Particulièrement décevants offensivement, les Marseillais travaillent l'efficacité sous l'autorité de Gennaro Gattuso, qui en a fait le nouveau chantier prioritaire.
Les entraîneurs qui reprennent des équipes malades ont toujours le choix des chantiers à mener au plus vite, et Gennaro Gattuso a d'emblée érigé le travail physique en priorité. Arrivé fin septembre, l'Italien (45 ans) a constaté que la préparation estivale de Marcelino, jugée trop peu intense au sein même de l'effectif, ne permettait pas aux joueurs d'atteindre la plénitude de leur potentiel. Cela va mieux sur ce plan, mais ça ne fait pas forcément marquer des buts et c'est justement le nouveau problème central aux yeux du technicien. Seulement dixième de L1 avec
un match en retard à jouer contre Lyon, le 6 décembre, l'OM présente la quatorzième attaque avec douze buts marqués et aucun élément offensif n'a cadré lors des trois dernières journées.
C'est trop peu au regard des promesses suscitées par le mercato, et les recrues offensives se retrouvent d'ailleurs toutes dans des situations d'échec. Plus ou moins épargnés par les sifflets, Iliman Ndiaye, Pierre-Emerick Aubameyang, Joaquin Correa et Ismaïla Sarr déçoivent autant que Vitinha, acheté 32 M€ (bonus compris) à Braga en janvier. Il y a donc du boulot pour tout le monde, en suivant des principes qui ne sont pas révolutionnaires : pour Gattuso, une efficacité retrouvée passe par le travail acharné, la répétition, car « il faut toujours mettre la même application sur n'importe quel geste d'attaquant, même si tu es à un mètre du but ».
Il l'a rappelé mercredi lors d'une séance ouverte aux médias, dans un registre toujours très sonore pour accompagner ses joueurs, particulièrement « Vito » et « Pierre », qui a passé la trêve à Marseille après avoir raté le rassemblement avec le Gabon car il était touché aux ischios. Gattuso a participé aux ateliers en multipliant les passes et les centres du droit, avec une belle qualité de pied, et quand un joueur ne marquait pas, il lui disait de rester et d'enchaîner une deuxième, une troisième, une quatrième fois, jusqu'à ce qu'il réussisse.
Un autre ailier désiré en janvier
Chacun a eu droit à sa remarque, d'abord Azzedine Ounahi, après un tir de moineau : « Marque ! C'est une passe ça ! » Puis Jordan Veretout, qui a manqué un ballon dans les airs : « Jordan, tu as peur de te faire mal à la tête ? » Le milieu était plus à l'aise avec ses pieds et il a brillé lors de l'exercice final. Plus maladroit que ses coéquipiers en dehors de la surface, Aubameyang devra offrir les pains au chocolat, alors que Correa s'évertuait à reproduire des enroulés façon Thierry Henry depuis son côté gauche.
Gattuso veut recruter un autre ailier en janvier mais il apprécie l'Argentin, dont le langage corporel respire plus la nonchalance que la grinta. « Quand les joueurs l'ont vu débarquer de l'Inter, avec ses tatouages et son allure de beau gosse, ils ont été plutôt impressionnés. Mais ça n'a pas duré longtemps », soupire un proche du groupe, alors que les datas de Correa reflètent une générosité dans les efforts à haute intensité, du moins en première période.
Le président Pablo Longoria dit aussi disposer de données qui montrent une faillite collective cantonnée aux trente derniers mètres, avec trop de pertes de balle et d'imprécisions. « Sur 70 mètres, on est une bonne équipe », résume Gattuso, qui évoque ensuite un jeu « trop frénétique ». C'est ce qu'il avait prévu d'analyser jeudi avec ses joueurs, en débriefant la dernière défaite à Lens (0-1, le 12 novembre). Sur le plan strictement offensif, il n'y a pas grand-chose à décortiquer car l'OM n'a cadré que deux petites frappes à Bollaert, deux têtes de Samuel Gigot, un défenseur central. Il faudra faire mieux à Strasbourg, samedi, si Marseille ne veut pas s'enfoncer plus longtemps dans la médiocrité.
https://www.lequipe.fr/Football/Article ... om/1433141