par Pancho11 » 27 Nov 2004, 13:08
Cette fois, il ne sera même pas sur le banc de touche. Ce soir, Peguy Luyindula va payer de manière spectaculaire son début de saison manqué. Vraisemblablement en accord avec… José Anigo, dont il
reconnaît être l’un des « hommes », Albert Emon a demandé à l’ancien Lyonnais de rentrer chez lui avant le match face à Nantes. C’est de
là que l’international français, également écarté par Raymond
Domenech lors du dernier rassemblement de l’équipe deFrance, a répondu à nos questions sur la crise qui secoue l’OM. Par la suite, il évoqua longuement ses difficultés individuelles. Il se trouve « ridicule ». Mais il n’accepte pas, pour autant, certains comportements.
« COMMENT S’EST PASSÉ votre journée d’hier ?
– (Il réfléchit.) C’était spécial, bizarre…
– Quels sentiments vous ont traversé l’esprit ?
– Tu te sens un peu perdu, tu te demandes ce qui se passe…
– Avez-vous été tenu au courant par le club ?
– Non. Ce sont des coups de fil de potes qui m’annonçaient ce qui se
passait. Voilà.
– La première nouvelle était l’arrivée probable de Philippe Troussier. Qu’en pensez-vous ?
– Je ne le connais pas. Je n’ai donc pas de réaction à avoir. Je verrai
bien.
– Dans la foulée, Christophe Bouchet a démissionné. Que vous êtes-vous dit ?
– Toujours lamême chose : que tout ça était un peu étrange. On se
demande ce qui se passe. Lorsque j’ai signé à Marseille, je ne pensais
quand même pas que cela pourrait aller jusque-là.
– Qu’est-ce que cela implique sur un plan personnel ?
– Ça me gêne. Je suis venu à Marseille pour continuer ma progression,
en sachant quel était l’état du
club, comment cela se passait ici. Si j’ai pris la décision de changer
d’environnement, c’est que je voulais vraiment venir. Après, beaucoup
monde me voulait et j’étais heureux de venir. Là, j’ai l’impression que ma
tâche n’est pas facilitée.
– Et vous n’êtes pas heureux…
– Évidemment. Je ne marque pas, je ne suis pas heureux ; l’équipe va
mal, je ne suis pas heureux ; le club va mal, je ne suis pas heureux. Comment je peux être heureux quand tout va mal ? En plus, là, je ne suis
pas dans le groupe. Je voulais progresser, aider l’OM à faire une bonne
saison, rester en équipe de France…
Et maintenant, quand je me vois jouer, j’ai l’impression de voir un
lointain cousin ou un clone raté.
– Avez-vous l’ impression d’être tombé dans un piège ?
– Non. C’est difficile pour tout le monde. Ce que je regrette, ce sont
tous ces bruits qui sortent sur moi. Ça n’augmente pas mon bien-être.
– Vivez-vous le pire moment depuis le début de votre carrière ?
– (Il réfléchit très longuement.) Je serais tenté de dire oui.
– Vous n’êtes même pas dans le groupe pour affronter
Nantes. Trouvez-vous cela injuste ?
– Tous les joueurs ressentent une injustice quand ça arrive, donc bon...
Mais à partir du moment où les adjoints de José (Albert Emon et
Jean-Philippe Durand) reprenaient l’équipe, je savais que mes chances
diminuaient. On m’a aussi rapporté que pendant les matches, j’étais
l’une de leurs cibles préférées. Ils me critiquaient vraiment durement. À
partir de là…
– Pouvez-vous accepter ces remarques ?
– Ça fait mal, ça fait vraimentmal… Sur un banc de touche, il se dit toujours certaines choses. Il y a des choses acceptables, d’autres ne le
sont pas.
– Lesquelles ?
– Ça ne sert à rien d’en parler.
– Vous êtes également tancé par les supporters…
– Mais ça, c’est le cas de tout le
monde.
– Avez-vous des solutions ?
– J’y pense tous les jours. Je suis peut-être le seul à le croire (il sourit)
mais j’y arriverai. Comme je suis sûr que l’équipe s’en sortira. Ce n’est pas parce que je suis chez moi que je ne pense pas au match. Je suis de tout coeur avec mes coéquipiers.