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À l'OM, connexion établie entre Aubameyang et Harit
La relation entre l'avant-centre Pierre-Emerick Aubameyang et le milieu offensif de l'OM Amine Harit est l'une des rares satisfactions en attaque. Et leur complicité sera encore capitale face à Rennes, ce dimanche soir.
La simple évocation de son nom dessine soudain un sourire sur le visage de Pierre-Emerick Aubameyang. Quand il s'agit d'Amine Harit, le regard de l'avant-centre de l'OM s'éclaire, et ce n'est pas si fréquent ces dernières semaines. Entre l'international marocain (20 sélections, 1 but) et celui du Gabon (75 sélections, 30 buts), la complicité s'est recréée immédiatement, naturellement. Les deux joueurs ne se sont pas découverts à l'arrivée d'Aubameyang, cet été, lors d'un stage de présaison pluvieux en Allemagne. Le vétéran de 34 ans l'a raconté, samedi en conférence de presse : « Amine, c'est quelqu'un que je connais depuis que j'ai joué en Bundesliga (2013-Janv 2018), on s'est croisés plein de fois là-bas. C'est un joueur que j'apprécie beaucoup. Je vais même vous raconter une anecdote : j'avais pris un carton rouge à cause de lui lors d'un match Dortmund - Schalke 04 très mouvementé, qui avait terminé à 4 partout. »
Ce soir de novembre 2017, les Jaune et Noir avaient mené quatre buts à zéro, avant de voir leur buteur prendre un second jaune pour un taquet sur Harit, et de subir les foudres des voisins de la Ruhr, le Marocain marquant le second but de Schalke. L'épisode n'a pas compliqué leur relation, au contraire, il l'a lancée, et il n'est pas rare de voir les deux compères se chambrer sur leurs réseaux sociaux. Dans l'intimité comme sur Instagram, Harit appelle Aubameyang mon « Guebou », en référence à « mon Boug' », « mon gars ». Ils se font un petit restaurant de temps en temps, et Harit l'avait dit à son compère dès sa signature mi-juillet : « Cela fait tellement de temps qu'on se croise, partout, tout le temps. C'est le destin de jouer enfin dans la même équipe. »
Sur le terrain, la connexion entre les deux joueurs est également évidente, surtout depuis la nomination de Gennaro Gattuso sur le banc marseillais et le passage à un système en 4-2-3-1. Avec un meneur de jeu (Harit, donc) plus proche de lui, l'ancien Stéphanois est moins isolé, mieux servi. Aubameyang encore : « Amine sent les coups, il vous cherche à la moindre occasion, dès qu'il le peut. Ça me donne beaucoup d'opportunités. Avant, il jouait plus excentré, ce n'était pas forcément facile de se trouver. Il fait la transition entre le milieu et l'attaque, il amène le ballon plus haut. » Sous Marcelino, Harit a évolué sur le flanc d'un 4-4-2, et a masqué sa frustration, avec élégance. « À partir du moment où il y a du mouvement autour de moi, je peux jouer partout. Mais le monde sait que je préfère l'axe, je ne vais pas le cacher », nous a-t-il confié fin octobre.
Une première offrande pour Aubameyang à Amsterdam, le 21 septembre, pendant l'intérim de Jacques Abardonado, et voilà Harit relancé dans le coeur du jeu par Gattuso. Contre Monaco, Brighton, Le Havre ou Nice, au début de l'automne, il remonte le ballon, devine les appels d' « Aubame » et tente de le trouver plein axe, dans la profondeur, dès qu'il le peut. Cela donne une action gourmande et une réalisation exquise face aux Normands, le 8 octobre, au Vélodrome (3-0). « Ils se comprennent, ils ont la même lecture du jeu », sourit un intime de PEA. Ce lien contraste avec l'aveuglement des deux ailiers sénégalais, Illiman Ndiaye et Ismaïla Sarr, qui peinent à trouver leur expérimenté avant-centre. Combien de passes du duo dans les pieds d'Aubameyang à l'Allianz Riviera (0-1), en près de 80 minutes de jeu, le 21 octobre ? Aucune.
Sur la relation Harit-Aubameyang, Gattuso abonde : « Il y a des qualités précises, Amine sur la passe qu'il fait sur le ciseau, généralement, il rajoute une touche en plus. Là, il a réussi à la donner directement. Cela prouve qu'il y a du changement. J'ai parlé avec lui, ce n'est pas parce que c'est un bon joueur techniquement qu'il ne peut pas progresser, ce qui est important c'est de ne pas donner de points de référence à l'adversaire, donner le ballon en première intention ou en plus de touches. » Le meilleur reste à venir, et Harit souriait jeudi soir : « J'espère que le Guebou est lancé ! »