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Quand des politiques se mettent au service du PSG
Invité régulier au Parc des Princes, l’ex-député macroniste Hugues Renson a joué les entremetteurs pour le club parisien auprès de Gérald Darmanin, à l’époque ministre des comptes publics, pour que le PSG évite de payer des cotisations sociales et impôts sur le transfert de la star brésilienne Neymar, en 2017.
En 2017, le Paris Saint-Germain (PSG) réalisait le transfert du siècle en matière de football en arrachant pour 222 millions d’euros la star brésilienne Neymar au FC Barcelone. Le montant reste inégalé à ce jour. Mais, outre le fait que le passage de Neymar au PSG, de 2017 à 2023, a viré à l’accident industriel dans le domaine sportif, son transfert continue de peser sur le destin du club, au point de lui causer des ennuis judiciaires.
Dernier épisode en date : des policiers de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales ont perquisitionné, lundi 15 janvier, plusieurs services de l’administration fiscale du ministère de l’économie et des finances, dans le cadre de la tentaculaire enquête sur les « barbouzeries » du PSG, comme l’a révélé Mediapart. Leur but ? Vérifier si le PSG a bénéficié d’un traitement de faveur de l’administration fiscale et de l’Urssaf sur le transfert du joueur.
Dans cette enquête gigogne, où chaque découverte mène à de nouvelles investigations, ce sont les échanges de SMS entre Jean-Martial Ribes, ancien directeur de la communication du PSG, et son ami Hugues Renson, qui a siégé, de 2017 à 2022, comme député de Paris pour La République en marche (LRM, ancien nom de Renaissance) et vice-président de l’Assemblée nationale, qui sont ici en cause. Pour Hugues Renson, la politique, c’est bien, mais le sport, c’est mieux. Il ne s’en cache pas dans ses échanges avec Jean-Martial Ribes, auquel il est lié par une évidente sympathie, mais aussi par des échanges de services qui ont surtout profité au club de football parisien, racheté par le Qatar en 2011.
Dans l’enquête judiciaire sur les « barbouzeries », pour laquelle un ex-policier antiterroriste devenu salarié du PSG, Malik Nait-Liman, un lobbyiste, Tayeb Benabderrahmane, et Jean-Martial Ribes sont mis en examen pour, notamment, « corruption » et « trafic d’influence », les policiers de l’IGPN ont mis au jour des « faits de trafic d’influence susceptibles d’impliquer Hugues Renson », mais aussi Charlotte Casasoprana, une ancienne collaboratrice à l’Elysée (2012-2019), selon un rapport de novembre 2023 que Le Monde a pu consulter et que Mediapart et Libération ont déjà cité. Ces faits présumés font l’objet d’un réquisitoire supplétif pour « trafic d’influence ».
« Un cercle d’influence » au Parc des Princes
Pour chaque match, le PSG distribue plusieurs dizaines, voire centaines de places gratuites, certaines en tribunes ordinaires, d’autres dans ce qu’on appelle la « corbeille », le « carré » du Parc des Princes, « un cercle d’influence » de 224 sièges, « une vitrine VIP du PSG », comme le notent les enquêteurs. « Il faut comprendre que des places au PSG, on en donne beaucoup et à beaucoup de gens. (…) Il y a beaucoup de personnes invitées. Nous avons un service protocole qui note tout. Ce service a le nom des personnes qui demandent et pourquoi. Cela concerne quelques centaines de places par match », déclare M. Ribes aux enquêteurs.
« Soit on invitait une personne, soit des personnes sollicitaient une invitation, complète en audition Adel Aref, ex-directeur de cabinet du président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, et ancien responsable du « carré ». Pour les personnes qui voulaient venir, on faisait une liste et le choix était fait avec Nasser Al-Khelaïfi. On faisait rayonner le PSG avec des invités. »
Ancien conseiller aux affaires sociales de Jacques Chirac au temps où ce dernier était à l’Elysée, Hugues Renson revient en politique à la faveur de l’élection d’Emmanuel Macron. Il est élu député de la 13e circonscription de Paris qui recouvre une partie du 15e arrondissement dont il est originaire. Dans la foulée, il occupe un poste de vice-président de l’Assemblée nationale. Mais sa vraie passion, c’est le PSG.
