Quand Jordan Veretout a rejoint la Canebière à l’été 2022, Valentin Rongier avait déjà son casier à la Commanderie, le centre d’entraînement phocéen. Depuis, l’OM a disputé 53 matches, toutes compétitions confondues. Élevés au grain nantais, les deux ex-Canaris ont disputé 44 matches en commun, soit 73 % du temps de jeu effectif de l’OM. Une statistique qui illustre à quel point les deux anciens Nantais, purs produits de la Jonelière, ont rapidement fait la paire et l’affaire, même si les arrivées cet été d’un nouvel entraîneur (Marcelino) et de Geoffrey Kondogbia ont rebattu les cartes dans ce secteur de jeu. Observateur assidu des prestations marseillaises et consultant pour RMC Sport, Eric Di Meco estime que l’association Rongier-Veretout apporte davantage de garanties au milieu marseillais.
Équilibre
La saison dernière, c’était un secteur fort de l’équipe, avec la défense centrale, dans un système un peu particulier. Cette saison, sur le match aller au Panathinaïkos (3e tour de qualification pour la Ligue des champions, 0-1) qui était hyper important, avec une équipe qui manque d’automatismes, j’aurais bien aimé voir ces deux garçons devant la défense pour amener une stabilité qui a manqué. C’est ce qui a généré l’élimination sur le match retour (2-1, tab).
Complémentarité
Veretout est un peu plus porté vers l’avant. Ils sont complémentaires dans l’intelligence de jeu. Ils sont passés au FC Nantes, où on est capable de réfléchir à un équilibre d’équipe quand on est sur le terrain. Il y a eu de tels formateurs à une époque, avec un QI foot au-dessus de la moyenne, avec des coaches qui privilégiaient le collectif et l’intelligence de jeu… Ce sont peut-être les derniers des Mohicans. Ils sont complémentaires car ils ont joué toute une saison ensemble. Ils ont des automatismes, c’est dans ce sens-là. Les joueurs qui courent partout, comme des poulets sans tête, ça impressionne mais des fois, c’est stérile. Eux, ils comprennent le jeu.
Progression
La marge de progression de Rongier, on la connaît. C’est aux abords de la surface de réparation. Sur les frappes, il a du mal à cadrer. Dans l’équilibre d’une équipe, ce n’est pas grave s’il n’y en a qu’un comme ça. Chaque saison, il ne part pas dans les favoris. Il y a des changements d’entraîneur. Ce n’est pas le plus glamour, sauf que c’est toujours lui qui devient titulaire. On aime les stars, les chiffres mais un collectif, c’est surtout fait de joueurs comme ça et ce sont souvent eux qui font que ça tourne bien. Veretout est un peu plus habile et décisif. Pour un milieu travailleur, c’est plutôt pas mal. Mais Rongier est tellement important. Il colmate toutes les brèches. Dès que le latéral monte, il a toujours un œil sur le côté. Pareil pour la défense centrale. Il faudrait au moins qu’il mette deux ou trois buts dans la saison et une ou deux passes décisives. C’est peut-être ce qui l’empêche de passer au-dessus.
Ouest France