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Les Brésiliens de l'OM : pas assez spectaculaires ?
Publié le dimanche 22 octobre 2017 à 00:05
L'OM et le PSG ont au moins un point commun : dans la longue liste des joueurs étrangers qui les ont fréquentés, les Brésiliens sont les plus nombreux. Mais Paulo César, l'un des rares grands Auriverde passé par Marseille, estime que ses compatriotes qui lui ont succédé avaient des profils trop limités techniquement.
À première vue, Marseille est une destination rêvée pour les Brésiliens désirant conquérir l'Europe. « Il y a tout : le climat, les supporters, le stade, la passion, indique Demetrius Ferreira, latéral de l'OM entre 2004 et 2006. À Marseille, un Brésilien n'est pas dépaysé. » Mais, dans les faits, à l'exception de Carlos Mozer (voir par ailleurs), aucun des vingt-trois Brésiliens ayant évolué à l'OM n'a durablement marqué les esprits. Certains ont brillé pendant plusieurs saisons, mais ils ont été pénalisés par leur style de jeu, tel le fantasque gardien Jaguaré Vasconscellos (1936-1939), qui s'est illustré en marquant sur penalty, mais en encaissant aussi des buts casquettes à force de jouer loin de sa ligne.
Un peu comme Brandao (2009-2012), dont on se souvient aujourd'hui plus pour sa rudesse, sa maladresse ou ses problèmes judiciaires que pour ses buts. D'autres attaquants auriverde ont été performants à Marseille, mais ils sont restés trop peu de temps pour devenir des légendes, à l'image de Sonny Anderson (1993-1994) ou des deux champions du monde 1970 passés en 1974-1975 : Paulo César et Jairzinho. Ce dernier possédait les atouts pour devenir une idole du Vélodrome, jusqu'à ce qu'il dispute un quart de finale de Coupe de France face au PSG, au cours duquel il fut accusé d'avoir agressé un juge de touche. Même s'il clame son innocence, Jairzinho est suspendu un an, ce qui l'incite à rentrer fissa au Brésil. Ce coup du sort rappelle celui qui a frappé bien plus tard l'élégant milieu offensif Fernandao, également lors d'un match face à Paris, en 2003 : un choc avec Gabriel Heinze lui vaut une fracture du crâne qui stoppe alors son élan.
Ces cas singuliers n'expliquent pas pourquoi la grande majorité des Brésiliens ayant évolué à Marseille ont été médiocres. Alain Pécheral, ancien journaliste du Provençal et de L'Équipe et historien de l'OM, met en avant le faible niveau des joueurs recrutés : « Il y a eu des farceurs, comme le gardien Andrade (2009-2012), qui a été une doublure partout où il est passé. Mais visiblement, c'était un bon animateur de vestiaire ». Un profil qui rappelle celui des attaquants Dill (2001) (surnommé Benny Hill par les supporters) et Adriano (2000), décrit ainsi par la Provence en 2009 : « Un physique et un mental de minime. »
Mozer propose ses services
Paulo César pense aussi que l'OM a manqué de discernement au moment de recruter ses successeurs : « Il y a eu trop de profils défensifs ou limités techniquement, alors que le Vélodrome attend de nous, du swing, des dribbles, de la folie. » Les rares fois où l'OM est parvenu à attirer des artistes, ils étaient soit en fin de carrière (Amalfi, en 1957-1958) soit un peu tendres, comme Marcelinho, inexistant lors de son passage en 2000, avant de s'épanouir au Hertha Berlin (meilleur joueur de Bundesliga en 2005).
8 %
Le pourcentage de Brésiliens dans le total de joueurs étrangers qui ont porté le maillot de l'OM (23 sur 281).
Selon Sonny Anderson, les dirigeants marseillais ont aussi eu tendance à faire venir des Brésiliens un peu trop tôt dans leur carrière. « À Marseille, tu dois être performant dès ton arrivée, car le public n'est pas patient. Pour s'y imposer, il faut avoir un peu d'expérience, un capital confiance pour résister à la pression. »Le consultant de beIN Sports relève ainsi que ses compatriotes qui ont le plus souffert à l'OM débarquaient directement du pays, à l'image de Doria aujourd'hui. Pour éviter ces erreurs, deux hommes proposent leurs services : Demetrius Ferreira rêve de devenir recruteur au pays pour le club, tandis que Carlos Mozer, directeur sportif adjoint du Flamengo, se dit prêt à mettre en place un partenariat : « Mais s'ils veulent nos cracks, ils devront mettre beaucoup de zéros (rire). »Ce n'est pas forcément gagné.
Le top 3 de l'OM
Carlos MOZER (1989-1992)
Trois fois champion, le défenseur central est régulièrement cité dans nos « Paroles d'ex », catégorie « joueur le plus redouté ». Impressionnant dans les duels et intelligent dans son placement.
Sonny ANDERSON (1993-1994)
Débarqué en novembre 1993 à Marseille, il signe dès l'été suivant à Monaco, après la rétrogradation administrative en D 2. Entre-temps, Sonnygoal a marqué 16 buts en 24 matches de D 1...
JAIRZINHO (1974-1975)
Il a moins marqué que Paulo César lors de leur saison commune à l'OM (13 contre 18), mais il a fasciné le Vélodrome par ses arabesques côté droit, et il s'est révélé plus sérieux que son compère hors des terrains.
Le flop 3 de l'OM
DILL (2001)
À son arrivée, début juillet 2001, L'Équipe présente cet attaquant venu de Goias, et soufflé à Saint-Étienne, comme un « bon Dill ». Après cinq prestations transparentes, il est prêté dès la fin août au Servette de Genève.
ADRIANO (2000)
Précédé d'une flatteuse réputation, ce milieu offensif réalise un seul bon match avec l'OM, le premier, remporté face à Troyes (3-1), le 28 juillet 2000. Dès le mois de décembre, il rentre au Brésil.
ANDRADE (2009-2012)
Mandanda suspendu et Bracigliano hors de forme, le gardien qui faisait trembler les supporters a été aligné en quarts de C1, contre le Bayern, en mars 2012. Avec une faute de main à la clé (0-2)...