L'OM, Rennes et Toulouse seront fixés ce vendredi midi sur le programme européen de leur automne, dans une compétition qui peut peser lourd, pour eux comme pour le foot français.
C'est entendu, la Ligue Europa n'a pas le prestige de la Ligue des champions, elle n'en a pas la petite musique, les grandes oreilles, les paillettes ni le casting, mais il serait un peu présomptueux, pour le football français, de jouer les fines bouches. Parce que si la « grande » Coupe d'Europe semble trop souvent inaccessible à nos valeureux représentants, on ne peut pas dire que sa petite soeur, autrefois Coupe de l'UEFA devenue Ligue Europa en 2010, soit un terrain tellement moins hostile : c'est simple, la France y compte une victoire de moins que la Belgique, l'Ukraine ou la Turquie, c'est-à-dire zéro.
À chaque rentrée, pourtant, c'est la même rengaine. On se dit qu'il faut y croire, parce que sur le papier, rien n'apparaît impossible, et parce qu'il faut bien sauver notre indice UEFA. Ce sera une partie de la mission des trois clubs qualifiés, avec des attentes plus fortes, forcément, pour Marseille et Rennes que pour Toulouse, de retour en Europe pour la première fois depuis quatorze ans et qui sera plongé dans les affres du chapeau 4.
Les Toulousains sont heureux d'être là, à la faveur de leur victoire en Coupe de France (5-1 contre Nantes le 29 avril), et ils auront tout à gagner. Les Rennais, eux, ont assez voyagé, ces dernières saisons, pour voir le printemps, après des scénarios parfois cruels (d'Arsenal en 2019 au Chakhtior la saison dernière) qui, paraît-il, font toujours grandir. Comme Marseille, ils seront placés dans le chapeau 2 et, comme l'OM, ils doivent au moins viser la qualification, en espérant éviter les Anglais : Liverpool est l'ogre du chapeau 1, le Brighton de Roberto De Zerbi l'épouvantail du chapeau 3, et la bonne nouvelle est qu'ils ne pourront pas se retrouver tous les deux dans le même groupe.
Ambitions impératives pour Marseille
Pour les Marseillais, qui ont beaucoup dépensé sur ce mercato et donné à certains des salaires plutôt dignes de la Ligue des champions, les ambitions sont obligées. Le souvenir est encore frais de la belle épopée de 2018 (défaite en finale contre l'Atlético de Madrid, 0-3) et les supporters savent que la C3 peut aussi réserver des soirées mémorables. Mais le souvenir est encore plus frais de la désillusion du mois d'août et de ce tour préliminaire de la Ligue des champions abordé à l'envers contre le Panathinaïkos (0-1, 2-1, 3-5 aux t.a.b.). Il faudra pourtant retrouver l'appétit avant d'aborder ce chemin moins glamour que prévu, avec des joueurs attirés à Marseille aussi pour la C1, comme Pierre-Emerick Aubameyang.
Juste après l'élimination contre les Grecs, il y a un peu plus de deux semaines, Pablo Longoria ne faisait pas semblant : « Penser à la Ligue Europa maintenant, c'est compliqué, ce soir il n'y a que la déception. » Le président marseillais a un peu digéré, depuis, et il annonçait l'ambition, jeudi : « On tient à cette compétition, l'OM y a une histoire et c'est important d'être compétitif. C'est une compétition européenne et on doit respecter cela, c'est la responsabilité du club, pour nos supporters et pour le football français. »
Il serait bon de préserver la cinquième place à l'indice UEFA, et l'OM pourra compter sur un entraîneur venu d'Espagne, le pays spécialiste de la Ligue Europa. Marcelino a joué deux demi-finales, avec Villarreal puis avec le Valence CF, l'OM a perdu trois finales, le rêve n'est pas si loin : « Ce serait fantastique que l'OM joue sa quatrième finale et moi ma première », souriait le technicien jeudi. Le parcours sera long jusqu'à Dublin, le 22 mai prochain, mais c'est là qu'il faut regarder pour enfin changer le scénario, et s'éviter un autre printemps à regarder les autres gagner.
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