Information
Joseph Oughourlian, président du RC Lens : « Revenir à la rigueur budgétaire »
Joseph Oughourlian, le président du RC Lens, a acté ce lundi la non-arrivée des investisseurs américains d'Isos, et officialisé celle de Pierre Dréossi comme directeur général. Il a aussi justifié pourquoi il se séparait d'Arnaud Pouille et a laissé partir Franck Haise à Nice.
Ce lundi matin, Joseph Oughourlian, président du RC Lens et actionnaire majoritaire du club artésien, est venu expliquer ses récentes décisions tranchées, comme le départ d'Arnaud Pouille. Il a déploré, selon lui, « le manque d'intelligence sportive » depuis plus d'un an. Et présenté la « phase deux » de son projet sportif accompagné de son nouveau directeur général, Pierre Dréossi, assis sur sa droite au pupitre. Un virage adossé sur de nombreuses ventes estivales (111 M€ programmés) et la réduction de la masse salariale. Tout en conservant l'ambition d'être « européen chaque saison. »
Le départ d'Arnaud Pouille
« Je voudrais saluer le travail d'Arnaud Pouille (ex-DG révoqué samedi) avec lequel on s'est mis d'accord pour se séparer. Je n'ai pas besoin de lui dresser des louanges, vous (la presse) l'avez fait pour moi. C'est largement mérité. Depuis dix-huit mois, on a eu un certain nombre de différends avec Arnaud, essentiellement sur la partie sportive.
La validité de certains investissements et le glissement de la masse salariale ne correspondent ni à ce que Lens peut faire financièrement ni à nos valeurs. Pierre Dréossi (les premiers contacts datent de cet hiver) nous rejoint (comme DG). Il doit nous ramener vers plus de rigueur financière et nous aider à retrouver l'intelligence sportive que nous avons perdue depuis le départ de Florent Ghisolfi (octobre 2022). »
La promotion de Benjamin Parrot comme directeur général adjoint
« L'administratif, la communication, la gestion financière, opérationnelle et juridique vont très bien. Nos structures sont robustes. Je tiens à rendre hommage à Arnaud Pouille sur ce point. Avec Pierre (Dréossi), l'organisation sportive se déclinera désormais en compagnie de Diego Lopez Gomez en qualité de chef du recrutement et de Jean-Louis Leca, coordinateur sportif. Benjamin Parrot (ex-directeur de la marque) est promu directeur général adjoint. Jean-Louis Leca fera le lien entre le vestiaire et le centre de formation. Il y aura peu de décisionnaires. J'espère un retour à la stabilité. »
Le départ de Franck Haise
« Je tenais à saluer le travail de Franck Haise, qui a été le meilleur entraîneur de Lens. J'ai compris peut-être un peu tard, lors d'un dîner le 18 avril, qu'il allait partir. Sa décision était prise. Ce jour-là, je me suis dit que ce serait compliqué pour qu'il reste. Je pense qu'il était fatigué de nos atermoiements et, depuis des mois, de nos changements de direction sportive.
Le rôle de manager général qu'il avait quitté (en janvier) l'avait épuisé. Je n'ai pas cherché à le garder de gré ou de force. Quand un entraîneur veut quitter un club, il n'y a pas grand-chose à faire. J'ai trouvé un deal au plus vite avec Nice. Je n'avais pas intérêt à le faire attendre sauf à parader médiatiquement. Nous avons eu beaucoup de candidats. Le club reste attractif. Aujourd'hui, nous n'avons pas encore trouvé la bonne personne. Nous avons payé très cher nos décisions sportives précipitées sur les derniers dix-huit mois. Là, nous prenons notre temps. »
La situation financière
« Le problème de notre masse salariale est qu'elle ne va pas descendre à la même vitesse que nos revenus. Ces derniers sont beaucoup montés la saison passée. On n'a pas mis de côté ce que j'aurais aimé. C'est un peu dommage. En 2024-2025, on n'aura pas de troisième paiement CVC. Quels seront les droits télés ? On verra si on peut faire quelques belles ventes de joueurs. Je ne sais pas si on sera capables d'en faire d'aussi profitables (que Fofana et Openda la saison passée). »
Isos qui ne viendra pas
« Isos ne vient pas. Ils n'ont pas levé l'argent pour la transaction. Le club a commis une erreur majeure de communication en annonçant un nouvel actionnaire alors que l'on était très loin de clôturer un deal. Ce n'était pas le meilleur moyen de négocier après. Mon rôle reste aussi de trouver des fonds pour le club. Je suis dans cette recherche constante, on l'a vu avec Side Invest. »
L'arrivée de Diego Lopez
« Je n'ai pas de relation particulière avec Diego Lopez. Je l'ai connu par hasard, à Londres je crois, il y a sept ans alors qu'il était encore au LOSC (directeur sportif de Mouscron). À l'époque, Arnaud Pouille cherchait un directeur sportif et un chef du recrutement. Je l'avais trouvé dynamique et intéressant. Il travaillait avec Luis Campos. Il parle cinq langues. En octobre dernier, quand nous avons choisi Frédéric Hébert, il était aussi candidat. Arnaud a pris la décision d'engager Hébert. Diego est revenu naturellement dans les discussions à la suite de l'épisode Mike Mode(chef scout resté une semaine à Lens) dont j'ai appris l'existence quand il est arrivé à la Gaillette. »
La rumeur Raphaël Varane
« Je n'ai pas l'information que le dossier Raphaël Varane soit avancé. Je suis étonné de lire dans la presse des choses dont je ne suis pas au courant. J'imagine que quelqu'un m'aurait passé un coup de fil si c'était le cas, non ? C'est un rêve de président. Mais il n'y a pas de négociation au regard des éléments financiers. Un discours de rigueur doit être suivi d'actions. »
Le rachat de Bollaert
« Le projet se poursuit mais il est actuellement en stand-by. C'est important d'avoir cet actif. Ça aide auprès des établissements financiers. Mais on n'a pas mis d'argent de côté la saison écoulée. Est-ce qu'on est en capacité de racheter le stade ? La réponse est non. »
La politique sportive
« On présente un budget pour être 8e de L1. L'ambition sportive est d'être européen tous les ans. Pour toutes sortes de raisons, en partie financière. Les droits internationaux de la L1 me semblent plus solides. Le seul endroit où il y a une inflation des droits, c'est en UEFA. Mais on n'est pas tout seul à vouloir jouer l'Europe. Il y a neuf clubs bien armés avec des actionnaires beaucoup plus puissants que moi. Il faut donc revenir à une forme d'intelligence sportive que nous avons perdue depuis dix-huit mois. »
Le recrutement d'Elye Wahi
« Contrairement à ce que j'ai pu lire, je suis assez légitimiste. J'ai délégué et donné ma confiance au DG. Ce n'est pas pour revenir sur ses décisions prises. J'assume toutes les décisions prises depuis douze à dix-huit mois. Après, je peux les discuter. Avec le recul, Arnaud m'a convaincu de faire Elye Wahi. Je n'ai pas de regret sur le joueur mais sur le montant excessif du transfert (30 M€). Ça a peut-être eu un impact sur le joueur lui-même au sein du vestiaire. Je ne pense pas voir le club dépenser ce même montant aussi tôt. »