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Deux salles, deux ambiances; Hier, les conférences de presse du PSG et de l'OM se sont déroulées dans un climat diamétralement opposé : à Paris, la tension est palpable, à Marseille, il n'y a pas de pression
La bonne humeur de Pau Lopez, dont le français est chaque jour un peu meilleur, et le sourire en coin d'Igor Tudor, détendu, tranchaient considérablement avec la moue de "Galette". Avant l'entrée en salle de presse du gardien olympien et de son entraîneur, hier en début d'après-midi, la plupart des suiveurs de l'OM venaient de visionner la sortie médiatique de Christophe Galtier, à la tête de l'écurie parisienne depuis juillet.
Le ton était lourd, surtout à l'encontre des journalistes. "Vous ne parlez jamais de football !", leur avait-il lancé, sèchement, avant de développer : "Je suis ici, je suis l'entraîneur du PSG, j'en suis fier. J'ai été très heureux quand on m'a nommé et finalement je m'aperçois que match après match, conférence après conférence, on doit parler, si on est très honnête, 1 minute 30 de football sur des conférences qui durent 10-15 minutes. On n'est que sur l'extra-sportif et quoi que je puisse vous dire, vous ne me croyez pas puisque vous écrivez et dites le contraire. Que ce soit presse écrite, radio, télé. Quand je vous dis 'untel va bien', 'ça se passe bien dans le vestiaire', 'ils s'entendent bien', 'ils sont sérieux', 'ils sont pros', 'ils sont solidaires', ça n'intéresse personne. On écrit autre chose."
Le sujet Mbappé irrite "Galette"
À 48 heures du Clasico, le minot des Caillols a donc haussé le ton. Objet de son courroux : le traitement des velléités de départ de Kylian Mbappé, mécontent, notamment, de son positionnement. "Sur tout ce qui peut se dire actuellement, je ne suis pas là pour commenter des rumeurs, avait-il poursuivi, le regard noir, l'air furieux. Une rumeur est sortie l'après-midi d'un match (contre Benfica mardi, 1-1). Il a eu la meilleure des réponses, il a été généreux pour l'équipe et très solidaire. Qu'est-ce qui se passe derrière ? Au lieu de parler de la performance, évidemment, vous parlez d'autre chose (...) J'ai plein de défauts. Mais je suis très honnête, je ne vous mens pas. Mais quand je vous dis des choses, il n'y a rien d'écrit dans la presse, on part sur autre chose, on va même à l'opposé."
Et "Galette" de conclure, comme s'il lâchait une info : "Kylian est très investi dans la préparation du match contre Marseille. Point, à la ligne." Quel scoop !
Empêtré dans les scandales, le PSG ne sait plus où donner de la tête et la perd progressivement. Pas l'idéal à l'heure de préparer un Clasico plus indécis que jamais. La tension est à son comble autour du club détenu par le Qatar.
C'est tout le contraire 775 kilomètres plus au sud, où le moral est au beau fixe après le succès en Ligue des champions face au Sporting (0-2, mercredi) et où l'on aborde le déplacement au Parc des Princes dans le plus grand des calmes, sans stress particulier. "Tout le monde va bien, les joueurs sont positifs, heureux et motivés, a ainsi souligné Igor Tudor. Un match difficile nous attend, mais nous sommes dans un bon moment et cela dure depuis plusieurs semaines.On a raté, entre guillemets, le match contre Ajaccio, mais on a couru 115 kilomètres, ce qui démontre tout de même l'envie de l'équipe, même s'il y a eu un manque de lucidité." Le Croate a ensuite évoqué ses principes de jeu, qui ne varieront pas à Paris. "J'y suis fidèle parce que je crois en ce système (le 3-4-2-1) et en cette philosophie. Ça nous a apporté de bons résultats. Et puis, même si je le voulais, je ne pourrais pas les changer puisque les joueurs ne comprendraient pas : qu'est-ce qu'ils diraient si je modifiais notre façon de jouer à un moment positif comme celui-ci ? La chose la plus importante est d'améliorer notre style, de proposer un beau jeu, en amenant des joueurs dans la surface, en évitant les contre-attaques... On sait que dans le football, rien n'est jamais parfait. Mais les joueurs sont contents de ce qu'on fait, ça leur plaît. Après avoir travaillé de façon aussi acharnée durant ces trois derniers mois, c'est important d'avoir des résultats et de concrétiser les efforts."
À l'opposé des leçons de journalisme lunaires d'un Christophe Galtier excédé, Igor Tudor et l'OM ont choisi la "zen attitude". Deux salles, deux ambiances. Un match des opposés.
La Provence