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Le débrief de Jérôme Alonzo sur Panathinaïkos-OM : « Marcelino a un peu subi le match »
L'ex-gardien de l'OM Jérôme Alonzo n'a pas vu la patte du nouvel entraîneur Marcelino, à qui il reproche de ne pas avoir fait des changements plus tôt dans la rencontre, alors que son équipe manquait d'impact physique.
« Quel a été votre premier sentiment devant cette prestation de l'OM ?
C'est que plus le match avançait, plus je me disais « purée, 0-0 ça serait bien en fait... » J'ai appris à être très prudent sur les débriefs du mois d'août, mais là je n'ai pas vu grand-chose et c'est compliqué de tirer un enseignement tactique de ce qu'a produit l'OM.
Êtes-vous inquiet par ce qu'a proposé Marcelino ?
Quand Igor Tudor était arrivé, on a tous vu ce qu'il voulait faire : trois derrière, des pistons qui font 15 km par match, un pressing tout terrain. Avec Jorge Sampaoli, pareil, on voyait le truc tout de suite. Mais il y a assez peu de coaches comme ça, et Marcelino n'en fait pas partie. On voit où il veut aller quand on écoute ses discours, mais sur le terrain on ne voit pas encore.
Pourquoi ce match a été si compliqué pour l'OM ?
Je ne comprends pas comment on a pu imaginer que ça serait une formalité. Il y a cinq nouveaux joueurs au coup d'envoi, un nouvel entraîneur, dans un environnement hostile... Avec un adversaire qui a déjà joué deux matches officiels, et deux matches très costauds contre le Dniepro (3-1, 2-2). Dans ce contexte, il fallait mettre de l'impact et les Marseillais en ont manqué.
Est-ce la clé pour expliquer cet échec ?
Il y a eu un trop gros écart, oui. Les atermoiements tactiques sont logiques au mois d'août, surtout quand tu as changé la moitié de l'équipe. Mais dans le combat, quelle que soit la préparation, quel que soit l'adversaire, tu dois faire mieux. Dans la première demi-heure, il fallait imposer autre chose physiquement, plus d'implication, et ne pas les laisser prendre confiance. Là, l'OM a laissé croire au Pana'que c'était possible.
On voyait les choses arriver et pourtant Marcelino a tardé à réagir...
Il aurait dû faire des changements beaucoup plus tôt. Car après l'heure de jeu, l'expulsion de Geoffrey Kondogbia (65e) a été un tournant et le coach a un peu subi le match pour sa première grosse soirée. Quand on voit le matériel à disposition, les noms sur le banc de touche, il y avait matière à faire mieux.
Les recrues ne l'ont pas beaucoup aidé.
Il faudrait peut-être arrêter de trouver ça génial quand Pablo Longoria décide de renouveler la moitié de l'équipe. Forcément, au mois d'août, tu en payes le prix. Tu ne peux pas changer six joueurs, le coach, puis arriver au Pana'et gagner 3-0, ça n'existe pas, on n'est pas sur FIFA ! C'est presque de la Ligue des champions, c'est du très haut niveau, donc je ne suis pas étonné que ça ait été très dur. Mais même si c'était dur, l'OM aurait dû revenir de ce match avec un 0-0.
Est-ce que cela change tout pour l'approche du match retour, mardi prochain ?
Évidemment, ça n'a rien à voir, le Pana'va attendre, c'est une équipe très à l'aise à l'extérieur. Et puis pendant six jours, tout le monde va rabâcher aux oreilles des Marseillais que ce match retour vaut des millions. Ce n'est pas loin d'un ''all-in'', déjà... Et puis après, tu n'es pas sorti d'affaires, car si tu prends Braga en barrages, c'est encore autre chose que le Pana'. Il reste trois matches à jouer pour aller en Ligue des champions. Ce qu'on craignait est en train d'arriver : avoir un premier tour de qualif'compliqué où tu perds la manche aller. Le match au Vélodrome va se jouer sous une pression de dingue.
Croyez-vous que l'OM puisse renverser la situation ?
Oui, il y a une logique qui pourrait faire que les Marseillais battent le Pana'3-0 à la maison. Ce n'est pas le Bayern non plus. Mais la réalité de la préparation, de la pression, du turnover dans l'équipe et du nouveau coach, ça compte aussi. Il faudra être présent d'entrée, ne pas les laisser espérer. »