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Quand revient l'ennui : Nice-OL par Vincent Duluc
Cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas autant ennuyé un dimanche soir, avec un match d'une grande faiblesse. L'OL a arrêté de perdre, et de jouer, aussi.
Il y en a un qui cherche quelque chose et qui n'a pas encore trouvé, ou qui n'a pas encore convaincu ses joueurs de chercher avec lui. Un autre qui cherchait surtout à ne pas perdre trois fois de suite, et qui a arraché l'un des 0-0 les plus laids de sa carrière d'entraîneur.
Francesco Farioli et Laurent Blanc savent que les vérités du mois d'août sont provisoires, mais que les résultats ne sont pas toujours un mensonge : Nice et Lyon ont largement mérité ce qui leur est arrivé, dimanche soir, c'est-à-dire rien, au bout d'une purge absolue, vaguement vivante sur deux ou trois temps forts niçois, mais généralement consternante, atone, sans rythme, avec un niveau technique calamiteux quand Sofiane Diop (tout le temps) et Rayan Cherki (en première période) ne touchaient pas le ballon, et à peu près déserte en occasions nettes.
Le néant absolu de l'OL
Un large crochet de Bradley Barcola mal fini par Corentin Tolisso (34e), une tête de Youssouf Ndayishimiye devançant une mauvaise sortie de Rémy Riou (41e), des frappes non cadrées de Morgan Sanson (47e, 56e), Terem Moffi (72e) et Dante (79e), et c'est tout. Même en n'étant pas plus dangereux que cela, même en prenant autant de temps à reconstruire de derrière selon le nouveau dogme face à une équipe à qui cela permettait de souffler, Nice aurait assez largement mérité de gagner, en regard du néant absolu du jeu de l'OL.
Les deux équipes ont seulement inscrit deux buts en trois journées : il n'y a pas de hasard, que des mauvaises rencontres. Au moins, les Niçois ont tourmenté Lyon par la qualité de leur côté gauche, où Melvin Bard et Sofiane Diop ont plongé sans cesse, mais ils n'ont pas eu la même qualité à tous les postes : Terem Moffia vraiment eu du mal à être connecté à ses partenaires, qui ont pourtant varié leurs approches, dans leurs bons moments. Ce lien offensif leur a bien plus manqué que le penalty qu'ils ont réclamé en vain pour une faute de main de Tagliafico (86e) : le ballon avait touché le genou de l'Argentin et le sol avant son bras, ce qui a justifié la décision de l'arbitre.
Un quart d'heure honorable pour l'OL
Les Lyonnais se sont battus comme des joueurs du dimanche matin qui s'accrochent à un match nul, et ce sera le seul aspect positif de leur soirée : ils ont cessé de perdre, après leurs défaites à Strasbourg (1-2) et face à Montpellier (1-4), et mis la crise entre parenthèses pour quelques jours. Le problème est qu'ils ont aussi cessé de jouer, en dehors d'un quart d'heure honorable en milieu de première période, s'en remettant très vite à de longs dégagements de Riou, avant de relancer en catastrophe, en seconde période, en regardant le temps passer, et le ballon voler.
Il n'y a dans le jeu lyonnais, en ce moment, ni intensité, ni qualité technique. Le ballon brûle les pieds du gardien et des défenseurs, le milieu ne pèse pas, ni dans l'impact, ni dans la création, et si Cherki a essayé, si Bradley Barcola a réussi ses premiers dribbles de la saison, on ne voit toujours pas, après huit mois, dans quel monde le malheureux Amin Sarr pourrait être titulaire à Lyon, même ce Lyon-là.
Avec une équipe à ce point bricolée (on n'aurait jamais pensé revoir Tino Kadewere vingt minutes), l'OL s'est fait un peu de bien en jouant très mal, et c'est généralement une solution à très court terme, surtout quand le PSG débarque au Groupama Stadium, le dimanche suivant. Mais ce bien est très, très, relatif : après trois journées, l'OL est relégable. On ne se souvient pas de tout ce qui a été dit, mais il nous semble bien que ce n'était pas l'idée.