OM. Les Olympiens montent en gamme après leur victoire contre Pau
Pour leur troisième match amical en moins d'une semaine, face aux pros de Pau, les hommes de Roberto De Zerbi ont livré leur prestation la plus aboutie. Fraîchement recruté, Mason Greenwood a inscrit son premier but.
Petit à petit, l'OM monte en régime. Après le "match d'entraînement" face à Nîmes (National), théâtre d'une très large revue d'effectif dimanche dernier (défaite 0-2), la balade devant Toulon (National 2), douce et exaltante même si les Marseillais ne croiseront pas de sitôt un adversaire aussi chétif (victoire 3-0), sauf très petit Poucet en coupe de France... place aux choses sérieuses. Du moins, un avant-goût. Pau (Ligue 2) n'est pas une écurie estampillée "Ligue des champions", comme le Stade brestois (oui, oui...) avec qui l'Olympique lèvera le rideau de sa saison dans trois semaines. Mais les Béarnais sont, sur le papier, la première écurie professionnelle croisée par Leonardo Balerdi et sa bande, depuis les trois coups de leur préparation (victoire 3-0). Les premiers, aussi, à souffler sur la nuque et chatouiller les chevilles des Olympiens, si ce n'est mettre quelques taquets au valeureux Bamo Meïte, étrangement pris à partie. Les premiers, enfin, à mettre le doigt sur les faiblesses (passagères ?) de cet OM balbutiant encore la partition complexe, mais ô combien ambitieuse, de son nouveau chef d'orchestre.
"Cette méthode nous pousse à réfléchir"Au regard de l'adversité, enfin consistante, quelques réserves nécessaires en début de semaine, histoire de ne pas verser dans un optimisme béat, méritent d'être levées. Oui, l'Olympique, version De Zerbi, risque de causer la panique chez ses futurs rivaux, très probables victimes d'un harcèlement constant à la perte de balle. Oui, cette équipe, qui devrait, sans trop s'avancer, monopoliser le cuir, devrait y ajouter une pincée de vertige à force de faire tourner en bourrique les spectateurs de leur ballet, mêlant mouvements millimétrés et passes redoublées. En saupoudrant son après-midi de ces ingrédients, l'OM a un peu plus mis l'eau à la bouche de ses supporters. "Tout n'était pas parfait", comme l'a justement rappelé Lilian Brassier après la rencontre, mais toutes les intentions laissent présager le jeu (ambitieux) prôné par "l'un des entraîneurs les plus influents de ces vingt dernières années".
On bosse dur. Jour après jour, semaine après semaine, on sent qu'on prend confiance. On avance crescendo, et on coche à chaque fois de nouveaux objectifs, insistait l'ancien défenseur breton. Cette méthode nous pousse à réfléchir, c'est bien. Ça demande beaucoup de réflexion pour avoir le bon positionnement et ne pas mettre en difficulté l'équipe." Dans sa roue, Leonardo Balerdi, son capitaine et partenaire de la charnière "à trois", invoquait un souvenir encore frais dans l'esprit des fidèles marseillais. "Ça ressemble un peu au système de Jorge Sampaoli, notamment avec ce rôle de latéral hybride qui se positionne au milieu de terrain quand on a le ballon, illustrait l'Argentin. Le coach nous demande une adaptation permanente. On est en train de s'adapter à ses consignes. Je suis heureux."
Heureux comme à la demi-heure de jeu, lorsqu'il a sauté, avec tous ses coéquipiers, sur Mason Greenwood. Fraîchement recruté, l'Anglais venait de frapper fort. Son premier but sous la tunique immaculée, en renard des surfaces, après un tir d'Azzedine Ounahi repoussé (1-0, 31). L'ancien Red Devil, qui déambule la plupart du temps le long de la ligne de touche, consigne visiblement chère à "RDZ", a plutôt été discret. Force est de constater, cependant, que le jeu s'illumine quand il met ses crampons sur le ballon (22, 38, 50). À l'opposé, Luis Henrique, très appliqué, a aussi eu son instant de gloire (2-0, 64), avant que le jeune Darryl Bakola n'enfonce le clou à quelques secondes du terme (3-0, 89).
Au-delà de ces buts, tous dans le jeu et plutôt bien amenés, les spectateurs de cette joute retiendront l'influence grandissante au milieu de... Quentin Merlin, improbable meneur de jeu reculé. Mais aussi une certaine fragilité lorsque les défenseurs adverses ont suffisamment de lucidité et les pieds ronds pour contourner la pression olympienne. Un mal souvent reproché aux formations de Roberto De Zerbi. Un détail, non négligeable, que le technicien Lombard devra régler... histoire que son équipe continue de monter en gamme.
La Provence
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