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Malgré un OM en panne sèche, Gennaro Gattuso ne renonce pas
Le pompier italien, débarqué fin septembre, cherche encore des solutions pour atteindre l'objectif fixé par sa direction, le top 4 du Championnat.
Fin novembre, à l'heure de recevoir l'Ajax, les titres « Gattuso sur le gril » commençaient à fleurir, dans L'Équipe notamment, alors que l'OM faisait du surplace en L1. Deux mois et demi plus tard, sa troupe lutte toujours pour trouver de la régularité et le technicien italien l'a encore répété après le nul contre Metz : il n'a pas prévu de « faire ses valises ». Voyons ce qu'on trouve un peu dans ses bagages...
Un management constant : Chaleureux, humain, intense
Jeudi, à la veille d'OM-Metz, Gattuso avait annoncé une plus grande fermeté de sa part, en interne. Citant l'exemple de joueurs exclus du groupe par le passé, quand il dirigeait l'AC Milan
(Tiémoué Bakayoko) ou Naples (Allan, Faouzi Ghoulam), le technicien se voulait plus strict encore au quotidien. De fait, son management ne s'est pas forcément durci depuis son arrivée à l'OM, fin septembre. Chaleureux, humain, intense, Gattuso ne lâche pas ses hommes d'une semelle lors des séances d'entraînement, quitte à les invectiver parfois avec un vocabulaire coloré.
Comme Igor Tudor, issu de l'école italienne, il a été surpris par les habitudes des joueurs de L1, un certain défaut de ponctualité ou une tendance au relâchement sur des exercices. Rien de fou, cependant, et Gattuso a d'ailleurs loué l'investissement de ses joueurs après certains matches, comme le traquenard d'Athènes, le 9 novembre, en Ligue Europa. Ce soir-là, après une victoire 2-0 dans l'antre de l'AEK, il avait ainsi déclaré sa flamme : « J'ai un vestiaire de puta madre ! » On ne traduira pas ici, mais l'idée de l'époque contraste avec les incessants discours de janvier-février sur la « mentalité ». Peut-être parce que l'état d'esprit n'est pas (seulement) le problème de fond...
Une illisibilité tactique : Entre 4-3-3 et 3-5-2
Interrogé sur la disposition de sa formation pour Metz, jeudi, Gattuso a balayé le sujet d'un revers de sa manche de survêtement : « Le système, ce n'est pas le problème actuel. C'est vraiment une question de rythme, de volonté, de trouver une identité. Pas de jouer avec une défense à trois ou à quatre. Nous devons réussir à ressembler plus encore à une équipe. »
Il a renouvelé son 4-3-3, pourtant décevant à Lyon (0-1), en plaçant Aubameyang et Ndiaye sur les côtés. Le premier a eu peu de situations comme finisseur, hormis des tirs de loin forcés, mais il en a créé pour les autres, à l'image de ce centre idéal pour Ounahi (42e). Comme à Lyon, le second a peiné dans cette position, à mille lieues de ses performances dans l'axe en décembre face à Clermont (2-1) ou Montpellier (1-1). Pour ce duo d'attaquants, comme pour les pistons tournés vers l'offensive que sont Clauss et Merlin, un retour au 3-5-2 permettrait de retrouver des repères.
Gattuso a aussi ses raisons pour renâcler. En attendant le retour de la CAN de Mbemba, il estime ne pas avoir assez de réserves en défense centrale. Onana pourrait dépanner dans une charnière à trois, comme à Lens la saison dernière, mais il y a déjà tellement de bricolage effectué au milieu avec les blessures de Rongier, Veretout et Kondogbia... Si Gattuso est dépendant de l'adresse de ses attaquants, l'animation défensive est souvent défaillante sur coups de pied arrêtés, ces dernières semaines.
Touché, mais pas coulé : Un mercato qui l'a énervé
La table a tremblé. Le 29 janvier, à l'heure du déjeuner, Gattuso a éructé sur le sujet de mercato, devant un Pablo Longoria livide et un duo Medhi Benatia - Stéphane Tessier muet. Agacé par le départ de Lodi à Al-Hilal, mi-janvier, alors que son groupe était déjà rachitique (entre la CAN et les blessures), il n'a pas souhaité un transfert de Clauss à la fin de la fenêtre de mercato, seulement le réveil d'un cadre qu'il ne jugeait pas assez investi. Comme d'autres, d'ailleurs.
Gattuso voulait des joueurs de côté pour son 4-3-3, il n'a pas été servi, à l'exception du retour de Luis Henrique. Sur le poste d'avant-centre, il a été exaucé, avec l'arrivée de Moumbagna, un profil qui manquait dans l'effectif, selon lui. Déçu du niveau des jeunes intégrés au groupe pro, il regrette de ne pas avoir pu travailler avec plus de neuf ou dix joueurs de champ titulaires, depuis la fin décembre. Il a toujours contenu ses frustrations, délivré un discours « corporate » en public, voulant détacher l'étiquette du coach irascible et ingérable. Du côté de la direction, qui a déjà vu un coach partir cette saison (Marcelino, contre une indemnité de quelques mois de contrat) et a confiance dans le Calabrais, un limogeage est exclu.