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Paroles d'ex - Andreas Köpke : « Crampon, le mot le plus rigolo »
L'ancien gardien allemand, qui a passé plus de deux ans à l'OM, se replonge dans l'ambiance provençale et se souvient du vocabulaire français qu'il avait découvert.
« Quel est le meilleur joueur avec lequel vous avez joué ?
J'ai toujours du mal avec les superlatifs mais chez les Allemands je mettrais sûrement Lothar Matthäus et Rudi Völler. En France, ce serait sans doute Laurent Blanc, qui était aussi notre capitaine.
Et le meilleur joueur que vous avez affronté ?
Dans cette catégorie, je mets encore Rudi Völler, et Ronaldo le Brésilien. Zinédine Zidane et Thierry Henry en font aussi partie.
Comment vous êtes-vous retrouvé à Marseille en 1996 ?
Après l'Euro 1996, je devais signer au Barça, mais le transfert a échoué. Peu de temps après est arrivée l'offre de l'OM. Je n'ai pas réfléchi longtemps, parce que pas mal d'Allemands avaient connu de grandes heures à Marseille, comme Franz Beckenbauer, Rudi Völler, Klaus Allofs et Karl- Heinz Förster. En plus, Marseille est au bord de la mer... (Il sourit.)
Cela faisait-il une grande différence à l'époque, pour un Allemand, de jouer dans le Championnat de France ?
C'était clairement un vrai changement pour moi. Le plus difficile était que tous les joueurs demandaient le ballon tout le temps et qu'ils s'énervaient vraiment quand ils ne le recevaient pas ! Pourtant,
il n'y a qu'un seul ballon par match, tout le monde ne peut pas l'avoir dans les pieds (rire)...
Y a-t-il un joueur de l'OM que vous aimeriez revoir ou que vous revoyez encore ?
Dans le monde du foot, il arrive qu'on se croise de temps en temps. Je vois parfois à Cassis Christophe Galtier, qui est devenu un super entraîneur et peut devenir champion avec Lille. Je suis encore en contact avec Fabrizio Ravanelli, on se voyait déjà en privé à notre époque de joueur. On rigolait beaucoup avec lui, l'Italien typique ! Je suis aussi en contact avec Marcel Dib, qui était directeur sportif de l'OM à mon époque et qui tient maintenant un bar de plage à Saint-Cyr-sur-Mer.
Quelle est la meilleure équipe dans laquelle vous avez joué ?
Je dirais celle de l'OM en 1997-1998. Il y avait Laurent Blanc, Fabrizio Ravanelli, Christophe Dugarry, Robert Pirès. Malheureusement, nous n'avons pas réussi à devenir champions de France (l'équipe a fini 4e)... Mon plus grand succès aura plutôt été l'Euro 1996, que j'ai remporté sur le terrain avec l'Allemagne, et puis la Coupe du monde 2014, que j'ai gagnée au Brésil en tant qu'entraîneur des gardiens.
Quel souvenir gardez-vous de la passion du public à Marseille ?
Les supporters vivent pour leur club, ils l'adorent, cela rend l'ambiance au Stade-Vélodrome incroyable. Quand les résultats suivent, le public te pousse et t'élève très haut à Marseille. Mais quand cela ne marche pas, cela devient tout de suite moins confortable (rire). Le souvenir le plus récent que j'ai, c'est la demi-finale de l'Euro 2016 entre la France et l'Allemagne. Le Vélodrome était reconstruit, cela a donné une atmosphère fantastique. On joue bien, mais on concède un penalty pour une main juste avant la mi-temps et on est éliminés 2-0.
Avez-vous pu profiter de la vie provençale à l'époque ?
J'ai savouré la vie dans le sud de la France et j'ai découvert Cassis avec ravissement. Ce qui m'a particulièrement plu, c'est cette manière de vivre décontractée. Il a fallu que je m'y habitue en tant qu'Allemand...
Avez-vous un souvenir particulier des entraînements à l'OM ?
Quand je suis arrivé à Marseille, le stade et le centre d'entraînement étaient en travaux. Il fallait se changer dans des vestiaires provisoires et la moitié du stade était démolie quand on y jouait. Il a fallu se faire au décor. Alors qu'aujourd'hui, le stade est génial et le centre d'entraînement est extrêmement professionnel.
Il paraît que vous passez encore vos vacances en France. Pouvez-vous parler français et quels mots gardez-vous particulièrement en mémoire ?
Nous avons gardé notre maison à Cassis et nous nous y rendons régulièrement, nous voyons nos amis là-bas. À mon arrivée à Marseille, j'ai tout de suite pris des cours de français, comme toute ma famille, ma femme et mes deux enfants. Du coup, je connais encore bien le vocabulaire du football, et je trouve que "crampon" est le mot le plus rigolo ! »