par hijodelsol » 10 Sep 2004, 08:32
« Fiorèse nous a trahis »
MODESTE M’BAMI, le milieu défensif du Paris-SG, s’exprime sans langue de bois
sur les turbulences traversées par son club.Si tous les Parisiens avaient été au niveau de Modeste M’Bami depuis le début de la saison, le PSG aurait sans doute évité un nouvel enlisement estival. Le milieu défensif camerounais
apparaît comme le joueur le plus régulierd’une équipe globalement à la
dérive. Fort d’un investissement sansfaille sur et hors du terrain, l’ancien Sedanais a livré hier un regard sincère sur les difficultés de son club. Le regard d’un homme blessé par les conditions du départ à Marseille de son ancien coéquipier
Fabrice Fiorèse.
« POURQUOI LE PSG connaît-il de nouveau un été difficile ?
– Avec tout ce qui se passe, on comprend que le groupe n’était pas à 100 %soudé. Se faire rattraper deux fois à domicile – par Caen (2-2) et Saint-Étienne (2-2) –, c’est le signe qu’il y avait un malaise dans la maison. Ces derniers temps, on a commencé à comprendre…
– Pour vous, Fiorèse a-t-il trahi le PSG ?
– Oui, il nous a trahis. Avant, je l’estimais beaucoup du fait de son
expérience. Partir, c’est un fait. Mais dire tout ce qu’il a dit ensuite, c’est condamnable. Il a quand même passé trois saisons ici. Moi, je me dis : “Comment peut-on passer trois ans dans une équipe si on n’a pas l’amour dumaillot, de la ville ?” Il dit qu’il a trouvé une famille à Marseille. Moi, j’en doute. Et il oublie une
chose : l’an passé, quand il a eu des problèmes privés (née très prématurément,
sa fille est restée à l’hôpital plusieurs semaines) on l’a tous soutenu, le coach en premier. Il lui parlait beaucoup. Tout lemonde lui passait des coups de fil. Alors, dire qu’il n’avait pas une famille au PSG, c’est malhonnête. La vérité, c’est qu’il
n’était pas corps et âme avec nous. Sa présence aurait déstabilisé notre groupe, déjà fragilisé par le temps d’adaptation des nouveaux.
– Vous avez eu une explication assez vive avec lui avant son départ…
– Oui. Fin août, quand on s’est réuni entre joueurs, j’ai dit devant tout le monde : “À cinq jours de la fin des transferts, tu ne peux pas trouver une solution. Tu ne décides pas de quitter sur un coup de tête une ville où tu es resté trois ans. Il a dû préparer ça depuis au moins un mois.” Lui, il m’a rassuré les yeux dans les yeux en me disant : “Je n’ai pas été malhonnête vis-à-vis du groupe. Je n’ai
aucun contact. Je reprends l’entraînement ici si le coach le veut bien.” Je lui ai dit : “O.K., tu connais le coach. Il a du coeur. S’il doit te reprendre, il le fera. Si tu vis un simple ras-le-bol, le groupe soutiendra ta cause auprès de lui parce que tu as toujours été un des nôtres, même si tu as dérapé.” Il m’a redit qu’il n’avait pas de contacts. Sur ce, je suis parti en stage avec le Cameroun. Le soir, j’apprenais qu’il avait signé à Marseille… Il savait qu’il allait partir mais n’a pas été capable de me le dire dans les yeux. Ça montre quelle personne il est.
– Le groupe peut-il ressortir plus fort de ces turbulences ?
– Il faut mettre l’histoire Fiorèse de côté et gagner, enfin, en Championnat samedi (demain) à Istres. Là-bas, une nouvelle histoire doit voir le jour. Il faut un déclic.
« J’ai le jeu pour devenir un leader »
– Quelles seront les priorités de jeu du PSG face à Istres ?
– Contre Saint-Étienne, on a vu la crispation s’installer, il y avait du déchet technique. Aujourd’hui, il ne faut plus avoir peur, mais aller au fond de nous-mêmes. On a travaillé les bases défensives, la concentration. Et surtout la lucidité car, si on la perd, on va s’enfoncer quand on voit les matches qui vont suivre…
– Avez-vous le sentiment de prendre une dimension supérieure ?
– Je continue sur ma lancée. L’an passé, au début, j’étais un peu hésitant. Paris, c’était une autre dimension que Sedan. Cette année, je n’ai plus d’excuses. Je veux progresser avec mon entraîneur. Il me parle tout le temps. Il veut que je devienne un leader même si je suis jeune (22 ans le 9 octobre prochain). J’ai le jeu
pour. Je dois mouiller le maillot un peu plus que tout le monde pour montrer quelque chose de positif au groupe.
–Votre début de saison fait-il de vous un exemple à suivre ?
– C’est vrai que tout le monde n’est pas au même niveau. Moi-même, je ne suis pas encore au top. Je suis peut-être costaud dans ma tête mais, en ce début de saison, je suis parfois rattrapé par le doute. J’appréhende un peu. Les résultats
t’empêchent de te lâcher complètement. Mais, pour tous, ça va venir. Les nouveaux comme Yepes, Armand, Rothen, É. Cissé sont des valeurs sûres. Coridon et Pancrate aussi. Ils doivent tous appréhender les méthodes de travail de l’entraîneur, qui est assez rigoureux. Maintenant, ils savaient à quoi s’en tenir en venant ici. C’est à eux de s’adapter.
– Vous restez optimiste ?
– Oui. On a désormais un groupe sain, avec des objectifs et de la qualité. Il nous manque cette première victoire pour mettre tout le monde en confiance. »
JÉRÔME TOUBOUL
"l'idée de transférer ribery a lyon est aussi incongrue que me voir moi, entrer chez les bonnes soeurs." José Anigo le 9 Mai 2006