Le patron de la sélection argentine, Marcelo Bielsa, a démissionné de son poste mardi soir, à la plus grande surprise du monde du football argentin. Son contrat devait expirer à l'issue de la Coupe du monde 2006. Il dirigeait l'Argentine depuis 1998, quand il avait succédé à Daniel Passarella après la Coupe du monde française (quart de finale). L'indéboulonable président de la fédération argentine (AFA), Julio Grondrona, a estimé que le départ du directeur technique était la conséquence «d'une usure logique dans le poste». Mais il s'est dit lui-même surpris par ce choix, «spécialement au vu de la bonne période qu'il vit à la tête de la sélection».
Conservé après l'échec de la Coupe du monde 2002, où l'Argentine avait été éliminée au premier tour, Bielsa avait regagné du soutien en remettant la sélection argentine sur les bons rails, cette année, en s'appuyant sur la génération du brillant Carlos Tevez. Son équipe restait sur une finale de Copa America plutôt convaincante, malgré la défaite face au Brésil, et sur la première médaille d'or olympique de l'histoire argentine, remportée sans encaisser le moindre but, phénomène absolument inédit dans l'histoire du football international, toutes catégories confondues.
Selon le quotidien argentin "Clarin", Carlos Bianchi est en pole position pour lui succéder mais ses relations tendues avec le président de l'AFA, pourraient aussi servir les intérêts de Hector Cuper, ex-entraîneur de Valence et de l'Inter Milan, voire de Carlos Bilardo, sélectionneur des champions du monde 1986. Bianchi, très populaire, a remporté trois des quatre dernières Copas Libertadores avec Boca Juniors, battu en finale de la dernière édition par le club colombien d'Once Caldas. Il a démissionné de son poste au mois de juillet en évoquant des raisons familiales.
Surnommé "el loco" (le fou) pour ses sautes d'humeurs et ses conférences de presse décousue, Marcelo Bielsa est le frère de Rafael Bielsa, l'actuel ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Nestor Kirchner. Il n'a jamais noué de contact chaleureux avec les chauds supporters argentins, qui n'ont jamais compris pourquoi il n'avait jamais associé Crespo et Batituta, ni, plus récemment, pourquoi il donnait si peu de temps de jeu à Saviola
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