par iamaseb » 17 Juil 2004, 19:35
Mais le pire du pire, c'est que dans un an, on refera peut-être la même chose !
EDITORIAL
Et ils sont où les Marseillais ?
15 juillet 2004
Finaliste de la Coupe UEFA battu par Valence, septième du Championnat de France à 22 points du triple champion lyonnais, éliminé en seizièmes de finale de la Coupe de France par le Paris SG, éliminé en huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue par Sochaux, tel est le bilan de la saison 2003/2004 de l’Olympique de Marseille.
A voir l’enthousiasme du public du stade Vélodrome le soir de la trente-huitième journée de Championnat contre Guingamp, à l’occasion du feu d’artifice tiré au coup de sifflet final, nombreux semblent être ceux qui partagent l’avis de Christophe Bouchet qui a qualifié cette saison de « réussie ». Il est vrai qu’après avoir brillamment éliminé les Ukrainiens de Dnipropetrovsk, l’OM a successivement surclassé Liverpool, tout frais quadruple champion d’Europe en 1977, 1978, 1981 et 1984, quatrième du dernier championnat anglais avec à peine 30 points de retard sur Arsenal, puis l’Inter de Milan, récent double vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions 1964 et 1965, quatrième du championnat d’Italie avec seulement 23 points de moins que le Milan AC, et enfin l’épouvantail Newcastle, fantastiques cinquièmes de la Premier League, coiffés sur le poteau (simplement 34 points) par Arsenal. Un OM malchanceux, privé de la Coupe UEFA qu’il méritait tant, par la faute d’un arbitre italien, face à un adversaire, Valence, petit vainqueur d’un faible championnat, celui d’Espagne, écrasé par la domination olympienne jusqu’à cette maudite décision arbitrale.
Les actuels dirigeants de l’OM ont bien raison ! C’est une saison réussie à tous points de vue :
- performances sportives (voir plus haut),
- onzième saison sans titre (en ne comptant pas le titre de champion de D2 en 1995 avec une équipe recrutée par Bernard Tapie), la huitième depuis la prise de pouvoir de Robert Louis-Dreyfus,
- sixième défaite consécutive contre le Paris SG (série en cours),
- remplacement d’Alain Perrin par José Anigo (en championnat, 1,67 point de moyenne pour Perrin contre 1,44 pour Anigo),
- licenciement du dit Alain Perrin pour « harcèlement sexuel »,
- arrivée à la direction sportive de Pape Diouf, agent de joueurs, préféré à Laurent Blanc, champion sur le rectangle vert,
- et, pour la saison à venir, logo historique saccagé et nouveau maillot dénaturé,
- ou encore, mise en examen de l’actionnaire principal du club,
- voire, pourquoi pas, départs de Didier Drogba, alias « l’arbre-qui-cache-la-forêt », et de Mathieu Flamini, soit-disant symbole du « nouvel » OM, à qui les dirigeants ont oublié de faire signer un contrat professionnel à l’occasion de ses débuts en équipe première,
- et, n’en doutons pas, de nouveaux gags et autres sketches inédits, dans la lignée de ceux diffusés sur Arte lors d’un reportage-feuilleton édifiant.
Les actuels dirigeants de l’OM ont bien raison ! Après tout, devant de tels résultats sportifs et un tel étalage de compétences en dehors du terrain, personne ne semble se plaindre. De rares sifflets, aucune banderole assassine à l’égard des dirigeants, rien de comparable avec les mouvements de protestation enregistrés à Bordeaux ou Saint-Etienne, pourtant promu en Division 1. Les relations de « collaboration » avec la presse locale ont été opportunément rétablies grâce à la mise à l’écart d’Alain Perrin, son remplacement par le marseillais José Anigo et le recrutement d’un autre marseillais, Pape Diouf, ancien journaliste à La Marseillaise de surcroît. Les recettes financières n’ont jamais été aussi importantes (billetterie, droits TV, sponsoring…) ouvrant enfin la perspective, pour les actionnaires du club, de réaliser des bénéfices et de pouvoir se partager (légalement) le magot. Et tout aussi rares sont ceux qui osent se préoccuper de savoir si le recrutement permettra de compter des joueurs d’un niveau technique tel que sera enfin envisageable la mise en place d’une tactique ambitieuse, autre que celle proposée en fin de saison avec son double rideau défensif et Drogba seul en pointe, tactique certes suffisante pour battre des équipes sans collectif comme Liverpool, l’Inter ou Newcastle mais insuffisante pour rivaliser avec des équipes comme Lyon, Paris SG, Monaco, Auxerre, Sochaux… sans parler - soyons sérieux - de Valence ou Porto.
Les actuels dirigeants de l’OM ont donc raison ! Les réabonnements sont un succès, malgré une nouvelle augmentation du prix des tribunes, et, la saison prochaine, les supporters olympiens seront encore, en moyenne, plus de 50000 à fréquenter le stade Vélodrome à chaque match, esclaves de leur passion, prisonniers d’un système qui profite à tous ceux qui n’aiment pas sincèrement l’OM. Même les Ultras, pourtant historiquement à la pointe de la contestation dès que nécessaire, seul groupe de supporters à sonner l’heure de la révolte au début de l’année en déclarant la grève des encouragements, faute de pouvoir imposer à tout le public de déserter complètement le stade, soupçonnés à cette occasion d’être téléguidés par Bernard Tapie, ont rendu les armes, bien éloignés de l’état d’esprit de leurs fondateurs, et recommencé à encourager sans se demander ni qui ni pourquoi.
Alors, où sont-ils les Marseillais ? A la cave… en train de « se le faire mettre profond ! »
EDITO DES ULTRAS
Trouver sur le forum lyonnais.