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Mis au placard par son coach, Adil Rami ne parvient pas à s'imposer à Fenerbahçe
Une fois titulaire en Championnat turc, fin septembre, le Français a été mis au placard par son entraîneur. Il est aujourd'hui le cinquième défenseur central dans la rotation de Fenerbahçe.
Tarsus Idman Yurdu, Istanbulspor... À défaut de disputer les derbys les plus bouillants d'Europe, comme celui de dimanche dernier remporté face à Besiktas (3-1), Adil Rami peaufine sa géographie du football turc en affrontant de modestes clubs de D3 ou de D2, dans la seule épreuve qu'il semble avoir le droit de disputer cette saison avec Fenerbahçe : la Coupe nationale.
Recruté fin août par le club stambouliote, quelques jours avant son ami Luiz Gustavo, Rami est arrivé à court de forme. Résultat d'un été où la vie de jet-setter azuréen a fini par prendre le pas sur les séances de travail en solitaire, après sa mise à l'écart du groupe pro de l'OM, début juillet. Le 21 septembre, face à Ankaragücü (2-1), ses débuts en Championnat sont poussifs. Il semble emprunté avec le ballon, quelque peu étourdi dans son placement, à l'image de ses rares sorties avec Marseille sur le premier semestre 2019. Il se sait premier responsable, se recentre sur le collectif, chasse les soucis de son esprit, le divorce avec l'OM, la séparation avec Pamela Anderson. Il a déçu, il sera prêt quand une seconde chance se présentera à lui.
Au 29 décembre, en ce jour de Rizespor-Fenerbahçe, elle ne s'est toujours pas pointée, cette seconde chance, elle s'éloigne même à chaque fois que l'entraîneur des Canaris, Ersun Yanal, utilise un autre que lui en charnière centrale. Après le puissant Danois Mathias Jorgensen, arrivé l'été dernier, et le taulier Serdar Aziz, le technicien a lancé à ce poste Jailson, milieu défensif de formation, et le frustre Sadik Çiftpinar, dont la fiche Wikipédia en anglais complètement bidonnée vaut le détour. Champion du monde en 2018, Adil Rami (34 ans) est le cinquième défenseur central du club, qui ne marche pas spécialement sur l'eau (5e d'un Championnat très serré).
Un départ dès cet hiver ?
« Cela fait plusieurs semaines qu'il est au top et attend d'avoir enfin du temps de jeu. Il espère, il n'a qu'une envie : retrouver le terrain, confie-t-on au sein de son clan. Sur les raisons de sa faible utilisation, il est dans le flou. » Est-il la victime d'une guerre larvée entre l'entraîneur de Fenerbahçe et le directeur sportif, Damien Comolli, à l'origine de sa venue et qui se veut toujours très optimiste sur la suite auprès du joueur ? Ces jeux de pouvoir sont assez fréquents dans le football turc. En janvier, le coach de Galatasaray, Fatih Terim, avait poussé pour la signature de l'avant-centre Mbaye Diagne, et la direction de son club a répondu par un prêt de Kostas Mitroglou, au même poste. Renfort inutile sportivement, Mitroglou a passé son aventure sur le banc, comme Rami.
La situation agace Ali Koç, le président de Fenerbahçe. Selon le journal local Aksam daté du 27 décembre, il aurait déploré la façon dont ce gros salaire est galvaudé et aurait dit à Comolli : « Vous l'avez ramené ici, vous vous en débarrassez. » Rami a un contrat d'une saison, plus une option, qui peut être levée par le club turc avant une date butoir. Contacté par plusieurs clubs l'été dernier (Brest, Toulouse, Flamengo, les Tigres de Monterrey, Crystal Palace, le Zénith Saint-Pétersbourg), Rami se veut patient. Pourrait-il partir dès cet hiver ? Son entourage élude la question.