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OM; Au stade des crispations
Le match nul à Strasbourg a confirmé la mauvaise passe de l'OM et réveillé des frustrations en interne. Pas idéal avant une rencontre capitale face à Tottenham, mardi (21 heures).
Il y avait de l'électricité dans l'air à Strasbourg, samedi, dans le prolongement d'une fin de soirée complètement ratée côté marseillais. Le scénario improbable du match, avec cette égalisation strasbourgeoise au bout du temps additionnel (2-2), alors que l'OM avait mené 2-0, a décuplé la frustration et l'agacement dans les rangs olympiens. Ces sentiments ont même semblé déborder du vestiaire, où des éclats de voix s'étaient déjà fait entendre.Dans un stade de La Meinau vidé de la majeure partie du public, le diffuseur enregistrait ses interviews contractuelles d'après-match sur la pelouse, comme il est d'usage. Le Strasbourgeois Kevin Gameiro et les Marseillais Dimitri Payet - dont l'agacement avait été visible sur le terrain - et Igor Tudor répondaient, chacun de leur côté, aux questions des journalistes. À cet instant précis, un spectateur, encore en tribune, s'est mis à invectiver l'entraîneur marseillais.Présent sur le terrain, comme toujours quand un membre du groupe pro peut se trouver au contact du public, le responsable de la sécurité de l'équipe première, Alexandre Neyton, l'a alors sèchement réprimandé. Un échange musclé s'en est suivi et l'ancien de la DGSE, visiblement hors de lui, semblait même décidé à en venir aux mains avec l'importun avant d'être calmé par des collègues.
Le management de Tudor interroge dans le vestiaire
Cette scène, anecdotique, illustre le niveau de tension et de frustration dans la délégation marseillaise alors que la situation a déjà bien déraillé en Championnat. Avec un point pris sur les quatre derniers matches, les Marseillais ont chuté du podium et bien plus encore puisque les résultats du week-end ont accentué l'écart avec les équipes de tête
Tudor a été lapidaire, comme souvent en conférence de presse, pour tenter d'expliquer cette mauvaise passe et même l'interprète, spécialement missionné pour le match, a été surpris de ne pas avoir eu besoin d'utiliser de papier et de stylo pour noter les réponses de l'entraîneur, tellement elles étaient expéditives. Le technicien croate a préféré réserver son analyse à ses joueurs et elle ne devrait pas plaire à tout le monde, même s'il a assuré ne pas « être en colère » après eux.Les entrées de Tavares et Gerson ont fortement déplu en interneNuno Tavares et Gerson devraient se tenir prêts à l'écouter. Le premier ne semble concerné par le jeu que sur les phases offensives, ce qui est embêtant pour un latéral ; quant au second, il ne semble plus concerné du tout et les mots de son père et agent, Marcao, dans nos colonnes, ne laissent que peu de place au doute sur ses intentions dans un futur proche. Les entrées en jeu des deux joueurs ont fortement déplu en interne, même s'ils ne sont pas les seuls responsables de ce nul au goût de défaite.Au-delà de la prestation de certains joueurs, Tudor est rarement heureux dans son coaching ces derniers temps, à l'image du remplacement de Mattéo Guendouzi à Francfort (1-2) dès l'heure de jeu, mercredi, ou de tous les changements opérés à la mi-temps et en fin de match à Strasbourg qui ont semblé déstabiliser l'équipe
Entre certains titulaires qui montrent des signes de fatigue prononcés et des remplaçants, à court de rythme et de confiance qui ne parviennent pas à bousculer la hiérarchie, le management et les choix de Tudor interrogent quelques-uns dans le vestiaire.Ce n'est pourtant pas le moment de trop cogiter, à écouter Pau Lopez, encore impeccable dans son but et devant les micros, samedi soir. « On doit être forts dans nos têtes maintenant parce que le prochain match sera très dur, a rappelé le gardien espagnol. Tottenham, ce sera une finale pour nous. Nous avons perdu les deux premiers matchs de Ligue des champions et personne ne nous voyait arriver là. On a une opportunité, cela dépend de nous. Nous devrons faire 100 % de ce que va nous demander Igor Tudor et après il faudra faire le match parfait. » Une qualification en huitièmes de finale, une première depuis 2011, serait une bonne occasion d'apaiser une ambiance qui s'est nettement tendue ces derniers jours.
L'Equipe