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Le directeur sportif Lorenzi s'en va, une perte énorme pour Brest
Directeur sportif du Stade Brestois depuis 2016, Grégory Lorenzi va quitter son poste à la fin de la saison. Une perte immense pour le futur club européen.
C'est un mini-séisme qui s'apprête à secouer le Stade Brestois, avec des répliques dont on peine encore à mesurer l'ampleur. Grégory Lorenzi va quitter son poste de directeur sportif, qu'il occupait depuis 2016 et l'arrivée de Denis Le Saint à la présidence.
Les deux hommes sont intimement liés depuis et on n'imaginait pas assister à une séparation à l'issue de la plus belle saison de l'histoire du club, qui s'achèvera dimanche, à Toulouse, par une qualification pour la Ligue des champions (3eou 4e place). Ou c'est peut-être, justement, parce que l'équipe finistérienne ne pourra rééditer un tel exploit de sitôt, que les moyens financiers à terme resteront encore limités qu'il était temps pour le dirigeant de 40 ans de prendre son envol.
Le timing peut surprendre et a étonné en interne, même. Cette semaine, Lorenzi a travaillé comme si de rien n'était. Lundi, il avait une réunion sur le budget avec le président, jeudi, il l'accompagnait à Guingamp afin de rencontrer Frédéric Legrand, le président de l'En Avant, au sujet de la possible location du Roudourou pour la Coupe d'Europe et, vendredi midi, il était avec les joueurs, au centre d'entraînement.
Ces dernières semaines, alors que les futures rencontres continentales n'étaient plus utopiques, il aimait à rappeler qu'à 32 ans, propulsé au poste de coordinateur sportif sans aucune expérience, il avait récupéré une équipe moyenne de Ligue 2, sans entraîneur et avec huit joueurs sous contrat. Il disait également qu'il s'était projeté sur une dizaine d'années à son poste et qu'il souhaitait désormais accompagner le projet du nouveau stade, dont l'inauguration est prévue en 2027.
Son apport au développement du club finistérien, aidé par le DG Pascal Robert, un historique, aura été considérable. Sa faculté à gérer, presque seul, toute la politique sportive, avec des enveloppes ne permettant aucune folie, mais visant le plus souvent juste, et des ventes permettant de toujours équilibrer le budget, aura été remarquable. Il y a eu, chronologiquement, Lenny Pintor, Ibrahima Diallo, Romain Perraud, Romain Faivre et Franck Honorat. Et, cet été, il s'agira probablement de Lilian Brassier, qui a un bon de sortie.
Celui qui a cru en Éric Roy
Il y eut aussi le choix de ses entraîneurs, quatre en huit ans. On en retiendra deux, surtout. Le premier, Jean-Marc Furlan (2016-2019), celui de la remontée et d'un jeu chatoyant, même s'il l'aventure s'arrêtera aux portes de la Ligue 1. Et le dernier, bien sûr, Éric Roy. Son plus beau coup, peut-être. Le Niçois n'avait plus entraîné depuis plus de onze ans, durant vingt mois, chez lui, au Gym. Il est allé le chercher, à la surprise générale et au scepticisme partagé, en janvier 2023, pour éviter la relégation. Moins d'un an et demi plus tard, il est en Ligue des champions.
Le chemin parcouru est donc remarquable pour cet ancien défenseur, qui avait passé quatre ans et demi en Rouge et Blanc en plusieurs étapes, avant d'être appelé par le nouveau président Le Saint pour endosser de nouvelles responsabilités, et qui, l'année passée, obtenait le diplôme de manager général d'un club sportif professionnel, au CDES de Limoges. Logiquement, ce ne sont pas les sollicitations qui ont manqué depuis la remontée en Ligue 1, en 2019, même si le Bastiais refusait toujours d'évoquer un ailleurs, à court terme.
Chaque intersaison bruissait d'intérêts, plus ou moins marqués, comme ce fut le cas du côté de Saint-Étienne et Angers. Et ce printemps, alors que l'on se dirige vers un mercato assez intensif des directeurs sportifs, son nom circule depuis plusieurs jours à Rennes, qui pourrait voir partir Florian Maurice, et à Nice, où Florent Ghisolfi va s'engager avec la Roma. Mais il ne devrait pas remplacer son ami sur la Côte d'Azur. Il y a également une possibilité à Lens, qui va se séparer de Frédéric Hébert.
Quelle que soit sa destination, il sera intéressant de voir comment Lorenzi, qui n'a pas répondu à nos sollicitations, se fond dans une structure plus dense et compartimentée, lui qui a toujours eu les pleins pouvoirs. Mais, pour Brest, le plus important est de lui trouver un successeur, qui soit aussi efficient. D'autant qu'avec la Ligue des champions, les chantiers ne manqueront pas.