Voici l'interview de Fiorèse , parue aujourd'hui dans L'équipe papier :
Deux versions
qui s’affrontent
« C’EST UN COUP MONTÉ,remonté », assurait Vahid
Halilhodzic dans notre édition de vendredi. L’entraîneur
du PSG estimait être victime d’un complot fomenté par
son joueur Fabrice Fiorèse et l’OM. Il ne comprenait pas
comment l’attaquant de vingt-neuf ans, qui avait prolongé
son contrat d’une saison supplémentaire (jusqu’en
2008), « avec revalorisation salariale sur quatre ans »,
avait pu changer d’avis en aussipeu de temps. « S’il y en a
un qui n’avait pas à se plaindre, c’est Fabrice Fiorèse »,
affirmait Halilhodzic. « C’est Vahid qui a changé,
rétorque aujourd’hui Fiorèse. Ses méthodes se sont
endurcies. »
FABRICE FIORÈSE assure qu’il n’a pas prémédité son départ pour Marseille, mais que Halilhodzic était devenu trop dur.
Il y a six jours, Fabrice Fiorèse arrivait à Marseille au terme
d’une semaine de rebondissements et de conflit ouvert avec
l’entraîneur du PSG, Vahid Halilhodzic. Aujourd’hui, l’attaquant
donne sa version sur son départ du club parisien, après
deux saisons et demie dans la capitale. Il affirme que les
méthodes de Vahid Halilhodzic s’étaient récemment endurcies.
Et il balaie toute idée de coup monté.
-« À QUAND REMONTENT les
premières tensions avec Vahid
Halilhodzic ?
– La première réunion a eu lieu le
mardi précédant le déplacement à
Toulouse (1-2). Je suis allé dans son
bureau pour lui dire que je ne voulais
plus être vice-capitaine. Pour lui, les
capitaine et vice-capitaines doivent
lui rapporter ce qui se passe dans le
groupe. Je lui ai donc dit : “Hors de
question de vous rapporter quoi que
ce soit.” Il s’est tu puis m’a lancé :
“Tu as assez parlé. Maintenant, tu
vas à l’entraînement. Quant à ta
démission, je ne l’accepte pas. C’est
moi qui décide.” Pendant la séance,
il a insinué que certains étaient trop
payés, en me regardant, moi et
d’autres, avec insistance. Il a ajouté
que si des joueurs n’étaient pas
contents, ils pouvaient venir le voir et
seraient placés sur la liste des transferts.
– Est-ce à ce moment que vous
avez décidé de retourner le
voir ?
– Dans ma tête, je me suis dit :
“OK ! Je vais vous dire ce que je
pense.” En agissant ainsi, je savais
que j’allais être placé sur la liste des
transferts. On a donc eu une réunion
le mardi (24 août).
– Que lui avez-vous dit ?
– J’ai expliqué que je n’appréciais
pas ses méthodes. Depuis quelque
temps, certaines de ses paroles
n’étaient plus respectueuses. À
aucun moment nous n’avons par
exemple critiqué son salaire. Vahid
avait changé. Comme il a eu des
résultats l’an dernier, peut-être se
sentait-il intouchable. La saison dernière,
il n’était pas comme ça parce
qu’il devait prouver. La rigueur et la
discipline, ça me va. Sauf que là, il
avait des mots blessants.
– Alors, pourquoi avez-vous,
fin juin, prolongé au PSG jusqu’en
2008 ?
– Quand j’ai resigné, j’étais très
bien. Mais les méthodes de l’entraîneur
se sont endurcies. Dès qu’on
n’allait pas dans son sens, il n’acceptait
pas. Il dit que j’ai demandé à
manger de la viande lors des mises
au vert. Mais c’est un détail. Il s’agissait
d’une suggestion du groupe parmi
tant d’autres. Il n’en a accepté
aucune. Demander des chambres
individuelles, c’était simplement
pour être plus performant le lendemain.