Ses offres de service ne sont pas récentes. Dès 2012, il sollicitait Jean-Martial Ribes : « Jean-Martial, si le PSG cherche quelqu’un pour le foot comme pour la construction de son grand club omnisports, proche du pouvoir, passionné de sports et avec le carnet d’adresses de celui d’un ancien chef de l’Etat, je suis toujours candidat. » Rien de répréhensible à cela. Il renouvelle ses offres de services de manière insistante en 2016. Plus surprenant, alors qu’il est vice-président de l’Assemblée, Renson revient à la charge le 24 août 2020 : « Si vous cherchez un porte-parole, j’abandonne mon mandat demain pour venir travailler avec vous. »
Renson vient « de parler à Darmanin »
Mais c’est autour du transfert de la star brésilienne Neymar, à l’été 2017, que se noue une relation relevant du possible trafic d’influence. Le 19 juillet, M. Renson écrit à M. Ribes que si le PSG recrute le Brésilien, il lui offrira une « entrée permanente à l’Assemblée ».
Alors que les tractations pour la venue du joueur, alors au FC Barcelone, battent leur plein, le 24 juillet, Jean-Martial Ribes « convoque » Hugues Renson à l’hôtel Costes, à Paris, pour évoquer « un sujet PSG » avec le président du club, Nasser Al-Khelaïfi. La suite des échanges laisse peu de place au doute : le « sujet PSG » concerne les modalités du transfert de Neymar.
Le joueur est soumis à une clause libératoire − dite clause de « buy out » − de 222 millions d’euros. Il lui faut racheter lui-même son contrat au FC Barcelone pour pouvoir signer dans le club de son choix. A charge pour le PSG, sur le plan juridique, de donner la somme équivalente au joueur afin qu’il puisse racheter sa clause libératoire. Il n’y a pas de transaction de club à club comme lors d’un transfert classique. La question est de savoir si la somme donnée au joueur est assujettie aux charges sociales et aux impôts.
La différence n’est pas mince, elle peut se chiffrer en dizaines de millions d’euros. Selon Mediapart, qui cite les « Football Leaks », les avocats fiscalistes du club ont établi quatre scénarios, selon lesquels le fisc et l’Urssaf pourraient réclamer entre 67 millions et 224 millions d’euros. Consulté par le PSG, le cabinet de conseil Ernst & Young estime la facture potentielle à « 40 % du montant du transfert », soit 88 millions d’euros.
Le 24 juillet au soir, M. Renson rejoint MM. Ribes et Al-Khelaïfi vers 21 heures à l’hôtel Costes. A 22 h 14, alors qu’il semble être reparti, Huges Renson prévient ses interlocuteurs qu’il vient « d’avoir Gérald » et propose de poursuivre l’échange sur l’application WhatsApp, pour plus de discrétion sans doute. Plus explicite dans les échanges suivants, il explique qu’il vient « de parler à Darmanin », à l’époque ministre de l’action et des comptes publics dans le gouvernement d’Edouard Philippe. « Il a bien le truc en tête et me dit qu’il y travaille », écrit Renson. « Ses supérieurs », « le Pdt [le président de la République] » et son équipe, sont dans la boucle, assure-t-il.
Le 25 juillet 2017, journée cruciale
Afin de clarifier le problème, Ribes adresse alors à Renson un mémo intitulé « Transfert joueur-le 24 juillet 2017 » et versé au dossier judiciaire. Selon Mediapart, sur la base des « Football Leaks », ce document, non signé, est une analyse juridique produite par Jérôme Fournel, directeur de cabinet de Gérald Darmanin de l’époque. Il a été envoyé à Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du PSG après une réunion, ce jour-là, à Bercy entre les deux hommes.
