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LIGUE DES CHAMPIONS; Préliminaires et maux de tête; C'est officiel, l'OM devra passer par le 3e tour et un barrage s'il veut disputer la prochaine C1. Si l'indécision règne concernant son avenir européen, la préparation et le mercato vont être bouleversés
Limpide et sans appel. L'OM et ses fidèles n'ont plus besoin de se prêter à de savants calculs, d'espérer chaque week-end un faux pas des Lensois et n'attendent plus, aussi, qu'un improbable allié, dans leur quête d'une qualification directe en Ligue des champions, répondent à leur SOS par-delà les Alpes. Le club et ses supporters devront s'accommoder d'une rentrée anticipée. Dans leur calendrier, les dates du 3e tour préliminaire (8-9 et 15 août) et des barrages d'accession à la C1 (22-23 et 29-30 août) sont aujourd'hui marquées à l'encre rouge.
L'institution olympienne redoutait le verdict, qualifié "d'horrible" quand il n'était qu'une sérieuse hypothèse après l'amer revers enregistré à Bollaert (2-1), début mai. L'horizon d'Igor Tudor et sa bande, dépouillés de leur costume de dauphin, esquissait alors la troisième marche du podium français. Un cadeau empoisonné expédié, samedi soir, aux Marseillais par des Sang et or désormais hors de portée. Depuis Rome, José Mourinho et les siens auraient pu détourner le colis... mais la Louve s'est plutôt pris les pieds dans le tapis, disant définitivement adieu à une place sur la piste aux étoiles, via son championnat. Que diable font les Giallorossi dans l'équation ? Voici l'histoire d'un jeu des chaises musicales. Si elle avait terminé parmi les quatre premiers de Serie A, tout en remportant la Ligue Europa, la Roma aurait alors joui de deux sésames pour la prochaine Champions League. Dans ce cas de figure, les règlements de l'UEFA stipulent qu'un de ses tickets d'or revienne... au troisième de Ligue 1. Donc l'OM. Pari raté.
"C'est un échec, forcément. Avec la qualité qu'on avait cette saison, on aurait dû faire mieux. Il y aura donc des barrages à jouer avec le coeur et avec encore plus, si vous voyez ce que je veux dire... On doit, au moins, offrir la Ligue des champions à tout le monde.", soufflait Valentin Rongier à propos de cette fin de saison qui a tourné en eau de boudin. Encore à chaud et animé par la déception d'une nouvelle déconvenue au stade Vélodrome, cette fois contre Brest (1-2), le capitaine olympien a-t-il eu le temps de mesurer l'ampleur des dégâts ? Aucun étage n'y échappera. À commencer par celui des joueurs, dont les vacances devraient être raccourcies d'une semaine environ, afin de se calquer sur les dates du match aller du 3e tour préliminaire, soit quelques jours avant la journée inaugurale. Timing serré pour digérer la préparation physique dantesque imposée par le géant de Split, à moins que Jordan Vérétout et les siens ne doivent épouser une nouvelle philosophie.
Dès le baisser de rideau à Ajaccio, samedi prochain, Pablo Longoria et sa garde rapprochée auront du pain sur la planche. Dans le sillage des négociations avec l'agent d'Alexis Sanchez pour tenter de prolonger El Niño Maravilla au-delà du 30 juin, malgré l'indécis avenir européen, le dirigeant espagnol va se pencher sur son entraîneur, à qui certains médias italiens prêtent des envies d'ailleurs. Le natif d'Oviedo n'aura pas les mains libres, non plus, pour s'adonner à sa grande passion : le mercato.
Si l'OM a prévu de régénérer en grande partie son effectif, tablant sur huit à neuf recrues dans le sens des arrivées et autant au niveau des départs, l'impossibilité de ferrer de gros poissons en agitant le délicieux appât de la Ligue des champions change, sans surprise, la donne. Quelle stratégie adopter ? Lancer les grandes manoeuvres dès l'ouverture des transferts (10 juin au 1er septembre), quitte à frôler la catastrophe industrielle en cas d'élimination précoce ? Ou laisser filer de belles opportunités, jusqu'à ce qu'une coupe d'Europe leur ouvre ses portes ? La prestigieuse ou la consolante, alias la Ligue Europa, proposée aux déçus de ces manches d'écrémage ? Sans parler du manque à gagner, eu égard à la considérable manne financière escortant la C1 (environ 20 M€ pour une participation à la phase de poules)... même si, au sommet de l'Olympique, on estime que, sur le plan financier, la différence entre 2e et 3e places de L1 reste marginale. Le manque à gagner en rentrées d'argent étant à peu près compensé par un rééquilibrage automatique des salaires et la disparition de primes.
Un flot d'interrogations d'où surgit une poignée de certitudes... sportives. Revenons au terrain, où la silhouette des possibles adversaires de l'OM au 3e tour préliminaire se dessine. Assurés d'être tête de série à ce stade de la compétition, grâce à leur coefficient UEFA (juste derrière Rangers FC, Braga et le PSV Eindhoven), les Provençaux hériteront d'un adversaireà leur portée. A priori. Si les Autrichiens de Sturm Graz et les Serbes de Backa Topola, déjà qualifiés, sont une curiosité, le futur représentant belge (Antwerp, Genk ou l'Union Saint-Gilloise, quart de finaliste de la C3), qui devra également s'extraire du 2e tour (avec le Panathinaïkos, ainsi que les dauphins des championnats ukrainien et suisse), donnerait du fil à retordre aux Olympiens.
Enfin, s'il accède aux barrages, l'OM ne sera vraisemblablement pas protégé lors du tirage et pourrait y retrouver les Écossais, finalistes de la Ligue Europa 2022 ou les Néerlandais, tombeurs de Monaco... au 3e tour préliminaire, l'été dernier. Comme pour rappeler que ces joutes estivales n'ont rien d'une sinécure. Depuis 2010, seulement quatre candidats français sur neuf ont réussi à s'extraire de ce bourbier : Auxerre en 2010, Lyon en 2011, Lille en 2012 et les Monégasques en 2016. Céphalées garanties.
La Provence