Tout Marseille attend çaContre Francfort à domicile ce soir, l’OM doit se relever de sa défaite à Tottenham. L’adversaire semble à sa portée, en espérant que les supporters des deux camps ne se fassent pas trop remarquer. VINCENT GARCIA
Un adversaire à sa portée, le besoin de rebondir déjà, la forme d’Alexis Sanchez (voir page
, la confiance acquise par sa place de coleader de Ligue 1 et par une défaite, on va dire encourageante, sur la pelouse de Tottenham (0-2) la semaine dernière : tous les ingrédients d’une belle soirée européenne sont a priori réunis pour l’OM, ce soir, dans un Orange Vélodrome enfin plein pour un match de Ligue des champions.
Plus de stade en travaux comme de 2011 à 2014, plus de restrictions liées au Covid-19 comme lors de la saison 2020-2021, l’ambiance promet vraiment, si elle n’est pas gâchée par des débordements, comme la saison dernière face à Galatasaray en Ligue Europa ou contre Feyenoord et le PAOK Salonique en Ligue Europa Conférence.
Marseille et ses rues ont eu leur lot d’énervés durant la dernière campagne européenne et la venue programmée de plusieurs milliers de supporters allemands sans billet jette quand même une sacrée ombre au tableau. Après les graves incidents de Nice-FC Cologne (1-1) en C4 jeudi dernier, les autorités françaises sont sur les dents. Mais, sur la Côte d’Azur, à Marseille ou ailleurs, les faits ont déjà prouvé par le passé que cela ne suffisait pas toujours à éviter des batailles rangées.
La France, avec ses interdictions de déplacement, a vraiment des difficultés quand il s’agit de gérer quelques centaines de hooligans en goguette, au moins autant que l’OM à gagner un match de Ligue des champions depuis dix ans. Pour revenir au terrain, qui sera, espérons-le, la seule chose dont on parlera ce soir vers 23 heures, les Marseillais sont escortés d’une série de 15 défaites sur leurs 16 dernières rencontres de C1, juste entrecoupée par une victoire poussive face à l’Olympiakos il y a deux ans (2-1).
Tudor devra repenser sa défense
L’unique vainqueur français de la plus prestigieuse compétition européenne, même s’il n’est plus depuis longtemps au niveau des puissants clubs du continent, ne peut pas se satisfaire d’un bilan aussi pauvre. La venue de l’Eintracht Francfort, 11e de Bundesliga, laminé chez lui la semaine dernière par le Sporting Portugal (0-3), est l’occasion rêvée, si ce n’est de reprendre le fil d’une glorieuse histoire, au moins de se donner toutes les chances de sortir de son groupe pour la première fois depuis l’ère Deschamps il y a dix longues années.
Lille l’a fait la saison dernière, cet OM-là, coleader et invaincu en Championnat, en a les moyens aujourd’hui pour peu qu’il se montre déjà intraitable à domicile. Igor Tudor, qui découvre la compétition, a un peu manqué son coaching mercredi dernier à Tottenham, avec l’excuse d’avoir dû gérer une infériorité numérique pendant une mi-temps, après l’expulsion de Mbemba.
Même avec un groupe amputé de trois éléments en raison des sanctions du fair-play financier et des règlements UEFA (Cédric Bakambu, Isaak Touré, Bamba Dieng), ce qui limite sa marge de manœuvre surtout en attaque, l’entraîneur marseillais a la matière pour faire mieux face au dernier vainqueur de la Ligue Europa.
L’association attendue Payet-Sanchez devant est prometteuse, les pistons Clauss et Tavares sont en forme, la paire de milieux Rongier-Veretout aussi. Mais c’est en défense que le Croate devra gérer les absences programmée de Mbemba (suspendu) et probable de Gigot (blessé). Alors qu’il l’a sorti au bout de vingt-huit minutes contre Lille samedi (2-1), Tudor n’a pas vraiment d’autres choix que de relancer pour la énième fois l’inquiétant Leonardo Balerdi (lire par ailleurs), une saute de concentration par match en moyenne depuis ses débuts à l’OM. L’expulsion un peu stupide de l’expérimenté Mbemba il y a une semaine à Londres rappelle qu’une bourde peut arriver à tout le monde. Mais aussi que la moindre erreur, selon la formule un peu éculée, est rédhibitoire à ce niveau.
« En Ligue des champions, un joueur doit avoir de la qualité, pas seulement technique ou tactique, mais aussi mentale, a rappelé Tudor hier. C’est le plus au niveau du foot mondial. » Ce soir, c’est un sans-faute qu’on aimerait voir de la part des Marseillais, sur le terrain comme en tribunes.
L'Equipe