par hijodelsol » 13 Sep 2004, 08:26
Sinon, ben après avoir critiqué l'OM, ben c'est au pdsg.
CETTE FOIS, rien n’a changé. Avec
une victoire sur Toulouse (2-1), sep-
tembre 2003 avait ouvert la voie du
redressement. Un an plus tard, son
nul à Nîmes face à Istres (1-1) a
confirmé samedi l’incapacité chro-
nique du PSG à enrayer son enlise-
ment. Quand le sentiment général
tient dans la formule «ne pas
perdre, c’est déjà un point positif »,
c’est queles points négatifs sont loin
d’avoir déserté la capitale. Alors que
le monstrueux Chelsea de Mourinho
etDrogbaseprofilent, ledouteenve-
loppe obstinément le Camp des
Loges. Comment battre un géant
lorsqu’on bute sur des promus (1) ?
That’s the question…
Samedi, labonnedemi-heureduPSG
en début de seconde mi-temps n’a
pas masqué l’essentiel : une fois de
plus, l’équipe de Vahid Halilhodzic
n’a pas su dompter le scénario du
match. On ne peut reprocher au PSG
d’avoir cherché à gagner samedi
soir. On peut lui reprocher d’avoir
oublié qu’il pouvait perdre, cas de
figure qui aurait ouvert une véritable
crise.
Avec un but de retard dès la deu-
xième minute, Paris fut contraint de
réagir plus qu’agir. Il a mis une mi-
temps avant de s’y coller vraiment.
Etlorsqu’ilagoûté ausursaut, lePSG
l’a fait d’une façon imparfaite. Parce
qu’il recèle manifestement trop de
joueurs à vocation offensive, il s’est
laissé aspirer vers l’avant, s’expo-
sant ensuite à de terribles contres en
fin de match et à des infériorités
numériques dansla surface deLetizi.
Contre Istres, le pire a finalement
épargnél’équipe dela capitale. Mais
la résurgence de ses faiblesses à
chaque extrémité du match laisse au
final l’image d’un Paris tendu. D’un
Paris dramatiquement dépourvu
d’assise défensive à la veille de se
frotter au sympathique secteur
offensif des « Blues ».
Un onze remanié
On en revient ici à quelques rende-
ments insuffisants, de Pierre-Fanfan
à Edouard Cissé en passant par
Yepes et Armand. Plus largement, le
problème du PSGs’attache à sadiffi-
culté persistante à former un bloc à
la perte du ballon. Cela tient en par-
tie au profil des joueurs alignés.
Armand ne dégage aucune assu-
rance à son poste. Cissé est loin de
rayonner dans un rôle strict de récu-
pérateur. Coridon est à court de
forme. Sur les côtés, Ogbeche et
Rothen ne sont pas des joueurs clés
en phase défensive, assurément
moins que ne l’étaient Fiorèse et
Sorin l’an passé.
Aujourd’hui, les Parisiens finissent
par susciter une double interroga-
tion : ont-ils réellement le potentiel
pour faire mal aux adversaires et
ont-ils, pour cela, l’envie de se faire
mal à eux-mêmes ? L’absence
d’équilibre est flagrante. Face à ce
constat, Halilhodzic semble lui-
même frappé par le doute. À Istres
comme face à Saint-Étienne, on l’a
vu tâtonner entre le 4-3-2-1 et le
4-4-2. En est-il à envisager un
recours au 3-5-2, qu’il a toujours dit
nepasexclure, mêmes’il n’enraffole
guère ?
Un tel changement poserait certes le
problème de l’utilisation de Rothen,
a priori plus précieux à gauche que
dans l’axe. Mais il pourrait consoli-
der un dispositif où apparaissent
trop de brèches jusqu’ici, comme
lorsque Yepes quitte l’axe pour aller
épauler à gauche un Armand sou-
vent prostré dans son rôle de latéral.
Lerécentpassé del’équipedeFrance
l’atteste néanmoins : un système
n’est rien sans la confiance et la
détermination des joueurs.
Pour résister à Chelsea, Halilhodzic
en est surtout à soupeser la compéti-
tivité de sa défense, la pire de L 1
avec 9 buts encaissés après celle de
Strasbourg (11 buts). Pour la pre-
mière fois, Helder figure dans le
groupe mais ses apparitions en CFA
ont confirmé sa lenteur, un (grand)
luxe dans la période actuelle. Laissé
au repos avant-hier, Mendy ne sera
probablement pas à 100 % demain
soir.
L’absence de Pichot, blessé et sus-
pendu, semble c ependant
contraindre l’entraîneur à l’aligner,
même diminué. Badiane, comme à
Istres, s’avère une autre solution.
Mais ce n’est pas le vrai poste de ce
jeune formé au club, que le coach
serait enclin à associer demain à
Pierre-Fanfan dans l’axe pour pallier
la suspension de Yepes.
Paris s’apprête ainsi à présenter
encore un onze remanié. Aucune
équipe-type n’a encore émergé.
Côté droit, le bricolage pourrait se
poursuivre en attendant l’intégra-
tion de Pancrate, retenu hier dans le
groupe pour Chelsea. Samedi, au
coup d’envoi, huit joueurs n’étaient
pas titulaires auPSGlasaison
dernière (2). Cela peut expliquer les
tourments d’un club qui promettait
une certaine stabilité à l’intersaison.
Mais ce n’est pas une excuse : same-
di, Lyon a gagné à Rennes (2-1) avec
six « nouveaux » au coup d’envoi,
dont aussi trois défenseurs (Diatta,
Cris et Abidal) voire quatre si l’on se
réfère à la longue blessure de Caça-
pa.
Sa quête d’équilibre, Halilhodzic la
chercheaussi danssondiscours. Hier
matin, l’entraîneur parisien a jonglé
entre la nécessité de ne pas démora-
liser encore plus certains joueurs et
l’impératif de les responsabiliser à
nouveau. Retrouver une âme, une
rage de vaincre : l’urgence n’a pas
changé. Et l’inquiétude perdure
avant les venues de Chelsea puis de
Monaco, dimanche. Peu à peu, au
PSG, l’optimisme semble se ranger
au rayon des raretés…
JÉRÔME TOUBOUL
(1) Paris a signé des nuls contre Caen
(2-2,2 e journée), Saint-Etienne (2-2,4 e
journée) et à Istres (1-1, 5 e journée).
(2) Letizi, Badiane, Yepes, Armand, E.
Cissé, Coridon, Ogbeche, Rothen.
ISTRES. –
À l’image du PSG,
Pauleta (à droite)
est à terre.
Mais lui ne veut
pas abdiquer.
À Istres, le buteur
portugais, entré
à la mi-temps,
a donné le ton
de la rébellion.
Pourtant, Paris
attend encore
sa première
victoire.
(Photo Pierre Lahalle)
"l'idée de transférer ribery a lyon est aussi incongrue que me voir moi, entrer chez les bonnes soeurs." José Anigo le 9 Mai 2006