OM. Vainqueur à Augsbourg, l'OM prend rendez-vous avec la Ligue 1 à une semaine de la repriseÀ une semaine de la reprise de la Ligue 1, les hommes de Roberto De Zerbi ont livré leur prestation la plus aboutie en Bavière, samedi après-midi. Au-delà de leur victoire (1-3), les Olympiens récitent de mieux en mieux leur partition.Faute de Vel', réquisitionné par Paris (2024) et dont le champ a été labouré par d'autres Olympiens, l'OM n'a pas eu droit à sa traditionnelle rencontre de gala au boulevard Michelet. Un rituel devenu incontournable, histoire de clore la préparation en exposant les nouveaux jouets à foule en délire. Mais, même à mille bornes de la Bonne Mère, ce doux parfum d'espoir, qui embaume la cité chaque été, trêve où les espoirs naissent avant d'être confortés ou de se fracasser sur la réalité, planait hier sur la WWK Arena d'Augsbourg.
Jusqu'en Bavière, une petite centaine d'irréductibles, sans doute en vacances dans le coin, a suivi comme son ombre l'Olympique. Un premier contact entre l'orchestre de l'Italien et ses fidèles supporters, après trois joutes amicales à huis clos, sur les hauteurs de La Commanderie, et une autre au fin fond de l'Angleterre. Un avant-goût, pour chacun, de ce qui devrait les attendre cette saison... si tout se déroule à merveille.
D'un côté, un soutien brouillant et sans faille, qui transcende les frontières de Marseille, avec ces quelques "Aux Armes" hurlés dans l'écrin allemand. De l'autre, une équipe ambitieuse, à la fois cérébrale et frénétique, minutieuse et volcanique. Un ballet fascinant qui prend, petit à petit, forme au fil des répétitions. Hier, même si Augsbourg demeure une modeste écurie de Bundesliga et accusait une semaine de retard dans sa prépa, les Olympiens ont joué leur partition la plus aboutie. Des sorties de balle léchées, une construction millimétrée, des joueurs tous concernés, un pressing tout terrain... le tout saupoudré d'une pincée de classe. Des ingrédients qui, s'ils sont cuisinés chaque week-end, dès samedi prochain à Brest pour la reprise de la Ligue 1, devraient rapidement renouer le lien fragilisé, si ce n'est brisé, entre l'Olympique et son public.
Une première étape, symbolique, a été franchie après le coup de sifflet final. Alors que Leo Balerdi et sa bande s'engouffraient vers les vestiaires, Roberto De Zerbi a haussé le ton pour rameuter ses ouailles... direction la tribune opposée pour saluer et remercier les leurs. "On apprend plein de choses au contact du coach. On s'habitue de plus en plus à ses consignes. On s'est senti plus costaud, plus fort, notamment défensivement, insistait Quentin Merlin après la rencontre. La vérité ce sera le championnat. C'est là qu'on verra si on est au niveau des espérances du coach." Sous les yeux de Geronimo Rulli, captivé par le spectacle en tribune et qui n'a pas attendu d'être officiellement olympien pour prendre le pouls du vestiaire, ses futurs équipiers ont régalé. Trente minutes, les premières. À l'aube de la saison, cela fut largement assez.
Assez pour constater que Geoffrey Kondogbia, dont l'OM aurait aimé se débarrasser, a (re) trouvé ses aises au milieu de terrain, précieux à la récupération (et pour harceler), en tandem avec Pierre-Emile Hojbjerg. Un travail de sape indispensable pour libérer les artistes devant lui, à l'instar de l'ouverture du score (20). En premier lieu, l'inattendu Quentin Merlin, qui alterne désormais entre un rôle de latéral gauche et celui de... meneur de jeu, avec une facilité déconcertante. Dans les couloirs, Luis Henrique renoue, lui, avec ses origines brésiliennes, longtemps abandonnées de l'autre côté de l'Atlantique. À l'opposé, Mason Greenwood touche peu le cuir, mais le jeu s'illumine à chaque fois qu'il met le pied dessus. En témoigne son enchaînement passements de jambe, frappe croisée pour le break (21).
Tout n'était pas parfait, l'OM a piqué du nez avant l'entracte et fut moins consistant après, révélant quelques failles, notamment sur les centres adverses. "On s'est senti un peu émoussé, parce que la prépa est très dure. Certes on a fait trente bonnes premières minutes, mais le coach à la mi-temps nous a bien fait comprendre que c'était impossible de se relâcher de la sorte, souriait Merlin. On apprend aussi en faisant des erreurs." Et pourtant, cet OM est déjà plus que prometteur.
La Provence
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