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The Flankeur a écrit:spy, ca va peut être les motiver a payer leur part des droits TV...
Cette mascarade éhontée quand meme, et ca passe creme...
Voilà un cas d'école pour étudiants en marketing sportif. Le Paris Saint-Germain peut-il évoluer sans stars comme cette saison ? Historiquement, la réponse est plutôt non. Des personnalités du show-business comme l'acteur Jean-Paul Belmondo ou le couturier Daniel Hechter ont accompagné ses premiers pas à partir de 1972 et le club a compté dans ses rangs Jean Djorkaeff, capitaine de l'équipe de France, Safet Susic, Mustapha Dahleb, George Weah, David Ginola, Raï, Ronaldinho. Avec l'arrivée du Qatar en 2011, cette tendance s'est encore accentuée avec les Zlatan Ibrahimovic, David Beckham puis Neymar, Kylian Mbappé et, bien sûr, Lionel Messi.
« À partir du moment où les propriétaires avaient imaginé un produit premium avec des têtes d'affiche mondialement connues associées au nom de Paris pour en faire une marque glamour, branchée et internationale, c'est difficile aujourd'hui de passer à l'ordinaire », confie un ancien de la maison. Ce nouveau projet, s'appuyant sur la jeunesse et le collectif plutôt que sur des individualités stars, apparaît en contradiction avec la volonté de la direction de conserver Mbappé à tout prix cet été.
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Ce passage à l'ordinaire est d'autant plus amer que, jusqu'à présent, les résultats sportifs sont poussifs, notamment en C1, et le jeu proposé stéréotypé et ennuyeux. Ce déclin sur le terrain semble se doubler d'un ralentissement plus général. Plusieurs indicateurs économiques sont moins dynamiques. Après plusieurs saisons d'expansion, le PSG semble être entré dans un cercle moins vertueux et revenu en 2017 avant le coup d'accélérateur nommé Neymar.
Ses joueurs ne font plus vibrer, ce qui a pour conséquence d'affecter d'autres secteurs du club, comme la billetterie, le merchandising, le sponsoring ou les réseaux sociaux. « Il y a un lien évident de cause à effet entre les départs de Messi, Neymar et Mbappé et les difficultés sportives et une attractivité moindre », confie un spécialiste des marques. Selon un sondage Odoxa, réalisé au lendemain de la défaite à Munich (0-1, le 26 novembre) et publié trois jours plus tard, la popularité du club en France est au plus bas depuis 2016.
Une attractivité moins forte
Cet état de fait s'inscrit dans une saison où, paradoxalement, le club annonce un budget prévisionnel en hausse de 5 % selon ses dernières estimations (qui pourraient être pondérées si le PSG venait à être éliminé de la Ligue des champions en janvier) par rapport à la saison passée, quand il avait atteint les 805 M€. Dans ce chiffre d'affaires, il ne faut évidemment pas négliger la part des sponsors qatariens. Six (Qatar Airways, Ooredoo, Aspetar, Qatar National Bank, Visit Qatar et beIN Sports) des douze tops partenaires sont issus de l'émirat et rapportent a minima 150 M€ annuels.
Pour conserver des revenus élevés, le PSG peut compter sur des engagements longue durée tels que Nike (jusqu'en 2032), qui lui rapporte par an entre 70 et 80 M€. Mais d'autres partenaires sont partis, comme crypto.com, ou souhaitent renégocier à la baisse leur engagement. C'est le cas de Visit Rwanda, dont le bail s'achève en 2025 et rapporte environ 15 M€ annuels. Selon nos informations, à date, cette baisse pourrait atteindre 50 %, ce que le club dément. La marque américaine Goat, plateforme de vente en ligne de vêtements et accessoires, qui versait entre 15 et 20 M€ par saison, s'est retirée cet été. Une autre marque de streetwear et sneakers, Snipes, est arrivée. Ce deal est inférieur, certaines sources évoquent le chiffre de 4 M€. Le club avance lui une fourchette entre 5 et 10 M€.
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Face à Nantes samedi (1-1), Toulouse huit jours plus tôt (3-0) ou l'Atlético de Madrid (1-2, le 6 novembre) à un degré moindre, il y avait pas mal de sièges vides, comme cela est déjà arrivé cette saison. Si le PSG continue de jouer à guichets fermés, les places ne se revendent pas aussi bien qu'avant sur la plateforme de revente et ne comblent plus les « no-shows », c'est-à-dire l'absence de ceux qui ont pourtant acheté un ticket. Et ce malgré des places revendues à des prix toujours plus bas. « Je n'arrive plus à revendre mes billets, confirme un abonné de longue date. Et quand c'est le cas, le tarif est divisé par 2 ou 3 par rapport à l'époque Messi. »
Cela s'explique. Il y a bien sûr la concurrence très forte à Paris des spectacles et autres offres de loisir et l'absence de stars, qui a entraîné une baisse significative du public étranger qui venait au Parc comme on visite la tour Eiffel. « Il manque la locomotive joueurs », appuie un proche du club. Même si la fréquentation du « Stadium tour » (la visite du Parc) baisse, le club dit qu'elle se maintient. En interne, on explique que la demande demeure forte et que la politique de billetterie est pensée sur plusieurs années afin d'éviter d'une saison sur l'autre des variations financières significatives.
