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L'AVIS DE DEMETRIUS FERREIRA; "C'est le match de l'année"
Finaliste de la coupe UEFA en 2004, l'ancien latéral brésilien de l'OM a vécu, face à Newcastle, une demi-finale retour où il fallait faire la différence.
Qu'avez-vous pensé de la prestation des Marseillais à l'aller ?
Marseille a fait un bon match, en sachant aussi que l'Atalanta est également une bonne équipe européenne. Marseille a eu des occasions pour gagner, ça serait un peu plus facile pour le retour, mais un résultat nul ce n'est pas mal. Le but c'est d'être vraiment concentré ce soir, c'est le match le plus important de l'année. L'OM a les moyens de faire un bon match, d'accrocher un résultat et d'aller en finale.
Avez-vous été étonné de la performance de l'OM, et à l'inverse, de celle, plus décevante, de l'Atalanta ?
L'Atalanta a un bon collectif mais n'a pas de grosses individualités qui peuvent faire des différences. Jouer au Vélodrome, c'est toujours difficile. Dans cette ambiance, n'importe quelle formation peut éprouver des difficultés, je suis sûr que ça a joué. Ils n'ont pas montré leur potentiel mais le retour va être différent, ils vont être plus performants. Marseille va devoir faire un match à plus de 100% pour arriver en finale. L'Atalanta n'a pas démontré une grosse supériorité, il n'a pas manqué grand-chose pour gagner.
À quel match peut-on s'attendre ? À une Atalanta qui confisque le jeu et à un OM évoluant en transition ?
L'Atalanta va devoir sortir, faire le match, ça va libérer des espaces. L'OM a le jeu et les hommes pour en profiter. Ils ont Luis Henrique ou Aubameyang, pour faire la différence, avec de la vitesse, il faut profiter de ça. Surtout, il va falloir être concentré pendant 90, 95 minutes, voire plus, c'est plus important qu'autre chose. On l'a bien vu à l'aller, une seule seconde d'inattention a permis à l'Atalanta de marquer. Une seconde où tu n'es pas concentré et c'est mort. Donc si ça arrive encore, que Bergame ouvre le score, ça va être très difficile de revenir. C'est ce qu'on faisait en 2004, on savait qu'on jouait face à des équipes supérieures, on se disait qu'il fallait faire attention, mais qu'on allait avoir une, deux ou trois occasions, et c'est ce que qu'on mettait en pratique.
Le contexte est différent mais vous avez disputé une demi-finale retour après avoir un match nul à l'aller. On est tenté de faire la comparaison...
Les choses ont changé par rapport au but à l'extérieur, mais dans la tête d'un joueur ça ne change rien. Ce qui va faire la différence, c'est la concentration. S'ils sont concentrés, ils peuvent faire un bon résultat. Ça va être plus difficile de jouer là-bas parce que, chez elle, l'Atalanta est forte. C'est ce qu'on se disait en 2004, on savait que Liverpool, Newcastle ou l'Inter de Milan étaient plus forts mais on avait une bonne équipe, on avait des guerriers, il fallait juste être concentré à chaque seconde, parce que, si on ne l'était pas, c'était le but. Le mot-clé, c'est la concentration.
Comment aviez-vous préparé cette demi-finale retour à l'époque ?
On était concentré à fond, on se disait qu'on allait se battre jusqu'au bout. À ce niveau-là, il suffit d'une ou deux secondes pour faire la différence. On savait qu'on n'allait pas avoir beaucoup d'occasions mais qu'on avait Drogba devant qui faisait la différence. Je pense que l'OM va procéder de la même façon, être concentré dans tous les secteurs du jeu, ne pas prendre de but, ils vont avoir deux ou trois occasions et ils ont Aubameyang. On n'a pas eu beaucoup de situations ce soir-là, mais celles qu'on a eues, on les a mises au fond. Je suis sûr que l'OM va avoir deux, trois ou quatre occasions pour marquer ce but. Il faut le marquer parce que quand tu marques, tu obliges l'autre équipe à sortir. C'est ce qui nous est arrivé, on a marqué contre Newcastle, ils ont été obligés de sortir. Ça nous laissait plus d'espace encore. Je suis sûr que c'est ce qu'il va arriver à Marseille sur ce match.
Il y a une différence d'expérience au niveau européen entre ces deux équipes. Est-ce qu'on sent réellement le poids de la tradition dans ces matches-là ?
Ça change quand tu joues dans un club comme ça, qui a de l'expérience, qu'il y a une tradition dans les compétitions européennes. Le maillot, dans les matches comme ça, il pèse. Il faut en profiter parce que Marseille arrive à être décisif généralement à ce stade de la compétition, tu sais que tu as toute une ville derrière toi, c'est un point vraiment positif pour les joueurs.
Comme vous à l'époque, il y a un OM en championnat et un autre en coupe d'Europe. Comment fait-on passer pour d'un contexte à l'autre ?
C'est normal, plus tu vas loin en coupe d'Europe, plus tu as envie d'aller au bout. Quand tu es face à un grand d'Europe la motivation elle est un plus grande. Il faut profiter de ça, ne pas penser au championnat, il faut penser à la Ligue Europa et arriver en finale. Ce match, c'est comme une finale.
L'exploit est-il possible ?
Largement. Par rapport au match aller, à ce qu'ils ont montré au Vélodrome. Je pense qu'au niveau football, Marseille et Bergame ne sont pas très loin, donc ils ont largement les moyens de faire un résultat là-bas.
La Provence