Le débrief de José Anigo : « Pas l'impression que l'OM jouait un match de Coupe d'Europe »Pour José Anigo, l'entraîneur qui avait mené l'OM en finale de la C3 en 2004, l'équipe n'a pas mis les ingrédients nécessaires pour aller en finale.
« Qu'avez-vous pensé de la performance de l'OM contre l'Atalanta ?
À la mi-temps, nous avions déjà la radiographie du match. On a vite compris que cet OM avait
deux visages, l'un à domicile, l'autre à l'extérieur. Au Vélodrome, c'est bouillant, c'est extraordinaire, ça pousse et les joueurs haussent leur niveau grâce à cette atmosphère, mais loin du Vélodrome, ça n'a plus rien à voir. Ce n'est plus la même équipe. C'est un changement radical. Jean-Louis (Gasset) a tiré le maximum de ce groupe, il ne faut pas oublier d'où vient l'OM quand il est arrivé.
Que manquait-il à l'OM ?
Tout ou presque. Même si, à l'aller, tu peux mettre ce deuxième but grâce à Aubameyang et arriver en Italie à 2-1, ce soir, l'équipe a été mangée et le résultat est logique. Tu as une équipe battue dans la combativité, dans le pressing, dans tellement de domaines... Pour gagner ce genre de matches, il faut mettre d'autres ingrédients. Même si je suis Marseillais, honnêtement, il n'y a rien à dire sur ce résultat, même si cette lourdeur du score me fait mal.
Comment expliquer cette performance globale, cette sensation que l'OM n'est jamais entré dans son match ?
C'est compliqué, mais c'est lié à l'équipe elle-même comme je le disais, capable de performances surtout quand elle est poussée à domicile. Pourtant une demi-finale de Coupe d'Europe, ce n'est pas rien. Et là, on n'a rien vu. Il n'y avait pas les courses, l'intensité que tu dois mettre dans ce genre de soirée. L'OM n'a pas été au rendez-vous, n'a pas été présent, tout simplement.
On a vu Aubameyang qui pleurait à la fin...
J'ai vu aussi ces images car ça lui a fait mal de sortir de cette manière. Il y croyait. Les joueurs ont beaucoup misé sur cette compétition car, en Championnat, ce ne sera pas simple vu le parcours de Lyon, de Lens ou même de Rennes, qui revient pour décrocher une place en Coupe d'Europe l'an prochain (l'OM est 9e à 5 points de Lens, 6e). Je pourrais être déçu, mais vu ce qu'on a vu, je ne le suis pas. Et pourtant j'aime l'OM, mais quand une équipe est nettement supérieure dans quasiment tous les compartiments, que dire ? L'Atalanta a fait un match de Coupe d'Europe.
Pas l'OM donc ?
Voilà. C'est ce que j'ai ressenti devant ma télé, je n'ai pas eu l'impression que l'OM jouait
un match de Coupe d'Europe, mais plutôt un simple match de Championnat. À ce niveau,
ça ne pardonne pas. On ne peut pas y arriver si l'adversaire monte le curseur.
Y a-t-il des joueurs que vous sortiriez du lot ?
Non. Moi qui suis fan d'Harit, ce soir comme le reste de ses équipiers, il a été en dedans. L'OM a été en difficulté des deux côtés, avec Merlin et Clauss. Il n'y a pas un joueur à ressortir, hormis le gardien (Pau Lopez) qui a repoussé l'échéance. À la mi-temps, s'il n'est pas là, le match aurait été plié. Comme il n'y avait pas beaucoup de protection, que ça passait sur les côtés, il a dû être le dernier rempart.
On attendait beaucoup de Pierre-Emerick Aubameyang. Qu'en avez-vous pensé ?
C'est un joueur de vitesse, de profondeur dans un jeu de transition. Mais ses équipiers ne sont jamais arrivés à le mettre dans des bonnes positions. Peut-être aussi parce que l'Atalanta a été bien meilleure défensivement que les attaquants marseillais. Devant, ils n'ont quasiment pas existé, même s'il y a ce lob à côté de Ndiaye.