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Après le large succès du PSG contre l'OL : « Le choc des mondes »
Comme attendu, l'OL a été éparpillé façon puzzle par un PSG trop rapide, trop efficace, et beaucoup trop fort avec le ballon. Tout n'est pas parfait à Paris, qui a concédé trop de situations, mais rien ne va à Lyon, désormais dernier.
On ne sait pas la trace la plus profonde de ce dimanche, ce PSG qui continue à construire une force, pas à pas, en faisant tomber la foudre sans prévenir, ou cet OL qui n'est pas une équipe, en ce moment, de la même manière qu'il peine à être un club, et qui s'est sabordé d'emblée, le terrain se montrant à la hauteur de la coulisse dans la continuité d'une semaine pitoyable. Puisqu'il est difficilement envisageable que les mêmes causes produisent d'autres conséquences, le PSG a puni Lyon dans des proportions humiliantes mais parfaitement prévisibles, au regard du néant qu'affichent les Lyonnais, qui n'ont pas gagné un match de l'été, et de la construction intéressante et plutôt excitante du Paris de Luis Enrique.
Pour savoir exactement ce que vaut le PSG, et imaginer son niveau lorsque viendra Dortmund dans quinze jours, il aurait fallu un autre adversaire, moins conciliant que cet OL ni organisé pour défendre, ni organisé pour attaquer, incapable de tenir le ballon au milieu sans se faire punir dans les trois secondes, laissant le porteur choisir en fumant la pipe à quelle fusée mettre le feu.
Paris a tout de même concédé 19 tirs
Mais en menant 4-0 à la mi-temps, après ce qui a ressemblé parfois à une séance avec (faible) opposition sur un grand terrain avec un peu de monde, Paris n'a pas été poussé au dépassement de soi et à l'exigence, avec un nouveau doublé de Kylian Mbappé sur un penalty qui devait tout à une erreur de Corentin Tolisso (3e), mangé par Manuel Ugarte après son contrôle, et sur une échappée solitaire (45e +2). Le milieu uruguayen, qui a fini par perdre quelques ballons, aura éteint Maxence Caqueret de la même manière pour provoquer l'action du but d'Achraf Hakimi (20e), avant d'offrir à Marco Asensio le troisième but dans un désert (38e).
Il est délicat, face à la réalité des très grosses occasions lyonnaises au fil du match, et du nombre d'arrêts assez rare de Gianluigi Donnarumma, dans un match à 22 tirs à 19, d'annoncer que le grand PSG est là et qu'il va marcher sur la Ligue 1 sans faire de prisonniers. Il a montré, par séquences, les qualités fondamentales que l'on pressent, de la structure, une manière de défendre en avançant, et une vitesse et une virtuosité assez folles, devant, dans toutes les transitions, en attendant que Randal Kolo Muani rejoigne Ousmane Dembélé et Mbappé.
Mais Paris est un chantier en cours, et l'excuse d'un match trop facile tient à peine pour tant de situations abandonnées à une équipe à la rue : si le match était vraiment facile, il aurait dû lui être facile de bien défendre, aussi. Quand il est à ce point supérieur à son adversaire, le PSG ne peut pas se permettre de concéder 19 tirs, mais il y a peu de chances qu'il s'aveugle de sa large victoire, un an après un triomphe à Lille (7-1) qui présentait un caractère comparable.
Blanc est en situation fragile, voire impossible
Les Lyonnais n'ont pas vraiment aidé le PSG à savoir où il en est. Avec le ballon, ils n'ont pas toujours été ridicules, Rayan Cherki a longtemps animé l'affaire et Ernest Nuamah a réussi des débuts intéressants, tout comme Mama Baldé, mais le nombre d'occasions, cette statistique d'expected goals (2,3) la plus haute d'une équipe battue cette saison, cache paradoxalement une impression absolue d'impuissance.
Car si l'OL aurait pu en mettre trois, il aurait dû en prendre huit, à peine rééquilibré par le passage à cinq défenseurs en seconde période, et toujours organisé comme des cadets sur chaque coup de pied offensif en sa faveur. Il suffirait d'Alexandre Lacazette, de Dejan Lovren et d'un milieu défensif sans référence (Paul Akouokou) pour tout changer ?
C'est assez difficile à croire, d'autant qu'une équipe reflète toujours un club, et qu'elle a été à la hauteur, dimanche soir, du désordre et de la crise, allant jusqu'à accepter une séance lunaire devant un capo au micro, s'imaginant la voix du stade, et rêvant une influence qui n'existe pas, et qu'on aurait remarquée, à force. En ayant pris seulement un point sur douze, ce qui n'est pas énorme quand le président vise la Ligue des champions, Laurent Blanc est évidemment en situation fragile, voire impossible.
Mais si John Textor ne croyait pas en lui, comme cela émerge, il fallait le limoger avant que la saison commence ; il avait déjà attendu avant de démettre Jean-Michel Aulas, et pour un impatient, semble donc faire tout en retard, même payer ce que le club doit à un actionnaire, nous souffle Jean-Michel A., qui désire garder l'anonymat. Ainsi la saison lyonnaise peut-elle être longue, très longue. Si celle du PSG l'est aussi, ce sera très bon signe.