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L'equipe se régale sur notre compte !

24 Sep 2004, 07:25

C’EST EN SCANDANT « Bouchet
démission ! Bouchet, on te vend !» à
l’adresse du président de l’Olympique
de Marseille et « Mouillez le
maillot !» en direction des joueurs
que les supporters marseillais présents
à Rennes ont ponctué le dernier
quart d’heure de la rencontre de
mercredi (0-1). Le dernier épisode
d’une relation devenue très tendue
entre la direction du club et certains
groupes de supporters (Winners,
Ultras, Marseille trop puissant,
Fanatics, Dodgers, Yankees, Club
central des supporters, Amis de
l’OM). Les slogans avaient fortement
irrité José Anigo et Bixente Lizarazu
mercredi soir. Hier, ils continuaient
de surprendre l’entraîneur et plusieurs
joueurs (voir ci-dessous).
Cette crispation est due à la nouvelle
défaite subie par l’OM (*),mais, surtout,
à l’interview de Christophe
Bouchet publiée mardi dernier sur le
site officiel du club. Le président n’y a
pas été de main morte à propos des
groupes de supporters, en réponse
aux banderoles critiques des Ultras
et des Fanatics samedi soir (lors de la
victoire obtenue face à Toulouse
1-0) : « Les responsables de groupes
poursuivent parfois des buts assez
éloignés du soutien à leur équipe. Je
ne prends pas cela personnellement
puisqu’ils sont historiquement dans
un processus de déstabilisation quasi
permanente de l’équipe dirigeante.
(…) Cette volonté de maintenir
une vraie pression sur l’équipe
dirigeante répond vraisemblablement
à une envie de préserver des
intérêts. »
Ces groupes qui n’étaient pas la
seule cible du président : « Jene suis
pas complètement naïf. Il y a des personnes
qui agissent en sous-main
pour que la direction de l’OM ne soit
jamais totalement sereine. Cela
vient de plusieurs endroits et les intérêts
ne sont pas forcément communs.
Mais ce sont des gens suffisamment
suffisamment
bien placés pour faire
entendre leur musique. On pourrait
croire que certains souhaitent que le
club assure une certaine paix, mais
qu’il ne soit pas trop en avant non
plus. »
Une attaque visant la mairie de Marseille,
en particulier Serge Botey,
l’adjoint chargé de la culture, qui
entretient des relations privilégiées
avec certains responsables de
groupes. L’un des particularismes
marseillais tient dans la concession
exclusive des virages du Stade-Vélodrome
(28 000 spectateurs sur
57 000) aux groupes de supporters,
qui gèrent eux-mêmes les abonnements.
Un système que Christophe
Bouchet avait reconduit tout en y
étant opposé.
Bouchet change
de politique
Son attaque frontale de mardi
constitue une rupture totale avec sa
politique précédente consistant à
jouer sur la diversité les groupes. La
rixe ayant opposé des membres des
Winners à d’autres des MTP (Marseille
trop puissant) le 25 octobre
2003 à l’issue d’OM-Rennes (2-0) et
qui a valu à trois membres des Winners
des peines de prison ferme a
permis une recomposition du paysage.
Figurant parmi les condamnés,
Rachid Zeroual, par ailleurs salarié
de l’OM, a été licencié et privé de son
statut de porte-parole des groupes
auprès de la direction de l’OM. Entre
une attestation fournie à la justice en
faveur de l’ancien président des
Fanatics lors d’un procès où son
groupe était mis en cause, des facilités
de paiement pour des abonnements
non réglés par les MTP et un
relationnel soigné avec les Yankees,
Christophe Bouchet avait réussi à
isoler les Ultras, les seuls à critiquer
sa politique (le président de l’OM les
soupçonne à mots à peine couverts
d’être manipulés par Bernard Tapie).
Mais plusieurs initiatives de Laurent
Carenzo, le directeur de la communication,
ont heurté les groupes. Il y a
d’abord eu le nouveau logo de l’OM
(qu’ils considèrent raté), les nouveaux
maillots, puis, plus récemment,
une affaire concernant les
emplacements où les groupes de
supporters installent leurs banderoles
: il serait question d’y installer
des panneaux publicitaires. À une
réunion prévue sur ce sujet, seul un
dirigeant des Yankees était présent,
les autres groupes la boycottant.
Vendredi dernier, c’est l’ensemble
des groupes qui a refusé d’assister à
une rencontre à l’initiative de Laurent
Carenzo.
Samedi, avant le match contre Toulouse,
un communiqué mettant en
cause la direction de l’OM a été lu
dans les deux virages. À propos de la
« mise en place de cartes à puce
visant à obtenir le listing des supporters,
assimilés à de vulgaires
clients », de « l’adoption d’un nouveau
logo malgré l’opposition des
supporters », de « l’annonce d’une
hausse du prix des abonnements
pour la saison prochaine », de « la
nomination des “amis du président”
à des postes clés de la direction ». Ce
communiqué évoquait aussi « des
provocations lors du mercato, avec
une direction girouette, le départ de
joueurs présentés comme intransférables
et l’arrivée soudaine de certains
joueurs indésirables ». Si tous
les groupes n’avaient pas adhéré
samedi à ce manifeste, l’ensemble
de ceux présents à Rennes ont repris
les slogans anti-Bouchet. Ce dernier,
présent au stade de la Route-de-
Lorient, n’a pas souhaité faire de
commentaire tandis que José Anigo
et plusieurs joueurs ont fait part de
leur incompréhension. Ce qui augure
d’une ambiance tendue demain soir
au Stade-Vélodrome lors de la venue
de Bastia, où on pourra vérifier si la
fronde des groupes est partagée par
l’ensemble des supporters.
DOMINIQUE ROUSSEAU
(*) L’OM s’était déjà incliné à domicile
face à Metz (1-3) et à Sochaux (0-1)

Bref, il va falloir qu'on se serre les coudes les potos !
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