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I LOFT YOU, BECAUSE…
Au suivant, au suivant… À chaque début de saison, c’est la même rengaine, le même tube de l’été, emprunté à ce cher Michel Polnareff : « I loft you, because… ».
Des joueurs jugés « indésirables » ou que les clubs souhaitent voir partir à tout prix, en dépit du respect des contrats signés en bonne et due forme. Des contrats à durée librement déterminée d’un commun accord, donc, entre un employeur et un salarié.
Et une bonne dizaine de salariés au Paris Saint-Germain sont concernés, voire plus si l’on ajoute les premiers contrats pros !
Comme ce jeune international, véritable espoir du football français, mis à l’écart depuis la reprise de l’entraînement et qui ne sait rien, aujourd’hui de son avenir, mais qui a reçu une convocation différente du reste du groupe professionnel pour être ce… samedi au camp d’entraînement dans des conditions différentes de celles du groupe dirigée par Luis Enrique. Ce jeune joueur, qui n’est donc pas au Japon, vous l’avez tous reconnu, il s’agit… d’Édouard Michut, qui porte le maillot bleu des U20…
Édouard Michut et Kylian MBappé, même combat !
Timothée Pembélé, Colin Dagba, Ismaël Gharbi, Abdou Diallo, Layvin Kurzawa, Leandro Paredes, Georginio Wijnaldum, Keylor Navas, Édouard Michut, d’autres encore ( ?) et Kylian MBappé, même combat !
187 joueurs de Ligue 1 ont été, à un moment ou à un autre, invités à visiter un loft, la saison dernière.
187 joueurs de Ligue 1 et Kylian MBappé, même combat !
Pour le respect, en France, des contrats signés !
Pour l’UNFP, il n’y a pas de différence. Il n’y en aura jamais.
Alors oui, le Paris Saint-Germain et les autres clubs en France qui agissent de même sur fond de trading respectent plus ou moins aujourd’hui la Charte du football et son article 507, que le président parisien ne doit d’ailleurs pas connaître puisqu’il a déclaré en substance que « les joueurs qui ne sont pas au Japon ne font pas partie du club ! »
Rien Nasser de courir en la matière, cher président, ils sont toujours à ce jour sous contrat avec le PSG… À la rigueur, n’entrent-ils pas dans les plans de l’entraîneur, ce qui, concernant le meilleur buteur de l’histoire du club parisien, le meilleur joueur du monde, pourrait un peu passer pour un argument fallacieux.
Un petit peu quand même, non ?
Depuis que les lofts polluent le football français, l’UNFP n’a eu de cesse de dénoncer cette pratique qui, avec la mise à l’écart du capitaine de l’équipe de France, incitera peut-être – peut-être, parce qu’il faut du courage pour s’attaquer au PSG, au Qatar et au reste… – les instances sportives et politiques à se saisir enfin du dossier, à moins que l’on puisse, en France, empêcher à des salariés d’exercer leur activité professionnelle en toute impunité.
« Enfin », oui ! Car faut-il rappeler ici que l’UNFP attend toujours que madame la ministre des Sports daigne nous rencontrer pour évoquer ce sujet et qu’en novembre dernier une délégation de notre syndicat, conduite par Philippe Piat et David Terrier, son président et son vice-président, avait été expulsée par les forces de l’ordre du ministère des Sports pour avoir eu l’outrecuidance d’être venue demander à parler à Amélie Oudéa-Castéra des faits de harcèlement moral dans le football professionnel français ?
Kyky va-t-il encore faire des miracles ?
Au 1er septembre prochain, en vertu de l’article 507 de la Charte, les clubs auront l’obligation de réintégrer tous les joueurs mis à l’écart dans le groupe professionnel. Tous. Ceux dont ils veulent plus, ceux qui veulent partir libres, tous ceux avec lesquels ils ont signé des contrats, parfois même des clauses de prolongation.
D’ici là, ces joueurs, tous ces joueurs, doivent bénéficier des mêmes conditions de travail que le reste de l’effectif professionnel. Il semble néanmoins utile à l’UNFP de rappeler aux dirigeants qu’exercer des pressions sur un salarié – via la détérioration de ses conditions de travail par exemple – pour le forcer à partir ou à accepter ce que veut l’employeur constituent du harcèlement moral, que le droit français condamne fermement. La décision de la Chambre d’Appel de Reims en janvier 2020 le confirme.
Alors, oui, l’UNFP se réserve le droit d’engager toutes poursuites civiles et pénales contre les clubs qui se comporteront de la sorte…
I loft you, because… Ce tube de l’été est définitivement inaudible !
UNFP