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mais avec un troisieme but hors jeu de Martins
INTER MILAN - MARSEILLE (demain)
C'est un nouvel OM
MARSEILLE - de notre envoyé spécial
Depuis la qualification contre Liverpool, l'OM prend de la consistance. Explications d'une métamorphose.
LE GRAPHIQUE des performances marseillaises depuis le début de saison est redevenu présentable. Bon d'août à début octobre, calamiteux de mi-octobre à janvier, incertain de janvier à mi-mars, le voilà reparti vers le haut. L'OM étant une matière ardue pour les prévisionnistes, la prudence est de mise. Mais plusieurs indicateurs attestent d'une amélioration continue, sensible à partir de la qualification en huitièmes de finale de la Coupe de l'UEFA le 25 mars contre Liverpool (1-1, 2-1). Depuis, il y a eu, sur le plan statistique, les victoires à Lyon (2-1) en L 1 et contre l'Inter de Milan (1-0) jeudi dernier en quarts de finale aller de l'UEFA. Cela grâce à une qualité de jeu retrouvée, une progression illustrée par la seconde mi-temps contre l'Inter, un alliage puissance-créativité impressionnant. Trois éléments expliquent la métamorphose marseillaise, qui porte la patte de José Anigo, depuis son arrivée aux commandes mi-janvier.
RÉVOLUTION TACTIQUE. - À son arrivée, José Anigo a immédiatement mis fin au 4-4-2 d'Alain Perrin, en choisissant pour base une défense à trois, deux joueurs de couloir, deux récupérateurs axiaux. Pour le reste, l'entraîneur de l'OM a alterné entre un milieu offensif et deux attaquants et la proportion inverse. Avec des variantes, 3-3-2-2 à Nice (0-0), 3-2-3-2 contre Bastia (1-4), 4-1-3-2 contre Bordeaux (1-1) attestant d'une recherche continue. Au fil des matches, l'OM a fini par constituer, en 3-4-2-1, un bloc trop hermétique pour Liverpool, Lyon et l'Inter Milan. Devant Barthez, le trio Beye-Hemdani-Meïté s'est imposé. Si Dos Santos peine normalement vu sa longue inactivité, Ferreira apporte beaucoup offensivement. Dans l'entrejeu, la paire Flamini-N'Diaye excelle, ayant remporté jeudi dernier le duel contre celle composée par C. Zanetti et Almeyda. En milieux offensifs, Batlles et Meriem représentent un atout décrit ainsi par Anigo : « Glissés derrière Drogba, les joueurs de l'Inter n'ont quasiment jamais pu les contrôler. » Et Drogba s'occupe de tout devant : « Il faut tenir compte de ce que Didier souhaite, relève l'entraîneur de l'OM, c'est-à-dire avoir des espaces. Il aime ça, c'est un garçon généreux qui ne mesure pas ses efforts. »
REMUE-MÉNAGE DANS L'EFFECTIF. - Dans l'équipe type de José Anigo, il n'y a plus que trois « survivants » de celle de départ d'Alain Perrin, dont deux ont changé de poste. Au mercato, l'OM a recruté Sommeil, Ferreira, Batlles et Koke, l'arrivée du premier, en provenance de Manchester City, procédant d'un échange avec Van Buyten. Runje (déjà écarté par Perrin au bénéfice de Barthez), Christanval, Skacel, Celestini, Marlet, Vachousek et Mido complètent la liste des « disparus ».
À part les trois arrivants du mercato, l'opération a profité à Beye et à N'Diaye, placardisés par Perrin, Flamini, en provenance de la CFA, et Meriem (d'abord milieu axial avec Perrin, ce dernier l'avait déplacé milieu droit, en suppléant de Marlet), Dos Santos étant, lui, revenu après sa longue indisponibilité. Si Hemdani dépanne au poste de libero, Meïté a, lui, retrouvé son poste de stoppeur. José Anigo dispose donc dans l'équipe type de trois joueurs qu'il a lui-même choisis (Ferreira, Batlles, Flamini), de trois autres qu'il a remis en selle (Beye, N'Diaye, Meriem), tandis qu'il a trouvé une complicité avec Barthez et replacé Meïté à son poste.
