend une partie du public pour des hyènes…

Alors voilà, étant papa, j’ai emmené ce matin mon petit chacal à son école, j’ai travaillé, puis je suis venu ici déverser toute ma haine de hyène…

Les amis, il faut sortir de cela ! Il serait temps maintenant de proposer des solutions novatrices, qui aillent au fond du problème. Au lieu de comparer Bouchet à Aulas.
Pour parler comme Bouchet, le marché (le public) a sanctionné la politique de l’entreprise. Qu’elle en prenne acte. La distorsion de concurrence ne saurait être invoquée, sauf à refuser tout réalisme : faudrait-il délocaliser les Marseillais et mettre des Lyonnais dans le Stade pour satisfaire les schémas prévisionnels ?

Pour moi, la sortie est dans l’innovation et la responsabilisation : un statut de sociétaire pour les abonnés ou le public qui le souhaite. Comme à Barcelone. Pour obliger les supporters à être responsables. Et pour obliger le propriétaire à écouter son « marché », puisqu’il faut lui parler comme ça…

On en reparlera.
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