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Gattuso, une arrivée au pas de charge à l'OM trois jours avant d'affronter Monaco
Gennaro Gattuso est devenu le nouvel entraîneur de l'OM mercredi. Le champion du monde 2006 a dirigé sa première séance à trois jours d'un match brûlant, déjà, face à Monaco samedi (21 heures).
C'est un message lapidaire qui a tout de suite mis en alerte le vestiaire. Les joueurs de l'OM ont été avertis, mercredi matin, du report de l'entraînement en fin de journée, signe de l'arrivée imminente d'un nouvel entraîneur, après une séquence surréaliste, du départ précipité de Marcelino et son staff à l'intérim forcé de Pancho Abardonado. Ils savaient les recherches avancées, mais ils guettaient l'identité de l'élu. Gennaro Gattuso leur est finalement apparu sur les terrains de la Commanderie, quelques heures plus tard, et la plupart des joueurs n'ont pas eu besoin de présentation. L'ancien international italien a une réputation, une gueule et un CV bien connus dans le milieu.
Le technicien (45 ans) a été à l'essentiel dans sa courte présentation, aussi, en italien ou espagnol avec à la traduction Abardonado. Après une brève introduction du président, Pablo Longoria, Gattuso a délivré un message d'unité, conscient certainement des zones de turbulences traversées. Il leur a dit en substance qu'il voulait « créer une famille, et que dans une famille, on se chamaille, on se soutient, on se dit les vérités, mais on se bat ensemble jusqu'à la mort ».
La piste Gattuso activée véritablement mardi après le refus de Galtier
Il n'a pas souhaité palabrer trop longtemps et a insisté sur le fait « qu'il se moquait de ce qu'ils (les joueurs) avaient fait avant, et qu'il ne leur demandait qu'une seule chose : être des guerriers sur le terrain ». C'est justement de caractère et d'autres attributs, selon Samuel Gigot, que les Olympiens ont terriblement manqué à Paris, dimanche soir (0-4), le moment où Longoria a accéléré dans sa quête d'un nouveau coach. L'arrivée de Gattuso, qui a signé un contrat jusqu'à la fin de saison, avec une autre en option en cas de top 4 en mai prochain, est l'épilogue d'une course contre-la-montre entamée trois jours plus tôt.
Cette piste a véritablement été activée par Longoria dans la journée de mardi seulement, après le refus signifié par Christophe Galtier plus tôt dans la matinée. Le technicien de 57 ans était la priorité des dirigeants parce qu'il cochait presque toutes les cases : francophone, connaisseur du club et de la Ligue 1, expérimenté et titré aussi (champion de France avec Lille, en 2021, et avec le Paris-SG, en 2023). Mais il a préféré décliner la proposition avec une autre destination en tête, peut-être, lui qui possède aujourd'hui une bonne cote à l'étranger.
Longoria devait aller vite, il a lancé le dossier Gattuso et tout s'est rapidement enchaîné. Frank Trimboli, le patron de Base Soccer, une société d'agents réputée proche du président olympien, est allé voir l'Italien dans le sud de l'Espagne, où il a une maison, à Marbella, pour entamer les discussions. Et elles sont allées vite : Gattuso (45 ans) avait déjà une idée détaillée des conditions qu'il souhaitait pour lui et son staff, car il les avait préparées pour ses négociations avec l'OL, au début du mois. Il a donc réclamé le même casting et les mêmes conditions économiques.
L'ancien milieu de l'AC Milan arrive avec un staff de cinq personnes, des collaborateurs de longue date qui l'accompagnent depuis des années dans sa carrière d'entraîneur : son fidèle adjoint Luigi Riccio, à ses côtés depuis ses débuts à Sion en 2013, les préparateurs physiques Dino Tenderini et Bruno Dominici, l'analyste vidéo Marco Sangermani et l'entraîneur des gardiens Roberto Perrone, qui devrait collaborer avec Jon Pascua, le seul rescapé des staffs de Jorge Sampaoli, Igor Tudor et Marcelino.
Une équipe en 4-3-3 et des claques « amicales »
Il n'y a pas eu de problème particulier, donc, d'autant que l'OM était très pressé et que Gattuso, lui, était impatient de retrouver un banc de touche. Il restait sur une expérience compliquée à Valence, dont il avait été limogé en janvier dernier, et avait vu l'option lyonnaise lui filer sous le nez alors qu'il était d'accord avec l'OL sur tous les points, avant que le club rhodanien ne lui préfère son compatriote Fabio Grosso.
Il savait la situation de l'OM pas idéale, mais il n'a pas hésité une seconde : l'occasion de diriger un club important, candidat à la qualification en Ligue des champions, est une chance à saisir pour lui. Avant de rejoindre Marseille, mercredi midi, Gattuso s'est déjà mis au travail. Pendant sa période d'inactivité, il a regardé beaucoup de matches, notamment de Ligue 1 lorsqu'il était pressenti à Lyon, et il a déjà eu l'occasion, ces dernières heures, d'analyser l'OM afin de se faire une idée plus précise de l'effectif.
Ce ne sera pas de trop pour mieux appréhender ses hommes et la situation. Il a déjà dévoilé des axes de travail - il a disposé son équipe en 4-3-3 - et l'ambiance qu'il souhaitait instaurer en distribuant des claques « amicales » aux joueurs qui s'appliquaient. Après une journée au pas de charge, Gattuso et son staff ont décidé de rester dormir à la Commanderie, comme Tudor et son fidèle adjoint, Hari Vukas, avant eux. Parce qu'il n'y a pas de temps à perdre et un premier match à préparer, déjà, face à Monaco, samedi soir.