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Lucho, a-t-on une chance de vous voir à la Coupe du monde avec l'Argentine ?
Non. C’est la vérité. L’Argentine a déjà un groupe qui est formé. Il y a peut-être un ou deux joueurs qui peuvent changer, mais je crois que le coach (Alejandro Sabella) a déjà sa liste des 23. Je serai supporter de l’Argentine. Il y aura aussi le Portugal, la France. Je serai un vrai supporter de la Coupe du monde. Rien n’est impossible. Mais l’Argentine a des joueurs dans tous les championnats. On parle beaucoup du fait que (Carlos) Tevez va peut-être rester à la maison, malgré ses performances. Pour une Coupe du monde, l’Argentine peut former facilement deux groupes de 23 joueurs.
Avec Lionel Messi, l'Argentine va-t-elle remporter la Coupe du monde ?
Je crois que c’est possible. Tout le monde au pays y croit. On peut aller très loin.
Suivez-vous toujours l'actualité de l'OM ?
Oui, bien sûr. On a été éliminé de la Coupe de France par Nice (4-5). Je crois qu’avec José (Anigo), la mentalité des joueurs peut changer. Il manque des résultats, surtout. C’est le plus important.
Les supporters sont mécontents...
C’est normal. Les supporters marseillais, ils sont toujours comme ça. Ils veulent que l’équipe gagne, qu’elle joue bien. Dans un club comme l’OM, quand les choses ne marchent pas bien, c’est normal que ça se passe comme ça. Les supporters sont toujours là. Ils demandent des résultats, de bien jouer. Parfois, ce n’est pas facile. Le championnat français est dur. On voit ce qu’il est passé pour Paris contre Montpellier (1-2). Personne ne croyait qu’ils allaient se faire éliminer.
L'OM a-t-il besoin d'un investisseur, à l'image du PSG ?
Je ne sais pas. Peut-être que c’est la solution… C’est vrai qu’il y a une grosse différence maintenant entre Paris, Monaco et les autres clubs. Mais sur le terrain, c’est du onze contre onze. C’est l’envie de gagner qui fait le résultat, qui fait que ça marche.
L'OM manque-t-il de joueurs de caractère comme vous ou Gabriel Heinze l'année du titre (2009-2010) ?
Non. Il y a (Steve) Mandanda, (Benoît) Cheyrou, (Souleymane) Diawara, qui ont du caractère. A notre époque, on a fait une réunion entre nous. On s’est dit toutes nos vérités en face-à-face. Après, on a gagné tous nos matchs. L’union dans le vestiaire, c’est plus important que le système tactique, que le coach. Mais je ne crois pas ce soit le problème de Marseille parce qu’il y a des joueurs de caractère. Dans le jeu, avec Anigo, on s’est beaucoup amélioré. Le problème, c’est que les résultats ne sont pas là.
Peut-être que les joueurs n'arrivent pas à supporter la pression...
Oui. Il y a des joueurs qui sont arrivés. Ce n’est pas facile de s’adapter, de supporter la pression, de jouer dans un club comme Marseille qui demande toujours des résultats.
Comptez-vous finir votre carrière à Porto ?
Je ne sais pas. Peut-être, oui. On verra. Je suis en contrat jusqu’en juin. On a le temps pour décider.
Et si Marseille vous appelle pour revenir ?
C’est autre chose. C’est différent. Il n’y a pas que le physique. Mais la tête aussi. Il faut se préparer ! (Rires) Ce n’est pas facile de jouer dans un club comme Marseille. Ce n’est pas seulement une question de se préparer physiquement et tactiquement, mais surtout dans la tête. Il y a toujours un petit problème qui rend les choses plus difficiles que dans un autre club, peut-être.
Avez-vous souffert des critiques ?
Non. Les critiques sur le système tactique, sur la manière de jouer de l’équipe, il faut les accepter. Mais ce n’est pas ma faute si Marseille a payé ou si le président de Porto a demandé 30 millions d’euros pour moi. Ce n’est pas la faute de (Javier) Pastore si le président de Palerme a demandé 40 millions d’euros. On n’est pas des joueurs qui vont prendre le ballon et dribbler tout le monde avant de marquer. Ce n’est pas comme ça, le football. Des fois, on a dit des choses qui n’étaient pas vraies. Moi, avec mon style de jeu, j’ai besoin d’une équipe. Je ne vais pas dribbler tout le monde et marquer. On parlait plus du prix que Marseille avait payé pour moi que d’autres choses.
Les dirigeants auraient-ils dû vous soutenir en disant cela ?
Ce n’est pas pour me soutenir. Je crois que c’est normal. La deuxième année, notre objectif était d’aller loin en Ligue des champions. Mais qu’à la deuxième ou troisième journée, notre capitaine, Mamadou Niang, parte (à Fenerbahçe, ndlr), ce n’est pas normal. C’est l’équipe qui paye tout ça.
Pensez-vous que le club a fait des erreurs ?
Oui. Ce n’est pas normal que le capitaine, le meilleur buteur du championnat, la star de l’OM, parte comme ça et qu’on ne fasse pas l’effort pour le retenir. Je ne crois pas que Mamad’ avait envie de partir, de laisser l’OM. Ce n’est pas normal qu’on perde le capitaine, le meilleur buteur, à la quatrième journée.
Est-on trop dur aussi avec Javier Pastore ?
Peut-être, oui. C’est un peu le même joueur que moi. Il a le même style de jeu. Il a besoin des collègues, besoin qu’ils comprennent son football. Des fois, il fait une passe décisive. Des fois, il dribble. Et des fois, il fait un une-deux. C’est comme Moutinho. Ce n’est pas facile de s’adapter en Ligue 1, parce que c’est un championnat qui est très sévère physiquement.