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FOOTBALL; Le jour où... Sven Goran Eriksson a failli entraîner l'OM; L'entraîneur suédois, disparu hier des suites d'une longue maladie, est passé près de s'installer sur le banc du club phocéen, en décembre 2006.
Avant Frank McCourt, il y a eu George N. Gillett Junior. Dans la catégorie des hommes d'affaires intéressés par l'Olympique de Marseille, en 2006 déjà, un repreneur états-unien propriétaire d'une franchise nord-américaine (les Canadiens de Montréal) pointait le bout de son nez. Gillett se frisait les moustaches sur le cas de l'OM, où Robert Louis-Dreyfus songeait à vendre le club.
En pleines négociations, il avait convaincu l'entraîneur Sven Goran Eriksson, débarqué de la sélection anglaise après le Mondial-2006, de l'accompagner dans ses valises, six ans après sa dernière expérience en club à la Lazio.
Dans La Provence du 18 décembre 2006, Tord Grit, fidèle adjoint d'Eriksson ne niait pas leur intérêt : "On ne connaît pas encore le club de l'OM dans les moindres détails, mais on a six mois pour s'y consacrer pleinement." L'assistant avait même failli se rendre à un Nancy-OM, 48 heures plus tôt, avant un empêchement.
Un voyage d'observation à Dubaï
La nouvelle année passée, Sven Goran Eriksson était bien là, le 8 janvier 2007, à Dubaï pour observer l'OM défier... la Lazio, clin d'oeil du destin, dans la demi-finale d'un tournoi à un million de dollars organisé sur place. Interrogé par notre envoyé spécial Laurent Blanchard, le Suédois jouait le chaud et le froid : "Ma venue à Dubaï n'a strictement rien à voir avec ce qui peut se dire sur l'OM. D'ailleurs ce ne sont là que des bruits, des rumeurs. Il n'a jamais été question que je m'engage à l'OM."
Un démenti affaibli, la même soirée, par son attitude dans la tribune présidentielle du Rashid Stadium. Pendant 90 minutes, Eriksson griffonne des notes sur un calepin, Tord Grit l'imite, et seule l'équipe olympienne attire son oeil expert. "Un Olympien débordait ? Il ne le lâchait pas des yeux. Un autre laissait sa place à un coéquipier ? Il s'empressait de noter le changement sur son carnet", raconte notre envoyé spécial à l'époque. Malgré la défaite 3-1 des Olympiens, le Suédois avait eu la chance d'observer un but de Samir Nasri, accompagné à l'époque sur le front de l'attaque par Frank Ribéry et Djibril Cissé...
Le 16 janvier 2007, Jack Kachkar débarquait sur le tarmac de Marignane, pour le début d'un invraisemblable rachat avorté. Dans une interview accordée à OMtv quelques jours plus tard, le Canadien écarte Eriksson de son pseudo-projet. Pendant ce temps, George N. Gillett rachète finalement Liverpool en février, et il en était fini du feuilleton rapprochant le Suédois du club phocéen.
Le technicien suédois, premier sélectionneur étranger des Three Lions (2001-2006), champion d'Italie avec la Lazio en 2000, est décédé hier à l'âge de 76 ans, des suites d'une longue maladie. Fin mars, il avait réalisé son rêve en entraînant Liverpool dans un Anfield plein à craquer lors d'un match de charité.
Nul ne sait si celui qui a remporté la Coupe de l'UEFA 1982 à Göteborg, la Coupe des coupes 1999 à la Lazio, et la Supercoupe d'Europe quelques mois plus tard en Italie aurait eu le même succès à l'Olympique de Marseille, dans une ville pourtant si coutumière des belles épopées européennes.
La Provence