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Plus forts avec les Lions
Entre la fin de la CAN et la confiance insufflée par Jean-Louis Gasset, l’OM peut enfin compter sur ses Sénégalais Iliman Ndiaye, Ismaïla Sarr et Pape Gueye, qui apportent chacun au collectif. BAPTISTE CHAUMIER ET MéLISANDE GOMEZ
Il faudra attendre encore un peu, quand même, pour annoncer le retour en force de l’Olympique de Marseille, parce qu’il y a test plus ardu que de battre Montpellier (4-1), actuel premier non-relégable du Championnat. Mais les Marseillais ont repris de l’élan depuis une semaine et l’arrivée sur le banc de Jean-Louis Gasset, qui s’est d’abord attelé à redonner confiance à des joueurs aux certitudes éprouvées par une saison compliquée. Pour être meilleurs, il fallait déjà qu’ils soient là, et c’est un atout de Gasset que Gennaro Gattuso n’avait pas, en janvier : la CAN avait clairsemé les rangs, ils sont à nouveau plus fournis. Mais pour leur regonfler le moral, Gasset a soigné la recette, du dialogue, de la bienveillance, de l’optimisme. Elle a porté ses fruits et certains joueurs – notamment les trois Lions de la Teranga – ont nettement haussé leur rendement, déjà.
Ndiaye, un rôle plus central
Le storytelling savamment orchestré par la direction olympienne et l’entourage du joueur, à son arrivée, a fini par être aussi difficile à assumer que le montant rondelet de son transfert, 19 M€. Les images du Minot, pas encore adolescent mais déjà amoureux de l’OM, en train de jongler sur le parvis de la gare de la ville lui ont valu un surnom pas vraiment flatteur (« le jongleur de Saint-Charles ») au fil de ses premiers mois franchement décevants.
Ndiaye (23 ans) avait montré du mieux déjà quand Gattuso avait choisi de passer en 3-5-2 en fin d’année dernière et il a certainement signé sa meilleure prestation dans un rôle de meneur face à Montpellier, dimanche. Ce joueur discret, un peu à l’image de son compatriote Ismaïla Sarr, semble plus à l’aise ces dernières semaines et le nouveau staff compte beaucoup sur lui pour assurer la liaison entre les lignes. C’est le message qui lui a été adressé et qui semble l’avoir libéré.
Sarr, l’arme à droite
Arrivé à l’OM en juillet dernier contre 13 M€, l’ancien de Watford (26 ans) était déjà annoncé partant six mois plus tard, quand ses dirigeants lui cherchaient une porte de sortie en prêt. La faute à six premiers mois pas très convaincants à Marseille, et surtout à un changement de système qui semblait condamner ce pur ailier à un rôle de figurant, dans le 3-5-2 installé par Gattuso en fin d’année. Il était remplaçant quand il est parti à la CAN, et il était blessé à la main quand il en est revenu, contraint de porter une attelle et de différer sa reprise. Mais l’introverti Sarr a des qualités et Gasset, qui a suivi de près le foot africain quand il était sélectionneur de la Côte d’Ivoire, les connaissait bien.
Dès son arrivée, l’entraîneur lui a parlé, tout comme son adjoint Ghislain Printant, pour tenter de le relancer. Avait-il seulement besoin d’un déclic ? L’effet est visible, en tout cas : en deux matches, Sarr a marqué des points auprès du staff. Il est à la fois une solution derrière Jonathan Clauss à droite, d’autant que le retour de Murillo n’est pas prévu pour bientôt. Et une possibilité dans le duo d’attaque, aussi, où il peut apporter sa vitesse.
Gueye, le déplacardisé
Dans son audit express de l’effectif, à son arrivée, Gasset s’est interrogé sur le sort de Pape Gueye, écarté en raison de sa situation contractuelle – il est libre en juin prochain et les discussions pour une prolongation sont au point mort. Le technicien a voulu connaître l’état d’esprit du joueur, qui l’a assuré de sa motivation, avant de demander une sorte de dérogation à ses dirigeants avec un message : pour mener à bien sa mission, il avait besoin de tous les joueurs disponibles. Il a obtenu gain de cause et Gueye (25 ans) a donc été réintégré avant d’entrer en jeu face à Montpellier. Mais le staff veut se montrer prudent avec le milieu de terrain, blessé au mollet pendant la CAN et qui avait donc manqué le huitième de finale perdu par le Sénégal face à la Côte d’Ivoire (1-1 ; 5-4 aux t.a.b.).
Pour éviter toute rechute musculaire, le joueur suit donc un programme adapté. Mais il offre déjà un vrai plus et une option supplémentaire dans l’entrejeu où il peut suppléer Geoffrey Kondogbia, voire lui être associé.
L'Equipe