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OM, une défense qui coûte cher
L'OM vient d'encaisser dix buts sur ses trois derniers matches et doit vite corriger ses largesses défensives pour ne pas compromettre la suite de sa saison.
Les plus optimistes des amoureux de l'OM se diront peut-être qu'il y a du mieux, puisque, après quatre buts encaissés au Parc des Princes (0-4), les Marseillais n'en ont pris que trois à Monaco (2-3, samedi). Mais tous les autres reconnaîtront l'ampleur du problème, avec cette équipe qui semble pouvoir prendre un but sur chaque incursion adverse. Depuis le départ de Marcelino, Marseille ne sait plus défendre et, après les trois buts encaissés à Amsterdam contre l'Ajax (3-3, le 21 septembre), ils en ont pris sept autres. À peine arrivé, Gennaro Gattuso est conscient de l'urgence, mais sa tâche n'est pas évidente, entre des joueurs loin de leur meilleur niveau et un effectif limité.
La priorité de Gattuso
L'entraîneur italien (45 ans) a profité d'une partie de l'échauffement, samedi soir sur la pelouse de Louis-II, pour faire travailler sa ligne de quatre défenseurs et leur rappeler la bonne coordination de leurs déplacements. Cela n'a pas suffi à éviter trois buts encaissés, mais l'épisode illustre la priorité donnée par l'Italien à la phase défensive. Gattuso est arrivé à trois jours d'un match compliqué en Principauté et après une semaine de tourment autour de l'équipe, entre les psychodrames à la tête du club et la claque au Parc.
Au chevet d'un groupe un peu atteint dans la confiance, il a surtout travaillé la défense et cela devrait se poursuivre cette semaine, parce qu'il n'a pas beaucoup apprécié la manière dont l'OM a concédé ses trois buts à Monaco. « Sur le premier, on les laisse jouer dans notre surface et on n'est pas au marquage, sur le deuxième non plus et, sur le troisième, il y avait vraiment mieux à faire, regrettait-il. Ce n'est pas facile de corriger la ligne défensive en peu de temps, et ce n'est pas seulement le problème de la ligne défensive, c'est celui de toute l'équipe. On a pris dix buts sur les trois derniers matches, et c'est un fait alarmant sur lequel on doit vite s'améliorer. » Surtout avant un duel brûlant face à Brighton, jeudi.
Des cadres méconnaissables
Au-delà d'un problème général, entre des alignements suspects et des replis défensifs aléatoires, le technicien italien a bien repéré des différences de niveau spectaculaires. Sans accabler les intéressés après le match, il n'a pas hésité à pointer certaines défaillances sur le bord de la touche : il a reproché à Pau Lopez de ne pas être sorti sur le premier but monégasque et il aurait pu ajouter d'autres remarques justifiées. Le gardien espagnol a encore dégagé une étonnante fébrilité dans son jeu au pied. Il a été piégé un peu trop souvent au premier poteau et son match ressemble à son début de saison.
L'ancien de l'AS Rome a vécu une préparation délicate, à l'image de ce dernier match amical face au Bayer Leverkusen (1-2, le 2 août) où sa responsabilité avait été engagée sur les deux buts. Il n'est pas le principal fautif des soucis défensifs actuels, le problème est plus large et d'autres cadres sont méconnaissables. Dans la série de trois matches à trois buts encaissés, au moins, Chancel Mbemba a lui aussi été en grande souffrance. L'international congolais (29 ans) n'est plus aussi dominateur physiquement et, sans cet avantage, ses lacunes dans le placement et ses sautes de concentration ressortent davantage.
Un manque de solutions
Gattuso entend donc reprendre les bases pour redonner des repères et de la confiance à des défenseurs en plein doute. Peut-il aussi attiser la concurrence pour réveiller ses hommes ? Il n'a pas l'embarras du choix : il dispose de sept joueurs pour quatre places puisque Michael Murillo semble promis à doubler à la fois le couloir gauche, comme à Monaco, et le couloir droit. Le jeune Emran Soglo (18 ans), plutôt en vue lors de la préparation, ne semble pas être une option crédible aux yeux de Gattuso en tant que latéral gauche et le milieu de terrain de formation n'a d'ailleurs pas été retenu pour le déplacement en Principauté.
Dans l'axe, Leonardo Balerdi a toujours l'étiquette du troisième homme mais, face aux défaillances de Mbemba, il pourrait être relancé avec l'enchaînement des matches. Quant à Bamo Meïté (21 ans), il est arrivé à la toute fin du mercato estival et a été d'emblée plongé dans un contexte brûlant, ce qui n'est pas idéal. Les dirigeants croient beaucoup en son profil et en sa marge de progression mais il est encore en phase d'adaptation.