Le texte pose d’emblée le problème : « La question est de savoir si la prise en charge par le nouveau club employeur de cette dette du joueur auprès de l’ancien s’assimile à une rémunération et [est] assujettie à cotisations ou contributions sociales et fiscalisée en traitements et salaires ou si le fait que cette somme sert à faire face au paiement de la pénalité de buy out permet de l’assimiler à l’indemnité de transfert qui aurait été versée par le nouveau club au club cédant dans le cas d’une cession à l’amiable et qui est seulement assujettie à la TVA. »
Le mémo souligne le fait que « les deux solutions d’assujettissement ou de non-assujettissement peuvent chacune se prévaloir de certains arguments ». « Néanmoins l’Acoss [la caisse nationale des Urssaf] et les Urssaf se sont récemment prononcées, dans des cas assez similaires, dans le sens de l’assujettissement dans le cadre de contrôles dans le secteur du rugby », ajoute le texte. Ce qui ne fait pas les affaires du PSG. Mais l’auteur du mémo va plus loin et fait une suggestion au club : « Il est donc indispensable que la solution présentée aux Urssaf − il faudrait y veiller en amont − soit suffisamment différente et éloignée des précédents récents pour leur laisser un espace d’interprétation. »
Les choses n’avancent pas assez vite au goût des dirigeants du PSG, qui veulent des assurances. Le lendemain 25 juillet, à 9 h 43, Ribes demande à son ami député s’il a des nouvelles de Gérald Darmanin. Le vice-président de l’Assemblée suggère une discussion avec le ministère des finances « face to face ».
Cette journée du 25 juillet 2017 est cruciale. Soit « le deal sportif du siècle » se fait, soit il tombe à l’eau, sous-entend Jean-Martial Ribes dans ses échanges, en mettant une pression maximale : « C’est aujourd’hui ou jamais », « et si ça ne passe pas cela aura un impact sur beaucoup de choses », menace-t-il en termes voilés. « Il ne faut pas qu’il soit tué par l’administration », ajoute Ribes, qui adresse à Renson un nouveau mémo résumant la position du PSG.
Dans cet autre mémo, daté du 25 juillet, versé à la procédure, le club fait valoir que, le joueur relevant encore du régime de sécurité sociale espagnol au moment du versement de la somme, le montant réglé à son profit ne relève pas du régime français. Il ajoute que, sur le volet fiscal, « le montant net imposable est nul car le paiement de la clause de buy out par le club réputé imposable en France est compensé par la déduction d’une dépense de même montant ayant la nature de frais professionnels ».
Bien que pris à l’Assemblée par son travail parlementaire, Hugues Renson est sur le qui-vive : « Darmanin » lui a assuré que « son “dircab” [directeur de cabinet] est en train de traiter avec eux », c’est-à-dire avec les représentants du PSG. Ribes lui répond : « OK essaye de voir de ton côté avant pour pression. » Il revient à la charge dans l’après-midi, quand il apprend qu’une réunion est prévue à 18 h 30, en l’absence du PSG, sur le sujet au ministère des finances : « Le ministère se réunit à 18 h 30 pour en parler mais sans nous ?? La deadline c’est 19 heures. » « Il faut qu’il soit reçu », intime-t-il, sans préciser qui. Selon Mediapart, il s’agit de Jean-Claude Blanc, bras droit de Nasser Al-Khelaïfi. Une demi-heure plus tard, ce problème-là semble réglé : « Le ministère vient d’appeler, il y va, merci mon ami. »
« Un non-sujet »
Les négociations entre le PSG et Bercy ont été menées par Jérôme Fournel. Devenu directeur général des finances publiques en 2019, il a été nommé directeur de cabinet du ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, à la faveur du remaniement, début janvier 2024. Sollicité par Le Monde, il n’a pas répondu, tout comme Jean-Claude Blanc et Nasser Al-Khelaïfi.
Le soir, Renson vient aux nouvelles et ajoute : « Si tu veux, je reboucle avec Darmanin, dis-moi. » Ribes lui propose de venir dîner au Costes. Impossible car « c’est tendu dans l’hémicycle… », répond Renson. Le 26 juillet 2017, Hugues Renson, qui suit le dossier attentivement, écrit à Ribes : « J’étais avec Gérald [Darmanin]. On a parlé. Il considère que c’est bon. Le calendrier a l’air fixé. Et ce qui importe, c’est que les documents que nous avons évoqués soient produits. Ils protégeront. » Questionné par Le Monde sur son éventuelle intervention dans le dossier, M. Darmanin n’a pas souhaité répondre.
