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Ammari, plus belle la vie en Bulgarie
Formé à l'OM mais laissé libre par le club phocéen, Najib Ammari a choisi cet été de s'exiler en Bulgarie, au Chernomorets Bourgas, pour trouver du temps de jeu. Un pari gagnant pour le milieu offensif franco-algérien de 21 ans, déjà auteur de sept buts et cinq passes décisives toutes compétitions confondues depuis son arrivée.
Il faisait partie des éléments les plus prometteurs du centre de formation de l'Olympique de Marseille. Souvent comparé à Hatem Ben Arfa pour son aisance balle au pied, Najib Ammari a pourtant dû se résoudre à quitter sa ville natale en juillet dernier. Un an après la signature de son premier contrat pro et un passage à Rouen (National), en prêt, la saison passée, le meneur de jeu phocéen s'est envolé sur les bords de la mer Noire afin de relancer une carrière au point mort. «Au début, c’était un peu compliqué, j’avais certains a priori avant de partir, nous explique l'actuel meilleur buteur du Chernomorets Bourgas, numéro 13 floqué dans le dos. Quand tu vas jouer dans un pays qui n’est pas le tien, si tu es bon et performant sur le terrain, ça ne pourra que bien se dérouler, mais tu seras forcément pointé du doigt si tu joues mal. J’ai été très bien accueilli et derrière, je me suis vite adapté à la vie en Bulgarie, au club et à la mentalité. Je prends vraiment du plaisir ici.»
«Je me suis dit que j'avais les qualités pour réussir et que j'allais tout casser»
Avec sept buts et cinq passes décisives au compteur après quatre mois de compétition, l'ancien Olympien est rapidement devenu le leader technique d'une formation enlisée en bas de classement (11e sur 14 après 19 journées). Un sacré renversement de situation de la part d'un joueur cantonné au banc de touche lors de son prêt en Seine-Maritime, et laissé libre par son club formateur sans avoir pu évoluer avec l'équipe première en compétition officielle. «Ce n’est qu’avec du recul que tu peux savoir si tu as fait le bon choix, reprend Ammari, une nouvelle fois buteur samedi lors la victoire des siens face à Gotse Delchev (5-0). Ce qui m’a étonné, c’est que même en sortant d’une saison blanche, j’avais plusieurs opportunités pour rebondir (Portugal, Championship,...). C'est bien car cela démontre que même si tu n’as joué qu’une poignée de minutes, tu intéresses quand même des clubs. A partir de là, je me suis dit que j’avais les qualités pour réussir et que j’allais tout casser avec ma future équipe. Aujourd’hui, je ne regrette absolument pas ma décision.»
De Bourgas à Rio ?
Sollicité ces dernières semaines par des formations plus huppées en Bulgarie ou en Turquie en vue du prochain mercato, le maître à jouer du Chernomorets se contente, «pour l'instant, de bien faire le boulot» à Bourgas avant d'envisager un éventuel départ. La qualification de l'Algérie pour le Mondial pourrait toutefois le convaincre de poursuivre son ascension ailleurs dans l'optique d'une meilleure exposition à l'approche de l'évènement. Sélectionné en U17 lors de la Coupe du monde 2009, le Provençal n'a pas encore été convoqué chez les A, mais ne cache pas ses ambitions. «Ça donne forcément envie d’y aller, salive-t-il. Ça rajoute une motivation supplémentaire. A moi de faire le nécessaire pour y parvenir. Si je fais une très bonne deuxième moitié de saison, ça peut le faire...» Du caractère, un touché de balle léché et une rage de vaincre à toute épreuve, Najib Ammari possède bien tous les ingrédients requis pour enflammer l'Algérie.
Clément LACORD