"Au départ, Yahiaoui avait peut-être + de talent que Samir Nasri. C'était le métronome de l'équipe." (Bergeroo).
Une sélection qui triomphe donc à l'Euro des moins de 17 ans, en battant l'Espagne (2-1) de Cesc Fabregas et Gérard Piqué, en finale. Un succès qui signe le début de sa carrière de joueur formé à Marseille : un contrat pro à l'OM (au printemps 2004), un salaire à 4 zéros et même des sollicitations originales, comme cette journée de tournage sur le plateau de Plus belle la vie.
"Je viens d'une famille modeste. Bon, je n'ai pas mangé des pierres non +, mais quand tu gagnes autant d'argent si jeune, tu peux vite péter un câble, reconnaît-il. A 15-16 ans, je commençais déjà à toucher de très bons salaires, déjà + que mes parents."
Avec Nasri, qui a suivi le même cursus, il est promis à terme, à l'équipe première de l'OM. Mais Yahiaoui est impatient, il s'accroche souvent avec ses entraîneurs, ne comprend pas pourquoi il joue si peu en Ligue 1. Le club lui reproche ses écarts de conduite répétés. Ce qu'il réfute aujourd'hui : "Dans un club pro, quand tu fautes, tu as des amendes prélevées directement sur ton salaire, moi j'ai toujours touché la même somme en fin de mois... On m'a mis l'étiquette d'un joueur
bordélique, ingérable, cela m'a fermé pas mal de portes."
Celles de l'OM se sont entrouvertes, en direction de la sortie. Bergeroo se souvient : "A un moment, tous les jeunes de cette génération, ça leur est monté à la tête. Les clubs leur ont fait signer des contrats pros très tôt pour éviter de les perdre, ils avaient tous les grands d'Europe à leurs pieds..."
En janvier 2005, Chelsea le sollicite, justement. Refus de l'OM, qui veut finalement le prêter en Ligue 2 six mois plus tard. Yahiaoui ne comprend pas ce grand écart. Il part au clash, entêté. Il réclame une résiliation de son contrat, sans demander un euro. Il en touchait près de 20 000 par mois, à l'époque. "Je n'ai pas eu la chance d'avoir de grand frère, et mon père, il ne connaissait rien au football. J'étais mal conseillé par mon agent du moment. J'avais quand même signé un contrat de 5 ans ! Personne n'aurait jamais résilié un tel contrat, surtout à l'OM. Pourtant, c'est ce que j'ai fait..."
Entraîneur de Marseille à l'époque (novembre 2004-juin 2005), Philippe Troussier se rappelle : "Il avait parfois un côté un peu suicidaire, il avait des réactions un peu primaires quand il était confronté à un obstacle. Pourtant, je l'aimais bien, c'est quelqu'un d'entier avec qui je n'avais pas de problèmes."