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Les secrets de la première soirée de Gasset avec l'OM
Avec beaucoup de dialogue et de confiance, Jean-Louis Gasset a réussi sa première jeudi sur le banc de l'OM, qui s'est qualifié pour les huitièmes de finale de Ligue Europa.
De la joie dans le vestiaire, des applaudissements venus des tribunes, ce devrait être la routine d'un club européen, mais la saison de l'OM ne se passe pas du tout comme espéré. Les scènes qui ont suivi la qualification pour les huitièmes de finale de Ligue Europa contre le Chakhtior Donetsk, jeudi au Vélodrome (3-1), avaient donc le goût de la rareté. Elles avaient surtout la saveur d'une première réussie pour Jean-Louis Gasset, arrivé lundi soir pour soigner une équipe malade, 9e de L1 après une nouvelle défaite en supériorité numérique contre Brest (0-1, dimanche).
En C3, la situation était moins critique mais pas idéale, après le 2-2 de l'aller, et Gasset savait que son baptême ne serait pas simple. Il avait été prévenu que les tribunes risquaient d'être hostiles et il a donc insisté sur l'ambiance au cours de sa courte préparation, agrémentée d'une mise au vert dès mercredi soir à la Commanderie. Lors des nombreux entretiens individuels, certains joueurs sont apparus un peu inquiets de l'accueil qui allait leur être réservé et Gasset s'est concentré sur leur état d'esprit. En privé, il se disait heureux d'être confronté d'emblée à un match couperet, le meilleur moyen de susciter un élan selon lui, et de s'appuyer sur une union sacrée des tribunes.
Lors d'un match classique de L1, la contestation aurait pu être plus forte et elle s'est finalement résumée jeudi à des banderoles acides qui mettaient dans le même sac le propriétaire Frank McCourt, la direction et les joueurs. Gasset avait répété à ces derniers qu'il fallait se servir de l'atmosphère, même négative, mais il a été rassuré dès l'échauffement : il n'y aurait pas de sifflets, et il n'y en a d'ailleurs pas eu après l'ouverture du score ukrainienne (12e). « Quand j'ai vu la réaction du public, je me suis dit "on va le faire" », a soufflé l'entraîneur en conférence de presse, et il a aussi rendu hommage aux supporters dans le vestiaire, en appelant à une communion durable. Devant son groupe et les dirigeants, il a également associé à la victoire Gennaro Gattuso, son prédécesseur, demandant aux joueurs de rester humbles et de ne pas oublier l'Italien, accroché à un 4-3-3 dont ils ne voulaient plus.
Le deal était clair
Gasset est allé dans leur sens en revenant au 3-5-2, un schéma qu'il n'a pas eu besoin de travailler en profondeur, car il est bien connu des Marseillais. Pour le staff, le deal était clair : les joueurs obtenaient le système qu'ils souhaitaient mais il fallait l'assumer et leur engagement devait justifier ce choix. La victoire (3-1) vient le valider, même si Gasset pensait déjà que le 3-5-2 collait le plus aux qualités de l'effectif. Il ne correspond pas vraiment à celles d'Ismaïla Sarr, l'ailier qui a commencé sur le banc. Le Sénégalais en est sorti pour marquer le deuxième but (74e) et Ghislain Printant a savouré, car il avait pris à part les remplaçants pour les persuader que leur rôle serait primordial. L'adjoint est celui qui anime les séances, avec beaucoup de bienveillance, pendant que Gasset prend de la hauteur.
Même si leur mission n'ira pas au-delà de la fin de la saison, Printant s'est déjà rendu à une séance de jeunes pour afficher une implication totale, alors que le nouveau préparateur physique, Nicolas Girard, a eu moins de temps : en vacances à Miami avec son père René, quand il a reçu le coup de fil de Gasset, il n'est arrivé que mercredi soir à Marseille, où le trio a prévu de vivre à l'hôtel jusqu'en mai. Comment leur histoire se finira-t-elle ? Au moins, tout a bien commencé.