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Le parcours de l'OM en Ligue Europa vu par Sarr et Thauvin, acteurs de l'épopée 2018
Finalistes de Ligue Europa, il y a six ans, Bouna Sarr et Florian Thauvin se régalent devant le joli parcours européen de l'OM, et ils espèrent une jolie fin.
Il s'est tâté jusqu'au bout, mais Bouna Sarr est finalement resté à Munich la semaine dernière, et il a suivi les débats à la télé, loin de son Vélodrome chéri. « Un bon match aller, même s'il est un peu dommage de ne pas avoir mis un ou deux buts de plus, histoire d'arriver à Bergame en meilleure posture. Mais les supporters ont été encore au rendez-vous, sourit l'ancien latéral droit de l'OM. Cela m'a rappelé l'atmosphère de la demi-finale contre Salzbourg (2-0, le 26 avril 2018), qui avait été superbe mais moins intense que Leipzig (en quarts de finale). L'Atalanta, ce fut moins dingue que Benfica, mais la physionomie de la rencontre fait beaucoup... la prolongation, les tirs au but, quelle folie ! »
Au détour de son commentaire, Sarr a casé Leipzig, ce fameux 5-2 du 12 avril 2018, il ne pouvait en être autrement : « En club, je n'ai jamais vécu de plus belle ambiance dans toute ma carrière. Le seul match qui s'en approche, c'est en sélection, l'éliminatoire pour la Coupe du monde Sénégal-Égypte (1-0, le 29 mars 2022), dans le tout nouveau stade à Dakar. Leipzig, quand on est arrivés à l'échauffement, l'enceinte était déjà pleine. La suite ? La plus belle, la plus incroyable des atmosphères. Je ne me tire pas la couverture, mais quand j'ai mis le but du 2-1, il y a vraiment un espoir qui est revenu, j'ai compris qu'on allait se qualifier alors qu'il fallait deux buts d'écart, il n'y avait pas moyen autrement. »
Longtemps convalescent cette saison après une grave blessure, Sarr a apprécié la campagne continentale de l'OM : « En Coupe d'Europe, ils sont décomplexés, portés par leur stade, Ils ont réussi de belles prestations, notamment le chef-d'oeuvre Villarreal à domicile (4-0, le 7 mars), le match le plus complet, dans le contenu, la maîtrise du jeu. Tu sentais dès l'entame qu'ils allaient passer, d'office. Ils n'ont vraiment pas volé leur place à ce stade de la compétition. Veretout est le joueur le plus régulier, il a le moins de trous d'air, alors que ceux-ci arrivent à chaque joueur. "Auba" a été critiqué à tort, on connaît le contexte marseillais. Il lui fallait un temps d'adaptation, il a enchaîné les buts et les passes décisives, il est indispensable. Balerdi, je l'ai croisé avant de partir, en 2020, il a progressé, tous les coaches l'ont fait jouer, et ce n'est pas un hasard. C'est l'un des meilleurs défenseurs de L1, à côté du patron, Mbemba. »
Le canonnier de 2018 apprécie lui aussi le spectacle. Depuis Udine, Florian Thauvin savoure : « Ils font un beau parcours, franchement. Ils n'ont pas eu des équipes faciles à jouer, dès la phase de poules. Cela fait remonter beaucoup de bons souvenirs, surtout quand je vois l'ambiance générale, au sein du club, parmi les supporters... Tu ressens le même accompagnement du peuple marseillais. En Italie, l'Atalanta est vraiment une belle équipe, et pourtant ils ont été surpris par le Vélodrome, déstabilisés par le public. Contre Leipzig, on avait connu ça, cet emballement des tribunes, ce retournement de situation. » L'émotion affleure : « Avec le temps, il reste de la fierté d'avoir réalisé une si belle aventure. Bien sûr, on a perdu cette finale, et cela a été très difficile à digérer, mais l'Atlético de Madrid avait beaucoup plus d'avance sur nous. » Et l'Atalanta ? « Une référence en Serie A, on a d'ailleurs perdu chez eux. Tu vois que ça bosse la semaine à l'entraînement, des joueurs physiques, grands, athlétiques, beaucoup de un-contre-un. J'aime bien Lookman ou Miranchuk devant. Il faudra réussir à sortir de leur pressing, se dépêtrer du marquage individuel et procéder en contre-attaques. »
Thauvin croise les doigts pour les copains, comme Geoffrey Kondogbia, ou l'entraîneur adjoint Ghislain Printant : « Un homme exceptionnel. Quand il était directeur du centre de formation de Bastia, j'avais 18 ans, et j'évoluais avec la réserve ou les moins de 19, je ronchonnais. Alors, tous les lundis, il me prenait dans son bureau : "T'as fait quoi ce week-end ?" Il me rentrait dedans. Après six mois, j'ai commencé à enchaîner les perfs, et c'est moi qui allais dans son bureau pour le brancher ! » Comme Thauvin, ils sont nombreux, à Marseille, à espérer un printemps taquin.