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La Ligue Europa, un remède anti-déprime pour l'OM ?
À la peine en Ligue 1, l'OM a l'occasion d'embellir sa saison avec la Ligue Europa, mais il doit d'abord éliminer un Chakhtior Donetsk surmotivé.
Les Marseillais ont été accueillis par une météo maussade mercredi à Hambourg, pluie fine et ciel plombé, et il faudra autre chose pour leur remonter un peu le moral, alors que le quotidien de la L1 n'est pas très réjouissant. Une victoire contre le Chakhtior, par exemple, pourrait les faire basculer d'un coup vers une autre lumière, et l'occasion est belle de relancer leur saison après un début d'année 2024 que tout le monde a déjà envie d'oublier.
Des matches longs comme un jour sans pain, dont le dernier, vendredi au Vélodrome contre Metz (1-1), est une parfaite illustration, une inefficacité offensive désolante et un classement qui glisse doucement, en Championnat, où il est actuellement 8e et à sept points de la quatrième place, son objectif annoncé. L'OM n'a pas d'autre choix que de miser fort sur l'Europe pour sauver ce qui peut l'être et réveiller les émotions perdues, anesthésiées ces dernières semaines par les contrôles trop longs et les passes trop prudentes.
La Ligue Europa n'a peut-être pas la saveur de la Ligue des champions mais elle sent bon quand même et ravive de délicieux souvenirs pour les supporters marseillais, qui avaient accompagné les leurs jusqu'en finale, en 2018, au gré d'une épopée inoubliable et d'un rêve finalement fracassé contre le talent de l'Atlético de Madrid (0-3). L'OM a beau avoir un rapport particulier à l'Europe, il faut être très optimiste pour l'imaginer tracer son chemin jusqu'au coeur du printemps, alors qu'il n'a battu que Thionville (1-0), un club de N3, en 2024. Mais il n'a pas le droit de passer à côté d'une telle aubaine de retrouver des couleurs, face à un Chakhtior Donetsk qui n'a pas beaucoup plus de certitudes, aujourd'hui.
Les Ukrainiens ont battu le Barça (1-0) en phase de groupes de la C1, le 7 novembre, mais c'était il y a longtemps, bien avant la trêve hivernale qui les a mis à l'arrêt depuis deux mois. Les uns n'ont pas joué depuis le 13 décembre, les autres n'ont plus gagné depuis le 7 janvier. Les uns manquent de rythme et de repères, les autres de confiance et d'efficacité, même si Gennaro Gattuso balaye l'idée d'une crise profonde d'un revers de main. « Il y a des moments où une équipe ne fait pas de résultats et où elle n'est pas vivante, mais ce n'est pas notre cas, disait l'Italien mercredi soir. On est dans une crise de résultats mais pas dans une crise de jeu, on se crée des occasions. »
Un peu de précision dans les trente derniers mètres, par exemple, où le manque de justesse technique a noyé un long chapelet d'occasions nettes, ces derniers temps. Et pas mal de concentration dans leur surface, aussi, où les duels sont trop souvent perdus, parce que les défenseurs sont trop loin ou pas assez attentifs.
Un remake de 2009
Gattuso rappelait, mercredi, que sur les huit derniers buts encaissés par son équipe, cinq l'ont été sur coups de pied arrêtés. « Cela ne sert à rien de parler de systèmes, il faut surtout défendre quand on doit défendre », espérait l'Italien, visiblement fatigué qu'on lui parle d'un retour du 3-5-2 et qui a rappelé le fond de sa pensée sur le sujet : « Pourquoi on devrait jouer à cinq ? Vous trouvez qu'on souffre ? Qu'on concède trop de tirs ? J'ai six attaquants, si je joue à trois derrière, j'en ai quatre dehors. Jouer avec une ligne de cinq et attendre, ce n'est pas moi, ce n'est pas le foot que je ressens. »
Au-delà des systèmes, donc, il faudra de l'agressivité d'entrée, pour espérer surprendre un Chakhtior déshabitué à l'intensité du plus haut niveau. Les Ukrainiens ont bien travaillé pendant leur stage en Turquie, assurait leur entraîneur, Marino Pusic, ils se sont renforcés pendant le mercato hivernal et ils ont une vraie qualité avec le ballon, dans ce jeu de possession que les Marseillais ont bien étudié à la vidéo.
Trouveront-ils les ressources pour rapporter un résultat favorable d'Hambourg, alors qu'ils voyagent en rangs légers, encore, surtout au milieu? Ils pourront compter sur l'élan de Faris Moumbagna, buteur contre Metz, et sur les encouragements de Chancel Mbemba, rentré de la CAN mais trop juste pour débuter.
Ils pourront se motiver en se disant que la victoire en C3 les enverrait en Ligue des champions, ce qui n'est pas gagné en passant par la L1. Et ils pourront aussi se souvenir que la seule fois où l'OM et le Chakhtior se sont croisés en Coupe d'Europe, le vainqueur a remporté l'épreuve. C'était en 2009, en quarts de Coupe de l'UEFA, et les Ukrainiens étaient passés (2-0, 2-1). Cette fois, ce devrait donc être le tour de l'OM, il y a deux matches à jouer et beaucoup à gagner.