Quant à Jean-Martial Ribes, son avocat, Romain Vanni, estime que « le volet fiscal autour de l’arrivée de Neymar au PSG est un non-sujet. Il avait des facilités de contact avec un député, pour que des questions fiscales inédites soient débattues avec un ministre de Bercy. Rencontrer un ministre n’est pas puni par le code pénal, au contraire, c’est précisément le rôle d’un député de faire le lien entre les citoyens et l’exécutif. »
Le 27 juillet, à 18 h 30, Ribes informe Renson que le papier est signé, indique le rapport de police, « mais on va voir si toujours OK car trop de temps perdu ». Neymar a bien signé avec le PSG. Selon Mediapart, sur la base des « Football Leaks », le PSG a bien reçu, ce soir-là, deux « rescrits » fiscal et social adressés par le fisc et l’Urssaf d’Ile-de-France, annonçant qu’il n’y aura ni impôt ni cotisations sociales à payer sur la clause libératoire de Neymar. Interrogé sur le sujet, le ministère des finances n’a pas souhaité réagir.
Hugues Renson assistera même à la présentation en grande pompe du joueur au Parc des Princes, le 5 juillet, à laquelle il a été invité, tandis que ses deux fils auront le privilège d’être « escort kids », les enfants qui accompagnent les joueurs sur la pelouse. De nombreuses invitations vont suivre : le 17 septembre 2017 contre l’Olympique lyonnais, le 27 septembre contre le Bayern de Munich. Pour l’anniversaire de son fils, le député obtient une photo dédicacée avec Neymar.
« The power of football »
Hugues Renson est également invité à des événements diplomatiques en guise de « remerciement » : une rencontre avec le ministre qatari des finances en visite à Paris en juillet 2017, une autre avec le ministre des affaires étrangères de l’émirat en septembre 2017, puis le dîner offert à l’ambassade du Qatar pour la visite de l’émir en juillet 2017. A chaque fois, Renson est obligé de décliner car il est en déplacement ou siège à l’Assemblée.
Comme le notent les enquêteurs, « M. Renson va également solliciter [Jean-Martial Ribes] à de nombreuses reprises pour assister à des matchs de football, seul ou accompagné [avec d’autres députés le 8 février 2018], ou pour des tiers [comme le ministre des transports Jean-Baptiste Djebbari le 19 septembre 2021]. Le 26 avril 2019, Jean-Martial Ribes lui indique qu’il a “un chauffeur” en évoquant un match le lendemain. »
En échange, M. Ribes demande à son ami élu d’accélérer la procédure d’acquisition de la nationalité française et d’un passeport pour sa femme, d’origine marocaine, en octobre 2019. Il lui envoie le mail de sa femme, le numéro de son dossier et sa date de naissance. « C’est en cours », lui répond Renson, qui lui assure avoir écrit au ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, et au préfet des Hauts-de-Seine.
Le mois suivant, Ribes invite Renson à un tournoi de tennis prévu en janvier 2020 au Qatar. Il lui suggère de venir « avec le député qui était l’autre jour au match », que les enquêteurs identifient comme Pieyre-Alexandre Anglade, député LRM des Français de l’étranger de 2017 à 2022 puis réélu depuis pour Renaissance et actuel président de la commission des affaires européennes. Interrogé par Le Monde, M. Anglade se dit « très étonné, pour ne pas dire plus, car [il n’a] jamais reçu la moindre invitation et [ne s’est] jamais rendu au Qatar de [sa] vie », mais il reconnaît avoir déjà été invité par le PSG au Parc des Princes.
Renson sollicite une invitation officielle pour le tournoi de tennis de Doha pour la soumettre « au déontologue [de l’Assemblée] pour avis ». Le voyage est finalement décalé à avril 2020, et sera annulé pour cause de Covid. Entre-temps, le 12 février 2020, Renson adresse un courrier de Christophe Castaner à Jean-Martial Ribes répondant favorablement à sa demande d’acquisition de la nationalité française. « The power of football », se gargarise Jean-Martial Ribes auprès de son épouse.
