par coton » 19 Juil 2004, 08:13
CHRISTOPHE BOUCHET, président de l'OM, compte sur le transfert de Drogba pour monter une grosse équipe et faire grandir le club.
« QU'ALLEZ-VOUS FAIRE de ces 37 millions d'euros ?
- Nous avons beaucoup de projets. Nous allons en réinvestir une bonne partie avant le 31 août 2005.
- Tout passera dans l'achat de joueurs ?
- Non. À la louche, on va consacrer entre 65 et 80 % à l'achat de nouveaux contrats et aux salaires.
- Avez-vous trouvé le remplaçant de Didier Drogba ?
- Non, pas encore, mais les supporters peuvent être rassurés. On va prendre un attaquant de renom. C'est notre priorité. Il y a plusieurs pistes. Koller, Ibrahimovic, Eto'o et Luyindula sont des joueurs qui nous intéressent, c'est vrai. Il faut réfléchir et trouver un joueur complémentaire à ceux que nous avons déjà.
- Quand allez-vous officialiser la venue de Bixente Lizarazu ?
- Certainement en milieu de semaine. Je suis vraiment content. Notre effectif s'étoffe et je peux vous assurer que sur le papier, ce sera la meilleure équipe de l'OM depuis dix ans.
- On parle aussi de la venue d'un milieu de terrain offensif d'un niveau international ?
- C'est effectivement une possibilité.
- Allez-vous relancer Camel Meriem ?
- Nous avons beaucoup d'affection pour lui. On le connaît bien. José Anigo l'apprécie.
« Couvrir le Vélodrome »
- Est-ce que Robert Louis-Dreyfus vous a demandé de récupérer une partie des 37 millions d'euros ?
- Il aurait pu le faire et sa demande aurait été justifiée. Je lui ai posé la question. Sa réponse a été claire et nette. Tout l'argent reste à l'OM. Il faut saluer l'engagement et l'ambition de Robert Louis-Dreyfus.
- Quels sont vos autres projets ?
- Essayer de faire plaisir à nos supporters en agrandissant et en rénovant le Stade-Vélodrome. On va tout faire pour le transformer en un outil confortable et esthétique. On va essayer de le couvrir. Ce n'est pas à moi de prendre l'initiative mais je crois que la mairie va le faire de manière spectaculaire.
- Avez-vous déjà des idées sur le nouveau visage du Vélodrome ?
- Évidemment. Il faudra arriver à la même chose qu'à Gelsenkirchen (ville où évolue Schalke 04), Amsterdam, Newcastle. Il faut remercier tous les supporters de leur fidélité. Le Stade-Vélodrome doit devenir l'un des plus beaux stades d'Europe. On aura obligatoirement des retours sur investissement avec plus de loges et de nombreuses places supplémentaires. On ne pourra plus contester que Marseille est la capitale française du football.
- C'est un projet à long terme ?
- Pas tant que ça. Il faudrait qu'on soit prêt pour octobre 2007, afin d'être capable d'accueillir une demi-finale de la Coupe du monde de rugby. Il faut donc aller vite. La Fédération française de rugby veut des engagements pour octobre 2004.
- Il semble également que vous souhaitiez faire de la Commanderie un grand centre d'entraînement ?
- Quelques millions d'euros seront en effet consacrés au siège de l'OM. Il faut que la Commanderie jouisse d'un centre comparable à celui du Milan AC ou de Manchester United. On avance. Avant la fin de l'année 2004, le centre aura une grande piscine de rééducation, une aire de repos, un restaurant. Aujourd'hui, le club est éparpillé en plusieurs adresses. Il y a une volonté de rassembler. Fin 2004, tout le monde sera au même endroit à l'exception de l'internat du centre de formation qui rejoindra la Commanderie en décembre 2005. On veut créer de belles choses. On est sur la bonne voie mais c'est délicat car, en France et à cause de la DNCG, un club ne peut pas se permettre d'avoir de dettes.
- Regrettez-vous votre communication autour de Didier Drogba, déclaré à de nombreuses reprises " intransférable " ?
- Non. D'ailleurs, Pape Diouf a rapidement expliqué que le joueur pouvait partir en cas d'offre exceptionnelle. Il fallait faire un choix. En le gardant, on pouvait perdre beaucoup et on nous aurait reproché de ne pas l'avoir vendu. Et le vendre peut également être interprété comme une erreur. C'est une histoire de feeling. Maintenant, il aurait été honteux de s'asseoir sur l'argent du transfert.
- Un mot sur votre projet de " Ligue alternative " ?
- J'ai lu (dans le Journal du Dimanche) que la Ligue nationale avait beaucoup ri de mon projet. Il faut faire attention car elle pourrait rire jaune. Je ne cherche pas engager une polémique mais je peux vous assurer que de nombreux présidents, et pas uniquement trois ou quatre, aimeraient bien être maîtres de leur destin. Nous trouvons aujourd'hui inacceptable certaines choses. 30 % par exemple de ce que nous générons part dans la nature (c'est le montant prélevé par la Ligue pour son fonctionnement, 19 % étant consacré à la L 2). Mais notre idée est évidemment de travailler en harmonie avec le gouvernement sous l'égide de la FFF.