RETOUR AU RELATIONNEL. - José Anigo avait récupéré un groupe tétanisé par l'autoritarisme d'Alain Perrin et la spirale de l'échec. Il a instauré une politique nette de rupture avec le passé. Côté relationnel, cela donne ceci : « On a un bureau ouvert avec le préparateur physique, l'adjoint et l'entraîneur. On forme un staff, ce n'est plus un mec, et le reste. » La concurrence ? : « Le groupe est toujours le même, vingt-deux joueurs et personne n'est exclu. Certains ne jouent plus, mais c'est à eux de gagner leur place. Parce que, quand on fait un turnover, c'est facile, mais il n'y a plus de concurrence. Flamini, en ce moment, il joue parce qu'il est performant, le jour où il ne le sera plus, il ne jouera pas. À Lyon, Koke jouait et pas Mido, parce que, si vous sentez un joueur prêt à mettre cent pour cent sur le terrain, vous le faites jouer. C'est le vrai turnover, tu es moins bon, tu ne joues pas. Je n'ai mis personne à la cave, c'est ouvert pour tout le monde. Ceux qui viennent me voir, je leur dis ça. »
Constat d'Anigo, après trois mois d'exercice : « Ce que je crois, c'est que ce groupe avait l'envie. Ils vivent bien ensemble, il y a de la qualité humaine et il suffisait de pas grand-chose pour aller chercher tout ce qui était enfoui dans leurs tripes. »
L'OM est devenu zen, ce qui autorise l'autocritique de l'entraîneur : « La claque de Bastia m'a fait beaucoup de bien, elle m'a permis de reconsidérer beaucoup de choses dans la préparation des matches. Rennes (3-4) et Bastia, on ne va pas dire que c'étaient des accidents mais ce sont des étapes qui nous ont servis afin de progresser. On n'a pas été bons, on le sait et cela nous a permis de rectifier pas mal de choses, mais dans le calme. »
Marlet et Mido sont prêts
LES MARSEILLAIS ONT RENDEZ-VOUS ce matin à l'aéroport Marseille-Provence d'où ils décolleront pour Milan. José Anigo a donné un groupe de dix-neuf joueurs opérationnels plus deux « supporters » de choc, Drogba, suspendu, et Koke, pas qualifié, mais qui ont tenu à faire le déplacement. Sont absents Sommeil et Skacel pas qualifiés et Johansen et Perez par choix de l'entraîneur. Christanval sera en revanche probablement sur le banc avec Vachousek, Celestini, Ecker et deux jeunes du centre, Ba et Cantareil. Mais la bonne nouvelle pour Anigo, c'est le retour en forme de Marlet qui a pu travailler normalement hier. « Je me sens bien physiquement », a confirmé l'international. Il pourrait même débuter côté droit comme contre Liverpool (2-1), avec Mido en pointe.
Anigo a procédé hier à une mise en place qui a duré plus d'une heure. Les Marseillais s'entraîneront à San Siro en fin d'après-midi : « Il nous tarde d'y être, a déclaré l'entraîneur de l'OM. Cette séance va nous permettre d'entrer enfin dans le vif du sujet. » - H. F.
L'équipe probable : Barthez - Ferreira, Beye, Hemdani, Meïté, Dos Santos - Flamini, Sy. N'Diaye, Batlles ou Marlet, Meriem - Mido.
L'Inter sur courant alternatif
STÉPHANE KOHLER (avec G. D.)
Médiocre à Marseille, le club milanais va mieux en Championnat, où il reste sur quatre victoires.
QUEL VISAGE aura l'Inter demain soir à San Siro ? Celui d'une équipe en net regain de forme sur la scène domestique et qui reste sur quatre succès d'affilée en Championnat, ou celui d'une formation très prudente et souvent dépassée comme ce fut le cas jeudi dernier au Vélodrome face à l'OM (0-1) ? Habitué aux courbes de forme sinusoïdale, l'Inter peine toujours à briller dans le jeu, mais parvient au moins depuis quelques semaines à enchaîner les victoires en Serie A : à Ancône (2-0), sur le terrain de la Reggina (2-0), contre la Juve (3-2) et enfin ce week-end à Pérouse (3-2). Ces résultats coïncident avec le retour sur le terrain de la plupart des blessés de longue durée, ce qui a évidemment permis à Alberto Zaccheroni de puiser dans un effectif plus large pour faire ses choix. Aujourd'hui, l'Inter est cinquième, à un point seulement de la quatrième place, synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des champions, un strapontin indispensable à la santé sportive comme économique du club.