Trois semaines plus tard, l’élu sollicite une place pour un match de Ligue des champions contre Dortmund. Ce sera le dernier avant le confinement. Par la suite, Ribes sollicite à nouveau Renson pour faciliter l’obtention de visas pour la tante et le cousin de sa femme, ou encore la dispense de passeport vaccinal pour son beau-père.
Obtention de papiers
Renson et Ribes évoquent également un amendement législatif pour rendre proportionnelles à la taille des stades les jauges de spectateurs autorisés en temps de Covid. Ce mélange des genres est permanent. Une invitation par-ci, une demande d’intervention personnelle par-là, un sujet politique de temps en temps avec un contact ministériel à relayer… Le député va jusqu’à faire valider ses tweets par le directeur de la communication du club sur le projet de Super Ligue, une nouvelle compétition européenne qui pourrait concurrencer la Ligue des champions, à laquelle le PSG est opposé, ou les envies de départ de la star parisienne Kylian Mbappé.
Hugues Renson n’est pas le seul piston actionné pour accélérer l’obtention des papiers de Mme Ribes. Charlotte Casasoprana, collaboratrice à la cellule sport puis diplomatique à l’Elysée de 2012 à 2019, qui avait obtenu des places au Parc des Princes à sa demande, est sollicitée en 2016 pour abréger l’attente du renouvellement du visa de séjour de l’épouse de Jean-Martial Ribes puis pour l’obtention d’un passeport pour le fils nouveau-né du couple Ribes. Après contact avec la préfecture, elle communique une date et un numéro de guichet. En juin 2016, elle demande des maillots dédicacés de joueurs du PSG Zlatan Ibrahimovic et Angel Di Maria. Pour éviter que le colis ne s’égare, elle communique son adresse professionnelle, celle du palais de l’Elysée : 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré. C’est Charlotte Casasoprana qui met en contact le RAID avec le PSG. Après les attentats de Paris de 2015, le RAID et le PSG ont monté un partenariat « sans contrepartie », a assuré M. Ribes lors de sa garde à vue en novembre 2023.
En 2017, la demande de coup de main pour accélérer le renouvellement de la carte de séjour de Rita Ribes se répète. Nouveaux cadeaux, cette fois-ci pour le nourrisson de Mme Casasoprana. Cette dernière fait savoir en 2018 qu’elle aimerait bien travailler au PSG et demande à M. Ribes si elle peut envoyer un CV au club. Un an plus tard, elle a quitté l’Elysée pour un groupe de restauration. Alors qu’elle sollicite un stage en mars 2020 pour son beau-fils au PSG, Ribes, quelques mois plus tard, lui envoie le CV de son fils pour « une brasserie qui tourne bien avec pourboire sympa ». Interrogés, les avocats de M. Renson et de Mme Casasoprana, respectivement Mes Mario Stasi et Pascal Garbarini, n’ont pas souhaité faire de commentaire.
« Petits services de la vie courante »
Charlotte Casasoprana n’est pas la seule à l’Elysée à aimer assister à des matchs du PSG. Il y a aussi Bruno-Roger Petit, ancien porte-parole de la présidence et actuel conseiller mémoire du président, qui « sollicite et obtient à plusieurs reprises des places pour des matchs de football du PSG, pour lui et/ou sa famille. Il invite Jean-Martial Ribes à déjeuner à l’Elysée », note un procès-verbal de l’IGPN.
Questionné par Le Monde, M. Roger-Petit répond : « Les relations que j’ai eues avec M. Ribes durant son passage au PSG n’ont jamais causé d’interférences quant au libre et indépendant exercice de mes fonctions actuelles. Si j’ai été convié à assister à des matchs du PSG (y compris accompagné parfois d’un membre de ma famille), ce fut de manière très épisodique et dans les conditions usuelles que le club accorde aux invités. »
Interrogé, l’avocat de M. Ribes estime que son client « n’a bénéficié d’aucun passe-droit, il s’agit simplement de coupe-files, de petits services de la vie courante. Il n’y eu ni pacte de corruption ni agissements illégaux. Ces places ou ces “goodies” du PSG étaient destinés à être offerts. Par ailleurs, M. Ribes n’est pas concerné par ce qu’on appelle les “barbouzeries” autour du PSG ».
Le Monde