Fabien Barthez a officialisé lundi sa rupture définitive avec le FC Nantes, lanterne rouge de L1, deux jours après une altercation avec des supporteurs, dernier épisode d'une succession de malentendus et de polémiques avec ses coéquipiers et l'encadrement en quatre mois et demi.
Le dernier défi de Fabien Barthez, sorti de sa retraite pour sauver une formation en perdition et aux portes de la Ligue 2, aura donc été un fiasco total. +Le Divin Chauve+ envisageait sans doute une sortie de scène plus glorieuse mais son altercation avec des supporteurs nantais, samedi à l'issue de la défaite face à Rennes (0-2), et son départ précipité de Loire-Atlantique avec sa famille ont illustré jusqu'à la caricature son divorce avec le FCNA.
"Je ne vais pas rejouer avec Nantes. Je ne me sens pas prêt de vivre comme cela, a-t-il déclaré sur France Info. Je ne me sens plus en sécurité là-bas (à Nantes) et je préfère partir."
"Cela n'a rien à voir avec le football ni les résultats, a affirmé Barthez. Ce qui s'est passé dépasse le cadre sportif. Le fait d'être sifflé pendant tout le match, je l'accepte parce que cela fait partie du milieu. Sans cela je serais resté jusqu'au bout avec Nantes."
L'ancien champion du monde (1998) et d'Europe (2000) n'a pas annoncé si ce départ signifiait la fin de sa carrière exceptionnelle. Mais la tournure prise par son aventure nantaise pourrait l'inciter à prendre une retraite ferme et définitive.
Barthez n'avait sans doute pas pris la mesure du choix effectué en décembre 2006 et, obnubilé par sa volonté de reprendre du service sur le terrain, n'avait certainement pas remarqué les signes manifestes du déclin de la "maison jaune": des jeunes joueurs livrés à eux-mêmes, un encadrement sportif incapable de redresser la barre, des dirigeants sans solution crédible pour remonter la pente.
A l'heure de dresser son bilan dans la cage nantaise, les chiffres parlent d'eux-mêmes: 23 buts encaissés en 14 matches de Ligue 1 et surtout une dernière place avec huit points de retard sur Nice, premier non-relégable, et donc une descente en Ligue 2 quasiment programmée.
Dès les premiers jours, les interrogations sont ainsi apparues et Barthez s'est très vite demandé où il avait mis les pieds. Perfectionniste et véritable bourreau de travail, le portier a été surpris par les méthodes d'entraînement en cours à Nantes et indignes, selon lui, du passé glorieux d'un club huit fois champion de France, et de l'urgence de la situation.
A l'issue de sa première séance à la Jonelière, le 3 janvier, Barthez, visiblement excédé par les frappes à bout portant de ses partenaires, quittait d'ailleurs le centre d'entraînement du FCNA prétextant un mal de dos. De quoi brouiller d'entrée son image auprès des joueurs et alimenter leurs critiques contre son comportement de diva, mais surtout première manifestation d'un malaise évident.
Malgré quelques belles sorties, son aura sera encore un peu plus écornée après l'humiliation subie à domicile face à Valenciennes (2-5), le 10 février en L1. Deux jours plus tard, l'entraîneur Georges Eo est limogé et remplacé par un duo composé de Michel Der Zakarian et Japhet Ndoram.
Incapable de réveiller des troupes nantaises pratiquement résignées, Fabien Barthez s'est petit à petit enfermé dans sa bulle, devenant par la force des choses la cible N.1 en cas de bévue. Le 1er avril, le but gag encaissé à la suite d'un centre du Sedanais Ducourtioux et surtout sa sortie en cours de match pour une "béquille" seront très mal vécus et interprétés par le club et le public nantais.
Bouc émissaire facile pour la Beaujoire, en froid avec une partie de l'effectif, Barthez ne pouvait pas résister longtemps au contexte nantais. Blessé dans son orgueil, il a choisi de prendre les devants, abandonnant le club à son triste sort.
AFP
C'est confirmé.... Quelle triste fin...