Il y a une semaine, après la probante victoire face à la Juve, le rival historique, un doux climat d'euphorie régnait même autour des Nerazzurri, qui venaient sans doute de réussir leur meilleure sortie depuis le début de l'année. Encore sous le charme du spectacle produit dans un San Siro comble et hurlant de plaisir, les dirigeants louaient le travail de Zaccheroni, encore très contesté quelques semaines plus tôt, et le trio Stankovic-Vieri-Martins avait droit à un concert de louanges. « Nous sommes sortis du tunnel », assurait d'ailleurs Stankovic, non qualifié en Coupe de l'UEFA pour avoir déjà disputé la Ligue des champions avec la Lazio, où il évoluait jusqu'aumercato.
Des hésitations défensives
Quelques jours plus tard, la très terne prestation intériste au Vélodrome a pourtant jeté un froid, tant l'équipe de Zaccheroni a paru empruntée et limitée dans son expression collective. Même si l'OM a réalisé un match très impressionnant que le score ne reflète qu'en modeste partie, l'Inter n'a jamais semblé capable de faire autre chose que défendre, y compris en utilisant l'antijeu comme arme principale. Dans de telles conditions, aborder le match retour avec un seul but de retard est un moindre mal, comme le reconnaît Ivan Cordoba, le défenseur colombien : « Nous n'étions visiblement pas dans un bon jour, alors une défaite sur ce score, ce n'est pas si mal. Nous sommes parfaitement conscients que nous pouvons effacer ce retard à domicile. » Piégé tactiquement par l'OM, un comble pour une équipe italienne, l'Inter sait où il a péché. « On a balancé beaucoup trop de longs ballons, regrette le capitaine Javier Zanetti, ce n'est pas notre style habituel, et on n'a pas su trouver d'espaces. »
Dimanche, sur le terrain de Pérouse, l'Inter a longtemps été mené au score et n'a dû sa victoire qu'aux exploits individuels de son buteur brésilien Adriano, auteur d'un doublé, mais lui aussi non qualifié en Coupe de l'UEFA, qu'il a déjà disputée cette saison avec Parme. Le Nigérian Martins a inscrit le but vainqueur, visiblement entaché d'un hors-jeu. Une courte victoire obtenue difficilement sur le terrain de l'avant-dernier, qui a tout de même battu deux fois Toldo, de retour de blessure. Les hésitations défensives des Nerazzurri n'auront pas échappé aux observateurs de l'OM, comme elles n'ont pas échappé à Zaccheroni. « Ces fautes de concentration ne m'ont pas plu, concède-t-il, et on va devoir être vigilant pour ne pas les reproduire mercredi. » Mais demain soir, l'Inter devra surtout penser à attaquer et à marquer, pour ne pas rompre son remarquable passé européen face aux clubs français (9 qualifications en 9 affrontements directs). Sans Stankovic ni Adriano, peut-être sans Recoba (Voir ci-contre), le duo Vieri-Martins devra forcément être moins invisible qu'au Vélodrome. « Si on joue comme à l'aller, les spectateurs vont avoir envie de nous brûler », plaisante Sabri Lamouchi, qui devrait être dans le groupe des 20 joueurs dévoilé aujourd'hui par Zaccheroni.
Frayeur pour Vieri
RESTÉ SUR LE BANC dimanche à Pérouse, Christian Vieri a en revanche connu un après-match agité puisqu'il a reçu une bouteille sur la tempe gauche en montant dans le bus de l'Inter. « Heureusement que j'ai la tête dure », a expliqué avec humour l'attaquant international, qui arborait hier un gros pansement mais aucun point de suture. Il s'est contenté d'un léger entraînement à Appiano Gentile et sera une nouvelle fois examiné aujourd'hui par le staff médical de l'Inter. Materazzi, touché à la hanche, est incertain, et Recoba, qui souffre d'une douleur similaire, pourrait ne pas figurer dans le groupe retenu par Alberto Zaccheroni. Le Turc Emre, entré en jeu quelques minutes au Vélodrome, postule à une place de titulaire, en soutien de la paire Vieri- Martins.- S. K.
L'équipe probable : Toldo - Cordoba, Materazzi ou Adani, Cannavaro - J. Zanetti, C. Zanetti, Almeyda, Kily Gonzalez - Emre ou Karagounis - Vieri, Martins.
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