Un top management en reconstruction
Le merchandising marque aussi le pas. L'activité des boutiques a diminué. Habituée à des recettes quotidiennes élevées (plus de 100 000 € parfois), celle des Champs-Élysées les a vues diminuer, dépassant parfois difficilement les 10 000 euros par jour. Au PSG, on avance qu'il « faut attendre la fin de saison pour dresser un bilan mais que les chiffres de fréquentation et de consommation sont bons et que le club est le seul à compter 14 boutiques dans les villes les plus en vogue dans le monde ». Ralentissement aussi des ventes en ligne. Les maillots se vendent moins, même si le PSG dit qu'ils « restent à un niveau élevé », et ce n'est pas le Sud-Coréen Lee Kang-in qui compense les départs de Messi, Neymar ou Mbappé. Même orientation sur les réseaux sociaux. Le PSG se revendique comme le club de la nouvelle génération, mais se heurte à la manière de consommer des plus jeunes, plus attachés à un joueur qu'à un club. Depuis les départs de Messi et Neymar, le champion de France a perdu 7 millions d'abonnés sur Instagram et depuis le début de l'année, 200 000 s'en vont chaque mois. À sa décharge, le PSG pâtit de la faible exposition de la L1.
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Difficile de ne pas y voir un lien : depuis un peu plus d'un an et demi, le club a perdu les managers qui ont contribué à son développement exponentiel. Jean-Claude Blanc, le directeur général délégué, a rejoint Ineos début 2023. Ce départ a laissé un grand vide, selon plusieurs salariés. Il a été suivi par d'autres ces derniers mois : Cynthia Marcou, numéro 2 du sponsoring, partie à Nice, et plus récemment Marc Armstrong, le patron des revenus, et Nicolas Arndt, celui de la billetterie, deux piliers du chiffre d'affaires du club. Il a ainsi fallu que le PSG se réorganise.
Enfin, sa volonté de construire un nouveau stade en banlieue positionne le club à un moment charnière de ses relations avec son environnement. D'un côté, il est fâché avec la mairie de Paris, ce qui n'est pas positif pour son image, et de l'autre, il porte un projet qui, s'il venait à se concrétiser, ne manquerait pas de susciter une vive opposition. Un déménagement n'enchante pas ses supporters, pour qui le club doit rester au Parc. Un nouveau cycle semble s'ouvrir au PSG.
Doha regarde ça de loin
Le désintérêt autour du PSG concerne aussi son actionnaire. Du côté du palais princier, à Doha, on suit le quotidien du champion de France avec un détachement prononcé depuis la fin de la Coupe du monde 2022. À présent, le club de la capitale n'est plus perçu comme une priorité, malgré l'échec de la tentative de rachat de Manchester United. Cette prise de distance relative - sachant que seuls les gros transferts (Ibrahimovic, Neymar, Messi...) ou les décisions stratégiques remontaient historiquement jusqu'à l'émir Tamim ben Hamad al-Thani - s'accompagne d'une baisse de la voilure en termes d'investissement. Un reflux conforté par la lassitude ressentie avec les attitudes des stars surpayées.
En interne, on se refuse à parler de rigueur et les fonds de QSI épongent fidèlement les pertes, mais le fait est qu'il a été demandé à la cellule sportive d'être moins dispendieuse et de tendre vers un équilibre financier. L'ouverture du capital au fonds d'investissement américain Arctos Partners, qui possédera à terme 12,5 % contre 500 M€, s'inscrit dans ce mouvement. Cela ne signifie pas que le Qatar envisage de se désengager. Même si certaines sources proches des cercles de pouvoir à Doha assurent que l'émir serait vendeur en cas de belle offre, le président Nasser al-Khelaïfi demeure le patron du PSG et continue de gérer - souvent à distance lui aussi, vu ses multiples casquettes - les affaires du club. Il est, avec le conseiller Luis Campos, l'architecte du nouveau projet, et le duo avait choisi à l'été 2023 Luis Enrique comme nouvel entraîneur avant d'aller le « présenter » à Doha. Si la mauvaise passe actuelle en Ligue des champions devait appeler une réaction, elle viendrait de « NAK ».
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