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L'OM s'en sort contre Brest, avec pas mal de Pau
Via une seconde victoire à domicile en L1 et grâce à un Pau Lopez imperméable dans son but, Marseille, parfois timoré, s'installe dans le haut du classement.
À l'heure de jeu, au moment de raconter ce drôle de match entre des Olympiens penauds et des Brestois alertes, la tentation est grande de titrer « Hold-up à domicile », avec, dans le premier rôle, en grand sur l'affiche, un certain Pau Lopez. Et puis, Ismaïla Sarr desserre l'étreinte des Bretons (65e) et la fin du match est un concentré de hourra football, avec un Mattéo Guendouzi en jambes et ovationné par le Vélodrome pour ce qui a ressemblé à une dernière sous le maillot olympien. Mais que ce fut pauvre, avant cette dernière ligne droite fantasque !
Dominateur et séduisant, à défaut d'être efficace, face au Panathinaïkos (0-1, 2-1, 3-5 aux t.a.b.) puis à Metz (2-2), l'OM a été timoré hier soir, abandonnant la possession après quatre minutes de jeu et un but précoce de Chancel Mbemba (4e). Une impression étrange, déjà ressentie lors de la première période d'OM-Reims, le 12 août, quand l'escouade de Marcelino ne maniait le ballon que pendant 33 % du temps. À l'extérieur, pourquoi pas, mais au Vélodrome, devant plus de 63 000 personnes et après deux saisons à contrôler le tempo sous Jorge Sampaoli puis Igor Tudor, cela donne un goût étrange. Notre respect est infini pour Pierre Lees-Melou ou Hugo Magnetti, mais il était difficile d'imaginer, hier matin encore, qu'ils allaient annexer l'entrejeu dans de telles proportions.
« Je savais avec certitude que la première période avait été la plus mauvaise qu'on a jouée et on savait que la seconde serait meilleure. C'est ce qui s'est passé », a soufflé Marcelino après la fin de la rencontre. Interrogé sur son 4-4-2 de bon père de famille, le technicien espagnol a détaillé la performance moyenne de sa troupe : « Nos difficultés ne sont pas liées à une question de système. On a bien commencé mais on a très vite perdu des ballons faciles. À partir de là, on a été coupés en deux et l'adversaire a été dangereux sur des contre-attaques. On était vraiment très éloignés, avec les quatre joueurs offensifs très loin des autres qui étaient dans leur camp. Et défensivement, on arrivait trop tard sur le ballon. En première période on a eu une mauvaise organisation, trop de pertes de balle, et Brest a été meilleur. C'est lié aux mouvements et à l'occupation des espaces. Ces pertes de balle nous ont fait sortir du match. C'est la première fois qu'on fait ça. »
Pas de but encaissé au Vélodrome, une première depuis novembre
Heureusement pour l'OM, un héros improbable s'est distingué dans ce début de soirée étrange, la canicule ayant été chassée par une atmosphère moite et quasi tropicale. Depuis le début de l'année 2023, Pau Lopez avait un grand défaut, sa neutralité plus suisse qu'espagnole, cette façon de subir les temps forts adverses sans aider son équipe à souffler. « Il nous a tenus en vie en première période, quand l'adversaire a été supérieur, a résumé Marcelino. C'est impossible d'être toujours à son top niveau, mais ce match va lui faire du bien. » Le Douaron (15e, 30e), Mounié (57e), Camara (28e)... tous les artilleurs brestois se sont heurtés au rempart Pau Lopez, qui a bien fait gagner deux points à ses coéquipiers, samedi. Son équipe n'a pas encaissé de but au Vélodrome en Championnat pour la première fois depuis la réception de Lyon, le 6 novembre.
L'ancien de l'AS Rome, du Betis Séville et de l'Espanyol restait sur un match raté à Metz, le 18 août, avec une passivité coupable sur le but de Georges Mikautadze. Il lui a fallu se relancer sans jamais sentir le vent du boulet. C'est le paradoxe Pau Lopez, un statut de conforté, pas toujours confortable : s'il a été mis dans les pattes de Steve Mandanda par son président pour déboulonner la statue de l'ancien gardien olympien, lui-même ne risque pas grand-chose. De Jon Pascua, l'entraîneur des gardiens, à Marcelino, en passant par Javier Ribalta, il fait partie du clan des Espagnols à l'OM, et celui-ci sait se serrer les coudes dans les tempêtes.
À chaque mercato, la concurrence est ouverte à tous les postes, sauf à celui de gardien, et la direction a décidé de lui adjoindre un bras droit guère menaçant, son copain Ruben Blanco. Les maigres critiques de la direction sur son niveau, en fin de saison dernière, ont vite été balayées par le nouvel entraîneur, début juillet. Hier, Pau Lopez a su se montrer à la hauteur de cette loyauté et, dans son sillage, les Olympiens ont consolidé leur bon début de saison en Championnat, avec sept points glanés en trois journées, comme lors des deux derniers étés.