Le PSG a officialisé vendredi la signature pour cinq ans du gardien de l'équipe de Russie, Matveï Safonov. Une venue compliquée par une procédure judiciaire avec son ex-femme.
Le PSG a officialisé vendredi la signature pour cinq ans du gardien de l'équipe de Russie Matveï Safonov. Le club a déboursé quelque 20 millions d'euros pour s'adjoindre les services du portier du club de Krasnodar, qui a fini deuxième du Championnat russe. Safonov, 25 ans, a joué 30 matches durant cette saison au cours de laquelle il a encaissé 27 buts.
Il vient à Paris avec l'ambition de s'imposer en tant que titulaire. C'est ce que lui aurait promis la direction du club afin de faire jouer la concurrence avec Gianluigi Donnarumma (25 ans) et Arnau Tenas (23 ans). Si le PSG a annoncé la signature de l'international (13 sélections), c'est qu'il a eu de la part des autorités russes l'assurance que Safonov pourrait bien quitter le territoire. Car, ces dernières heures, cela n'avait rien d'évident.
En effet, Safonov est, d'après l'avocat de son ex-épouse Anastasia Kazachek, engagé depuis plusieurs mois dans une procédure judiciaire. Safonov s'est marié avec cette diplômée en économie en 2021. Le couple a eu un enfant dans cette même année. Puis ils ont divorcé en avril 2023. Safonov a engagé une procédure judiciaire afin notamment d'obtenir la garde de sa fille. Il aurait, selon l'avocat d'Anastasia Kazachek, des arriérés de pension alimentaire conséquents.
À la suite de ce refus de payer, le service fédéral des huissiers de justice de la Fédération de Russie aurait, toujours selon cet avocat, prononcé le 6 juin à son encontre une interdiction de sortie du territoire. Cette décision bloquait a priori de facto son arrivée à Paris. Ces derniers jours, des informations circulaient en Russie, assurant que Safonov s'était finalement acquitté de sa dette et l'annonce de son transfert par le PSG, qui n'a jamais paru inquiet, semblait le valider.
Nous avons pu contacter maître Maksim Chilov, avocat à Krasnodar d'Anastasia Kazachek, qui assure le contraire. « M. Safonov n'a toujours pas payé à ce moment (hier soir, après le communiqué du PSG) ses arriérés de pension alimentaire et donc ne peut quitter le territoire russe. Je ne sais pas pourquoi il ne veut pas payer cette pension alimentaire. »
On évoque un montant de 60 millions de roubles, soit 627 000 euros. Nous lui avons demandé le document de justice. « Il m'est interdit de le communiquer, explique maître Chilov, mais il y a un conflit concernant la garde de leur fille. Matveï essaie d'obtenir la garde de l'enfant par l'intermédiaire d'un tribunal. Nous ferons tout notre possible pour éviter cela. En un an, il a changé trois fois d'avocat. J'ai essayé de résoudre le conflit de manière pacifique pour tout le monde, de le convaincre de recourir à la médiation. Mais il a tout refusé et préfère passer par la voie judiciaire. »
Nous avons contacté Andreï Krioutchkov, l'avocat de Safonov, qui nous a envoyé le message suivant : « Mon client se refuse à tout commentaire. » Avant de laisser entendre que cette affaire de pension alimentaire était sans fondement et montée de toutes pièces par son ex-femme.
Un coup en termes d'image pour la Russie
Il était évident que ce transfert ne pouvait capoter. En effet, en Russie, la venue du gardien de l'équipe nationale est considérée comme une affaire majeure. C'est un coup très important en termes d'image pour la Russie. Une présence russe, pays agresseur de l'Ukraine, dans l'un des plus grands clubs du monde constitue un point fort de « soft power » que Vladimir Poutine affectionne tant à travers le sport. L'avocat de l'ex-femme de Safonov, lui, n'entend pas en rester là et souhaite lancer une procédure en France si le pouvoir russe permet à Safonov de venir à Paris. « Nous avons envoyé une lettre au PSG, assure-t-il, et nous chercherons des décisions équitables devant les tribunaux français. »
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