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Revoilà son trident du bonheur
Bailly blessé, Gigot suspendu, Igor Tudor va refaire confiance à un trio défensif qu’il apprécie. Deux revanchards, Kolasinac et Balerdi, entoureront le patron Mbemba. DE NOTRE ENVOYé SPéCIAL PERMANENT
MATHIEU GRéGOIRE (avec Ba. C.) MARSEILLE – Deuxième meilleure défense de Ligue 1, à égalité avec le RC Lens, avec seulement huit buts encaissés en onze journées, la charnière de l’OM apparaît pourtant tel un puzzle permanent, où les pièces sont emboîtées autour d’un morceau majeur, Chancel Mbemba. Le tout-puissant congolais a commencé les onze journées de Championnat, et les a terminées, à l’exception du match contre Lille, le 10 septembre (2-1), un petit pépin physique le fauchant à la pause. Il est le pilier de la défense olympienne, qui a offert cinq versions différentes au coup d’envoi des quinze rencontres officielles disputées cette saison, sans compter les modifications en cours de match comme au Parc des Princes, dimanche (0-1).
En l’absence d’Éric Bailly, à la musculature impressionnante mais fragile comme de la porcelaine, et de Samuel Gigot, suspendu pour deux rencontres après son tacle sur Neymar lors du Classique, Mbemba se trouvera aux côtés de Leonardo Balerdi et de Sead Kolasinac, ce soir. Cette formule en défense centrale a déjà été éprouvée à trois reprises, lors des victoires à Nice (3-0, le 28 août) et à Auxerre (2-0, le 3 septembre), ainsi que lors du match nul contre Rennes au Vélodrome, le 18 septembre (1-1).
Cette configuration positionne chaque membre du trio à sa place idéale : Mbemba en axe droit, Balerdi plein centre et Kolasinac à gauche. Elle a plutôt donné satisfaction au coach croate, qui apprécie les deux outsiders escortant Mbemba, pas vraiment les chouchous du public marseillais.
Balerdi n’arrête plus de jouer
Le premier, Kolasinac, a été auteur d’un semestre bien terne sous Jorge Sampaoli, après son arrivée en janvier 2022. Bien en chair, « Kola » a affolé la balance lors des tests médicaux de reprise à la Commanderie, fin juin. Au contraire d’autres joueurs (Bamba Dieng, Dimitri Payet…), cela n’a pas été inscrit à son débit par la direction, il semblait même être un des rares éléments de la saison dernière à ne pas avoir été mis sur le marché cet été. « Vous allez voir, avec une vraie préparation physique, nous aurons un autre Kola », confiait le président Pablo Longoria, le 26 juillet. Malgré des efforts notoires lors des matches amicaux, Kolasinac n’a été guère fringant en piston gauche, et il a livré une prestation terrifiante sur ce flanc lors de la défaite contre l’AC Milan au Vélodrome, le 31 juillet (0-2).
Depuis, Tudor l’a surtout utilisé en pointe gauche de son trident défensif, et le Bosnien a réalisé des performances solides et intéressantes en Championnat. Ce fut plus compliqué en Ligue des champions, contre Francfort (0-1), le 13 septembre, seul match européen débuté. De retour d’une blessure musculaire, contractée à l’entraînement le 29 septembre, il s’est préparé normalement cette semaine.
Balerdi, lui, vit une saison étonnante. Opéré d’une épaule fin mars, revenu frais cet été, il a été proposé à différents clubs italiens ou espagnols par le directeur du football de l’OM, Javier Ribalta, en fin de mercato. Sous contrat jusqu’en juin 2026, l’Argentin, avec son style de libéro à l’ancienne tant vanté par André Villas-Boas, n’a pas fait ses valises.
Au contraire, il n’arrête plus de jouer, avec treize rencontres comme titulaire, toutes compétitions confondues. Tudor ne se lasse pas de louer un « bon gars ». Il l’a défendu contre les critiques et sifflets lorsqu’il a connu des bas (Lille, le 10 septembre, ou l’AC Ajaccio le 8 octobre), il l’a applaudi lorsqu’il a atteint des hauts, comme lors de la double confrontation face au Sporting, ou à Paris, dimanche. Prochain frisson à suivre ce soir, face aux Sang et Or.
L'Equipe