– Lorsque Vahid Halilhodzic
vous a convoqué, avec d’autres
membres du club, dans son
bureau, il dit que vous avez
parlé “méchamment”…
– C’est faux. Il y avait ses deux
adjoints, le médecin, Alain Roche,
Jérôme Alonzo, Pedro Pauleta et
José Pierre-Fanfan. Je me suis senti
devant un interrogatoire. J’étais
assis au bout d’une table, on m’accusait.
Àl’issue de cette réunion, le président
Graille a décidé de me mettre
à pied cinq jours.
– À partir de quand avez-vous
eu des contacts avec l’OM?
– L’OM s’est renseigné le lundi
30 août, à 21 h 15. C’est là que j’ai eu
José Anigo pour la première fois.
Trois heures plus tôt, au terme dema
mise à pied, j’avais eu une réunion
avec le président Graille. Ça s’était
bien passé. Je lui avais dit que j’étais
à 300% parisien. J’étais prêt à
repartir au PSG. Il m’a dit que j’étais
au service du groupe et que je
reprendrais l’entraînement le lendemain.
Je suis alors allé récupérer ma
nouvelle voiture au Parc des Princes.
J’entends encore Modeste (M’Bami)
me dire : “Fio, je pars en sélection. Je
te vois à mon retour ?” Je lui avais
répondu oui. Mais à 20 h 30, Alain
Roche, qui avait parlé avec Vahid, a
appelémon manager et lui a rapporté
les propos du coach :“Il est hors de
question que Fabrice Fiorèse porte le
maillot du PSG. Il m’a manqué de
respect, ne s’est pas excusé. Il a
24 heures pour trouver un club.”
– L’OM s’est manifesté rapidement…
– Je vous le répète. À 21 h 15, j’ai eu
José Anigo au téléphone. Son discours
m’a plu en cinq minutes.
J’entendais, pour la première fois
depuis longtemps, un discours
humain. Je lui ai alors répondu que je
ferais tout pour venir.
– Comprenez-vous que le PSG
se soit senti piégé ?
– Les dirigeants étaient disposés à
me prêter gratuitement à Sochaux.
En agissant ainsi, ils n’auraient pas
récupéré un euro. Comment peuvent-
ils dire que je les ai pris en
otages ?
– De Guingamp à Paris, votre
transfert avait également donné
lieu à des conflits.
– Mais c’était différent. Le président
m’avait promis, un an et demi plus
tôt, de me laisser partir si un club
ambitieux s’intéressait à moi.
Auxerre s’était manifesté, Lille, qui
jouait la Coupe d’Europe, aussi. Seulement,
Guingamp ne voulait pasme
lâcher. Puis il y a eu Paris. J’ai alors
pris la décision de partir car on ne
m’avait pas respecté.
– Appréhendez-vous le prochain
PSG-OM ?
– Pas du tout. Je n’ai rien à me
reprocher. J’ai juste dit ce que je pensais.
Une chose est sûre : je dirai bonjour
à Vahid Halilhodzicmais je ne lui
serrerai pas la main. »
DAMIEN DEGORRE pour l'Equipe
Même si Fiorèse a forcément des torts dans cette affaire (pourquoi après tout tous les autres joueurs supportent Vahid et pas lui ?) , Hallilodzic ferait bien de mettre la pédale douce et reconnaitre un peu ses torts . Mais non , monsieur est inaccessible et préfère rejeter les fautes sur les joueurs et sur ..l'OM .
En tout cas , le prochain PSG - OM s'annonce épicé comme l'affirme l'Equipe dans un autre article ; espérons seulement que Déhu et Fiorèse lui montrent qu'ils n'étaient pas étrangers aux bons résultats du PSG l'an dernier : sans joueurs Vahid n'est rien .
L'OM est un grand club, les dirigeants et les joueurs doivent se faire respecter@ José Anigo