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De Bologne à la Juventus, Thiago Motta prêt pour le grand saut
Après un passage très réussi à Bologne, qu'il a qualifié pour la prochaine Ligue des champions, l'ancien milieu de terrain est attendu sur le banc de la Juventus.
Ils étaient plus de 2 000 tifosi extatiques à attendre le retour des joueurs au centre d'entraînement de Casteldebole, dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 mai, après la victoire de Bologne à Naples (2-0) qui approchait encore un peu plus les Rossoblu de la Ligue des champions. L'enthousiasme en ville n'est pas redescendu depuis, au bout d'une saison aussi exceptionnelle qu'inattendue, et qui porte le sceau de son entraîneur, Thiago Motta, clairvoyant sur un banc de touche autant qu'il l'était sur un terrain.
L'ancien international italien de 41 ans est le technicien à la mode et il ne l'a pas volé, pour avoir façonné une équipe impressionnante avec ou sans le ballon. Et, après cette saison ébouriffante, son avenir ne fait plus beaucoup de doutes, en tout cas à Turin : la Juventus est convaincue d'avoir bouclé son affaire et l'attend pour ouvrir un nouveau cycle, après plusieurs mois pénibles avec Massimiliano Allegri.
Les discussions remontent à plusieurs mois déjà entre l'ancien Parisien et le club turinois, des pourparlers secrets qui ont logiquement agacé Allegri, finalement limogé vendredi. À Turin, un contrat de deux saisons, plus une troisième en option, attend Motta, qui doit rencontrer son président Joey Saputo dans les jours qui viennent. Le dirigeant fera tout pour le convaincre de prolonger à Bologne pour vivre la belle aventure de la Ligue des champions, la première pour le club depuis soixante ans, mais les chances sont minces, même si l'intéressé entretenait le mystère, samedi. « Je n'ai signé avec personne et je n'ai rien décidé », a-t-il plusieurs fois répété. Sauf revirement, toujours possible, c'est à Turin que l'ancien milieu élégant, libre en juin prochain, devrait importer son football novateur.
La 2e défense de Serie A
Étiqueté futur grand coach depuis sa retraite de joueur en 2018, Motta a d'abord grandi à l'ombre, auprès des U19 du PSG, puis il a mordu la poussière avec le Genoa, entre octobre et décembre 2019, licencié après dix matches dont seulement deux victoires. Passé depuis par La Spezia (2021-2022), où il a réussi sa mission en obtenant un maintien loin d'être évident, Motta a gagné en pragmatisme et Bologne est la deuxième meilleure défense de Serie A, cette saison, derrière l'Inter.
De Gian Piero Gasperini, son ancien entraîneur, il a gardé le rapport aux efforts et aux entraînements, il veut de la discipline et de l'intensité lors des séances, qu'il programme toujours en fin de matinée avant un déjeuner avec l'équipe. Il soigne chaque détail, passe ses journées au centre d'entraînement à peaufiner des aspects tactiques ou regarder des vidéos de matches, et le résultat est visible. Son équipe est toujours en mouvement, chacun peut dépasser ses fonctions et, dès que l'espace s'ouvre, un joueur s'y engouffre. Sans le ballon, les lignes du 4-4-2 se resserrent, très compactes et agressives.
La recette a hissé Bologne à la 3e place de la Serie A, que lui dispute la Juve, adversaire du soir au stade Dall'Ara. Et probable futur employeur de l'ancien Parisien, qui pourrait y retrouver des joueurs qu'il a fait briller, puisque les Turinois aimeraient recruter le jeune attaquant néerlandais Joshua Zirkzee (22 ans), excellent cette saison, et le défenseur Riccardo Calafiori (22 ans), qui a lui aussi fait un bond énorme sous les ordres de Motta.